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Clins d’oeil en images II – Les spécificités suisses à table

Je redécouvre mon petit pays et ses spécialités après avoir passé six mois au Québec, et je vous en fais profiter!

J’ai passé les deux dernières semaines en Suisse, avec la ferme intention de prendre en photo tout ce qui me semblait typique. Un exercice qui m’a obligé à dégainer souvent mon natel, parce que les spécialités sont plus nombreuses que ce que je croyais, surtout à table. (Ben oui, il fallait que je prenne du recul en passant quelques années en France pour m’en rendre compte!) Après la première partie publiée il y a quelques jours, voici donc la suite de mon catalogue de clins d’œil suisses – gastronomiques cette fois.

Spécialités suisses & produits de terroir

Quand je reviens en Suisse, je fais une tournée chez mes amis entre Genève, Lausanne, Nyon et Neuchâtel. Voilà ce qu’ils m’ont servi pour le  petit-déj, les quatre-heures, l’apéro ou le souper…

Des biscuits lackerlis - spécificités suisses

Les läckerlis sont des biscuits bâlois aux épices qui menacent de vous casser les dents. Je les adore.

Spécialités suisses mosaïque

Légende: Vous aurez reconnu une raclette – De l’absinthe, cette boisson originaire du Val-de-Travers, dans le canton de Neuchâtel, que je me permettrais de comparer au pastis… (De loin bien sûr, sinon je vais m’attirer des ennuis.)

Des fromages régionaux, le Chaux d’Abel et le Vully. (Jamais entendu parler? Normal, il y a plus de 450 fromages différents en Suisse, et ceux-ci ne sont pas les plus connus!) – Une tresse au beurre sur fond de nappe bleue pour le petit-déjeuner

Du beurre « Heidi » vendu par la Migros. Le marketing suisse est parfois très folklo – Ovomaltine a encore frappé! (Voir ancien grief dans les archives) La marque qui ne permet pas de réussir mieux, mais plus longtemps a lancé des céréales pour le petit-déj. Verdict de Hugo? C’est correc. – Et last but not least une taillaule neuchâteloise, une brioche régionale (qui contrairement à la cuchaule fribourgeoise ne contient pas de safran mais des raisins secs).

Bon, et un vrai retour en Suisse ne s’envisage pas sans sortir le caquelon, hein?

L’heure de la fondue

Fondue suisse

Bien sûr, j’ai aussi dégusté une fondue (moitié-moitié et au kirsch), de la viande des Grisons (charcuterie qu’on trouve aussi à Carrefour en France depuis peu!), ainsi que du saucisson neuchâtelois

De la viande des Grisons

Cette délicieuse charcuterie provient des Grisons, ce canton reculé où on parle la mystérieuse quatrième langue nationale… Dans cette langue, Tuorta da nusch veut dire « tarte aux noix », une autre spécialité dont voici la recette par Betty Bossi, la célèbre cuisinière helvétique fictive. Un jour, je vous expliquerai…

viande-des-grisons---Shutterstock

Viande des Grisons – Crédit photo cynoclub Shutterstock

La Chasse

Petite chanceuse, je suis aussi arrivée juste à temps pour goûter la chasse, un plat typique d’automne à base de gibier dont je raffole. Sur la photo ci-dessous, il manque juste le nom des marrons, en plein centre (quelle étourdie)! Et notez que les garnitures peuvent varier. Pour les incultes, les spätzli sont des espèces de pâtes aux œufs germaniques, délicieuses.

La chasse, un plat suisse d'automne

Les Suisses sont très friands de gibier, c’est une tradition d’en manger à l’automne, et de nombreux restaurants proposent leur plat de chasse! Cependant selon cet article du 20 Minutes, une grande partie des cerfs et chevreuils que nous consommons ici sont importés! Moi qui croyais aromatmanger des cervidés des forêts suisses… Déception!

