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Comptez bien vos bises en France

Chronique d’expat suisse en France – Je vous raconte mon problème avec la bise aujourd’hui. Oui, la bise, les becs qu’on fait pour se saluer, pas le vent qui souffle sur le plateau suisse.

Qu’ils en fassent deux, trois, ou même quatre, les Français sont des fans de bise! Un rituel social que certains n’arrivent pas à abandonner – même en période de pandémie mondiale. Peu encline à m’y prêter, je suis assez contente d’y échapper depuis plusieurs mois. Héhé, peut-être que je ne suis pas si bien intégrée que cela finalement… Mais j’ai de la peine à comprendre ce que le fait de se claquer les joues a de si important pour les relations sociales – au point d’y tenir alors qu’on devrait plutôt garder ses distances. Mais trève de corona!

Même en période moins saturée en microbes, un sourire ou une embrassade sont bien plus agréables pour moi que ce geste que j’ai toujours trouvé guindé. Mais oui, bien sûr quela bise a cours en Suisse aussi! Mais on l’a moins systématique, on va dire.

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Un rituel social, mouais

En tant que personne qui n’aime pas trop faire la bise, voilà mon échelle de résistance personnelle. En famille, je veux bien, ça fait plaisir. Avec des gens que je rencontre pour la première fois, et qui sont des amis d’amis, non merci. Si j’arrive dans une soirée où il y a plus de 4 personnes, ça me saoûle grave de me coltiner une tournée de bises. Et mes amis, je préfère les serrer dans mes bras (en temps normal, car je me retiens maintenant, et c’est pas évident).

Et je ne suis pas la seule que la bise énerve, d’après ce témoignage d’une élue française qui fait exprès d’arriver en retard aux séances pour éviter la tournée.

Je trouve la bise particulièrement hypocrite lors de ces soirées, où des inconnus font le tour des invités et viennent coller leurs joues aux vôtres, mais après ne vous adresseront pas une fois la parole. Je préférerais le contraire! Et… pour la minute classieuse, j’ajouterais que je garde un traumatisme de l’époque où j’étais ado, et il était mal vu de refuser de faire la bise à son entourage… même bien boutonneux. Argh. Berk.

Je préférerais faire une bise virtuelle à distance, comme cette jeune femme. Et aussi oser porter une robe aussi brillante. (Crédit photo: Inga Seliverstova)

Deux ou trois bises?

Non mais, la bise me pose surtout des problèmes depuis que j’ai changé plusieurs fois de région, de pays, et que je retourne voir des amis à gauche et à droite. C’est un vrai casse-tête. Pourquoi? Aidez-moi à compter! A Montpellier, c’est trois. A Nancy, c’est deux. A Neuchâtel (ma ville) et en Suisse, c’est trois. En Alsace où je vis maintenant, c’est deux.

Selon la région en France, on fait donc deux ou trois bises. Et y’a même des originaux qui en font quatre ou… une seule (j’envisage de m’établir là-bas)! Comme référence, je vous montre cette magnifique carte des bises, réalisée par Mathieu Avanzi, linguiste inspiré, basé en Suisse, suite à une véritable étude! (Voir l’article sur cette étude par là) Dommage qu’elle s’arrête à la barrière de röstis.

La carte des bises

Source de la carte: une étude publiée sur le site « Le Français de nos Régions« 

Embarrassantes bises mal comptées

Alors, entre mes retours en Suisse, en Lorraine ou dans le Sud – et mon quotidien en Alsace – je me trompe systématiquement. Un moment toujours hyper gênant. Vous verrez si une fois ça vous arrive! On se retrouve la joue en l’air, son interlocuteur interloqué. Ou alors on recule lorsque l’autre personne avance. C’est très déroutant. Quand je veux en faire trois, c’est deux, et vice-versa, car je me trompe à tous les coups. En plus, une fois que tu as le doute, tu ne sais plus! En pleine bise, je me dis. Mince, c’est combien déjà ici? Je suis où déjà? Argh!

En plus, selon la région, on ne tend même pas la même joue en premier… Comment voulez-vous que je m’y retrouve! (Si vous voulez vérifier, ou voter, voilà une autre carte utile)

Et puis, je me plains, mais pour les expats d’autres cultures plus lointaines, cela peut être difficile d’appréhender la bise! Diane, Américaine en France, a même composé ce guide de la bise pour expliquer à ses compatriotes comment procéder. Pour éviter les bises mouillées (berk), les bises silencieuses (étrange), et il faut aussi penser au choc des lunettes si deux binoclards essaient de se faire la bise! A propos, l’humoriste Paul Taylor, mon partenaire de Monopoly, aussi trouve cela barbant.

Et vous, la bise, vous en raffolez? Vous la faites dans quelles situations? Et vous avez réussi à arrêter facilement?
Et si vous êtes des expats autour du monde, dites-moi si dans votre pays d’accueil la bise a cours, ou pas!



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kantutita

Signes particuliers: toujours une tasse de thé et un livre à la main! Suissesse expatriée en Alsace, après plusieurs escales en France et une parenthèse montréalaise, je blogue depuis plus de dix ans! Et je cultive un faible pour la papeterie, le chocolat et le Japon...

2 réflexions sur “Comptez bien vos bises en France

  • Ping : Comptez bien vos bises en France - Les Blogueuses

  • Aaaah… La fameuse bise… C’est un véritable casse tête en France comme tu l’as si bien écrit ! Mais de toute évidence, d’après Mathieu Avanzi et mon expérience personnelle) , on serait divisés au sein d’un même département ! D’après cette carte, en Haute-Savoie c’est deux bises, mais dans mon entourage c’est toujours trois bises… Est-ce les romands qui nous auraient filé une bise en plus ? Encore plus de complications pour les étrangers !
    Quoi qu’il en soit je pose cette anecdote (parce que je suis nul en transitions) :
    Ma famille maternelle vit en Suisse alémanique, autrefois je pensais naïvement que les mœurs étaient les mêmes partout, l’idée même d’une guéguerre cordiale entre cantons francophones et germanophones ne m’effleurait même pas (la faute à mon petit cocon français peut être (je vis en France depuis ma naissance)) alors quand venait l’occasion de se dire bonjour, que ce soit avec mes cousins ou des amis, il y avait ce grand moment de gêne et de solitude après une tentative infructueuse de coller ma joue contre celles de mon interlocuteur et que celui ci se prenne un vent en tentant de me serrer la main ou de m’embrasser (avec les bras) … Car c’est ainsi que fonctionne les suisses allemands… On se salue par poignées de main ou calins (oui j’exagère). Et je peux rajouter que chez eux, lors de fêtes, ce n’est pas la bise qu’on donne à tout le monde, c’est la poignée de main ! Et quand on arrive les premiers on a quelques gens a serrer la main tandis qu’en arrivant dernier on doit faire le tour des personnes (ze corvée, bye bye les biscuits apéro) la ponctualité suisse viendrait elle de là ?
    Kantu, je ne sais pas si tu connais (je suppose que tu connais) , mais Arte, la chaine franco-allemande rediffuse sur YouTube les épisodes de « Carambolage » une chronique animée qui parle de differences franco-allemandes, et il y a un épisode sur les bises !
    Et aussi il y a le point de vue d’une journaliste fribourgeoise, camille fédérale (ou Camille Kundig) qui pour le journal Watson a fait des vidéos en français sur les différences entre la romandie et la suisse alémanique, on les retrouve sur le site internet de Watson (avec les mots clef camille fédérale) ! Bon visionnage et bon week-end,
    Romain

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