Jamais sans mon Aromat

À un certain moment pendant un repas, je me rappelle aussi que quelqu’un a sorti son tube d’Aromat pour rehausser le goût de son plat – un instant qui m’a marqué! Encore un geste très suisse. Ce tube de Knorr au design culte est un classique ici, un condiment universel à saupoudrer partout où vous le souhaitez (tomates, salade, viande, soupe, etc).

Je vais clore ce paragraphe gastronomique avec (logique!)… un café, présenté avec sa crème à café (et un chocolat si on est chanceux) comme le veut la coutume suisse. Par contre, je peux maintenant vous dire que les godets laitiers pour accompagner le café (filtre), cela existe aussi au Québec! En France, il faut par contre commander « une noisette » pour avoir une équivalence… Rappelez-vous ce que je vous ai appris dans Le Guide du Bar français pour les Suisses!

Suisse: la creme à café

Typiquement suisse!

En me baladant dans les rayons de la Migros, j’ai aussi repéré trois curiosités (parmi tant d’autres)  qui n’existent pas en France:

– Les paquets d’œufs durs multicolores (c’est très pratique pour les pique-niques, car ils sont déjà cuits)

Oeufs durs colorés vendus en magasin - spécificité suisse

– Les pâtes toutes prêtes pour faire des biscuits de Noël! Oui, comme ça, on dirait qu’on est un peu flemmards en Suisse… Mais ce qui est drôle finalement c’est de découper les formes dans la pâte, non? En plus, il y en a un grand choix, des étoiles à la cannelle aux milanais.

Pâtes à biscuits de Noël - spécificité suisse

Le Rivella, la boisson suisse au petit lait. Il y en a du Rouge et du Bleu – mais n’étant pas une adepte je n’ai jamais compris la différence. (Avide de faire connaître ses bulles ailleurs, la boisson est à présent exportée dans l‘est de l’Hexagone, paraît-il.) Sinon, j’ai la fierté d’annoncer que j’ai bu du jus de pommes et du cidre Ramseier, une autre marque culte.

Rivella - boisson suisse

Après, j’ai aussi acheté les « têtes de nègres » de mon enfance. Nom qui a depuis fait scandale et a été changé en « tête de choco« , « tête de Perrier » ou « Schokokuss » en allemand, dont la traduction en français sur mon paquet est simplement… « Kisss ».

Mais, heeeu. « Chocobec » eut été ravissant pourtant. Les voici:

Têtes de Nègre ou Têtes de Choco

Tête de choco – Crédit photo: Milosz Bartoszczuk – Shutterstock

Alors c’est quoi en fait? La tête de choco suisse est composée d’une très mince gaufrette recouverte de blanc d’œuf battu et sucré, puis nappé de chocolat. Selon cet article Wikipédia très international sur ce dessert, la recette varie entre la tête de n.. choco suisse et la version appelée « arlequin » ou « boule meringuée » en France, qui a la même forme mais n’a pas la même composition du tout. Ils la comparent aussi au « whippet » québécois, rempli de guimauve. Moi je crois que ce sont trois trucs différents qui ont juste la même gueule, mais c’est intéressant de faire des parallèles!

Mon Français était avec moi au supermarché et m’a demandé: « C’est quoi ces trucs que tu mets dans le caddie*? » Moi (en chuchotant pour rester politiquement correcte): « Ben des têtes de nègre » « Mais je connais pas ça! » « Mais tu m’as dit que vous en aviez  en France? Je ne crois pas que ce soit suisse quand même. » « Ah oui, je t’ai dit ça, mais nos têtes de nègre ce sont des bonbons Haribo à la réglisse... »

Comme quoi parfois on croit se comprendre, mais la différence culturelle est la plus forte!

(Et moi je continuerai de dire un chariot et pas un caddie.)

Vu en Suisse: Un magasin sans surveillance

Autre curiosité, dont je devais vous parler! En Suisse, à la campagne, il existe des boutiques en libre-service mises en place par des producteurs. Lorsque j’en parle à des Français citadins, ils sont super épatés par ce fonctionnement. Comme en me baladant, je suis tombée sur un de ces lieux, j’ai pris quelques photos (au natel une fois encore, d’où la qualité moyenne) (« sorry! » comme disent nos amis les Suisses allemands) mais cela me permet de vous expliquer le concept sur le blog.

boutique en libre service en Suisse

boutique en libre service en SuisseComment ça se passe? On entre dans la pièce du magasin (cela peut aussi être une cabane au bord d’une route dans les champs!), on choisit ses produits, on laisse le montant indiqué dans la caisse posée à côté et on note son achat dans le registre (sous le stylo sur la photo). Et si on veut des légumes, on les pèse sur la balance (→) pour savoir combien d’argent on doit laisser. Dans la corbeille, il y a du change en petite monnaie au cas-où! La caisse est dessous.

Le producteur mise sur l’honnêteté des gens, car personne ne surveille la petite boutique. Et je pense que ça marche, sinon il ne continuerait pas. Épatant non?

Est-ce que cela existe aussi par chez vous? Ou est-ce encore une drôlerie à classer sous les spécificités suisses?

J’espère que cette promenade gastronomique en Suisse vous a plu!

Aviez-vous déjà goûté aux spécialités suisses dont je vous parle aujourd’hui?

Si les Suisses veulent apporter des compléments d’info sur leur usage de l’Aromat, leur avis sur le Rivella ou d’autres éclaircissements cruciaux, n’hésitez pas, les commentaires vous sont grand ouvert!

Les photos de cet article, sauf mention contraire, ont été prises par Yapaslefeuaulac.ch – Merci de ne pas les réutiliser ailleurs sans faire de lien vers le blog!

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kantutita

Signes particuliers: toujours une tasse de thé et un livre à la main! Suissesse expatriée en Alsace, après plusieurs escales en France et une parenthèse montréalaise, je blogue depuis plus de dix ans! Et je cultive un faible pour la papeterie, le chocolat et le Japon...

21 réflexions sur “Clins d’oeil en images II – Les spécificités suisses à table

  • Hehe ça me rappelle la suisse tout ça! Bon sauf que j’aime pas les lackerlis ni leur jus de pomme qui pique. Il te manque le papet vaudois, les bouchons lausannois et le cenovis dans le meme genre :) ah pis les filets de perches du vendredi aussi

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    • Les fameux filets de perche! :) Tu complètes bien la liste, et me fais découvrir les bouchons lausannois. Il faudra que j’en goûte alors.

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      • Et n’oublie pas les tubes de pâté PARFAIT. Ma compagne en raffole

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    • Les bouchons lausannois, de mon temps on les appelait les bouchons vaudois. Mon oncle Paul qui était confiseur à Vevey était un spécialiste et chaque fois que je m’y rendais, je me faisais une cure de bouchons.

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  • Tu ne connais pas la différence entre le Rivella bleu et rouge??? Ciel…En fait le rouge c’est l’original et le bleu c’est la version light. Il en existe du vert aussi (au thé vert). Perso j’en suis fan en été :)
    Heureusement j’en trouve en Alsace aussi, de même que l’Ovomaltine crunchy (la pâte à tartiner). Miam!

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    • Ah, Laurène, ta culture suisse est toujours aussi impressionnante :) Alors je ne savais pas que tu aimais le Rivella! Quelle belle adaptation! Tu vas devenir une ambassadrice de la Suisse en Alsace ;)

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  • Pas encore gouté le Rivella a la rhubarbe ou celui à la pêche ??? Trop bon !!!

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    • Tiens, tiens, à la pêche cela me tente déjà plus! J’en achèterai à mon prochain passage à Neuchâtel alors ;) Merci du conseil Melinda!

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  • « Les Suisses sont très friands de gibier, c’est une tradition d’en manger à l’automne, et de nombreux restaurants proposent leur plat de chasse! Cependant selon cet article du 20 Minutes, une grande partie des cerfs et chevreuils que nous consommons ici sont importés! Moi qui croyais aromatmanger des cervidés des forêts suisses… Déception! »

    En effet… quand il ne s’agit pas de gibier d’élevage! Lorsque je mange une chasse en Suisse, je n’imagine plus guère la bestiole qui gambade dans les sous-bois. Et s’il fallait que les seules forêts pourvoient à tous les plats de chasse servis en Suisse, ça ferait une sacrée hécatombe…

    Depuis, j’ai aussi trouvé un ou deux restaurants qui servent des plats « de chasse » en France – notamment le fameux lièvre à la royale: foie gras, sauce costaude… hmmm! Mais c’est vrai que c’est nettement moins fréquent qu’en Suisse.

    P.-S. concernant le Rivella: il en existe à présent à la rhubarbe. Euh…

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    • À la rhubarbe aussi? Décidément… les créateurs du Rivella sont surprenants d’inventivité.
      Merci pour ces précisions sur la chasse en Suisse et en France… Le lièvre à la royale a l’air d’être quelque chose!

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  • Comme boisson locale j’aime beaucoup le Flauder, qui vient de l’Appenzell. Mais je ne crois pas que ce soit très répandu dans le reste de la Suisse… C’est une boisson à la fleur de sureau et mélisse. Très bon!
    Pour le gibier je l’ai bien remarqué! Au resto du coin ils en ont tout une section sur leur carte d’automne. Mais je pense que la plupart du temps la viande vient d’élevages, on en voit pas mal au bord des routes.

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    • Oh! Je ne connais pas le Flauder, mais cela me donne plus envie que le Rivella… Merci pour tes observations, tu es notre spécialiste ès culture appenzelloise! :)

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      • Haha non je ne suis pas spécialiste du tout! C’est juste que je suis plus près ;)
        Sinon j’ai vu aujourd’hui que Camille Bloch prévoyait d’augmenter la production pour se lancer à l’export! LA bonne nouvelle c’est qu’on pourra très probablement trouver du Ragusa en France, la mauvaise c’est qu’on ne pourra plus en ramener pour les amis!

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        • Oh c’est chouette ça, parce que ma réserve de Ragusa ne dure jamais très longtemps!!! Merci pour ces bonnes nouvelles ;)

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  • De Dieu, comme dirait l’autre !! c’est bon tout ça. Comme une envie de läkerli depuis un moment. J’ai retrouvé la recette la semaine dernière sur le net, il faut que je les fasse. Les têtes de choco sont aussi super bonnes !

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    • Oh! Tu fais des läkerli chez toi? La classe! Je pensais pas qu’on pouvait en faire à la maison :) J’espère que tu nous montreras les photos!!

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  • Le Rivella bleu -conçu à la base pour les diabétiques est aussi, à ma connaissance, la toute première boisson « énergétique » light !

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  • J’adore ton blog ! Il me fait bien rire et je trouve qu’il explique bien notre « chez nous » :-)
    Je trouve qu’on pourrait consacrer quelques lignes au Cenovis tout de même :-D

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  • La Chasse: Tout à fait d’accord, mais sur l’assiette il y a des « Chnöpfli » – des petits boutons, typique pour la Suisse allemande. Les Spätzli, vraiment des Spätzle sont un produit allemand (surtout pas gertmano) de la région Baden-Würtemberg, des cousins à l’autre côté du Lac de Constance. Le même recet mais raclé tout fins avec le couteau: 100 gr farine, 1 oeuf, 150 ml du lait, 1/2 cc sel bien battu 20 min de pause, bouillir à l’eau chaud salé, ceux qui montent sont cru. Beure noisette et fromage rapé pour le véges, avec des lardons accompagnant des mets comme boeuf bourguignon, Gulyas hongrois ou… le gibier.

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  • On peut aussi trouver (surtout en Suisse Alémanique) des assiettes dites de « chasse végétarienne » dans certains restaurants – il s’agit de la garniture complète (späzlis, marrons, choux de Bruxelles, poire/pomme avec confiture d’airelles, etc.), mais sans viande… pour les gens qui ne sont pas (très) carnivores, une aubaine! C’est booooon!

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