Musique: 7 groupes suisses à découvrir
Au pays de la fondue, on a aussi de la musique qui envoie, et je vais vous le prouver sur ce blog… Avec 7 groupes suisses à découvrir sans attendre!
Les talents de musique actuelle de mon petit pays ont de la peine à passer la frontière, du coup j’ai à cœur de vous en présenter quelques uns, dans des styles variés. Bon d’accord, je mens, il y aura beaucoup de rooooock.
Comme nous avons un pays avec 4 langues nationales, de nombreux groupes suisses se tournent vers l’anglais pour dépasser les frontières internes du pays.
:) Y’a pas que le yoddle et DJ Bobo chez nous, c’est important de le dire!
Je ne vous parlerai pas ici des plus connus, comme Gotthard, Krokus, Yello… Pour les classique côté musique made in Switzerland, lisez plutôt ce billet de blog sur l’histoire de la pop suisse!
Ici, cje vous propose plutôt de nouveaux sons pour nourrir votre ipod iMusic ou Deezer!
S’ils vous plaisent après une écoute, n’hésitez pas à les ajouter sur votre playlist!
1. Anna Aaron: perle pop bâloise
Je commence avec une artiste suisse talentueuse: Anna Aaron. Alors que ce n’est pas du tout ma tasse de thé habituelle (ma discothèque est très rock du siècle dernier), j’ai eu un vrai coup de cœur pour ses splendides compos et ses voix puissantes. À écouter et déguster sans modération!
Avec les morceaux de son album, Dogs in Spirit, la Bâloise envoie des salves d’émotion. Quelque chose fait tiquer: derrière l’exaltation, une profondeur, une gravité semble enfouie. Comme un reflet de cette artiste suisse de 26 ans, mature et posée.
Si j’ai aiguisé votre curiosité, vous pouvez voir son site ici et écouter ses morceaux. J’aime particulièrement Sea Monsters et Siren. Anna Aaron tourne beaucoup en Suisse et en Allemagne, mais j’espère bien qu’elle fera un bout de route en France aussi. Rhooo, il n’y a pas que Sophie Hunger en Helvétie, hein!
À propos, comme la plupart des artistes suisses-allemands, Anna Aaron chante en… anglais. Évidemment. C’est la langue commune en Suisse, si vous l’ignoriez, même si l’allemand, le français, l’italien et le romanche sont les langues officielles… ;)
2. La dream pop d’un groupe suisse
Le groupe helvétique « My Heart belongs to Cecilia Winter » sont des enchanteurs pop venus de Suisse.
Leur style: Indie pop et folk. Ces artistes ont l’âme de grands romantiques et cultivent les mystères.
La preuve? Certaines pistes de leur premier album ont été enregistrées sous un saule pleureur devant un manoir servant de studio! Et ils ne veulent pas dévoiler qui est cette fameuse « Cecilia Winter »…
Enfin, il suffit de visionner un de leurs clips pour avoir un aperçu de leur univers fantasmagorique. Les concerts du trio sont réputés irrésistibles : leurs voix entremêlées et la reverb des guitares plonge le public dans des ambiances singulières – j’espère avoir un jour la chance d’y assister, et je surveille les dates de concert!
En 2010, le premier disque de My Heart belongs to Cecilia Winter, « Our love will cut through everything », avait été encensé par la critique! MIDNIGHT MIDNIGHT, leur second album, est sorti il y a quelques mois en Suisse.
3. ♡ The Jackets: coup de coeur garage
Du garage, sale et authentique, comme je l’aime ! The Jackets est un trio musical suisse explosif. Dès les premiers riffs, vous voilà en train de danser dans votre salon en hurlant « I don’t believe you no more ! » avec Jackie Brush. La voix puissante de cette femme de poigne qui arbore une moustache (postiche) en concert vous prend et ne vous lâche plus… Leur vinyle ‘Stuck Inside’ (2009) tourne sur ma platine et j’attends avec impatience de revoir ces Bernois en concert! Je les avais vus sur scène la dernière fois au Mojomatic à Montpellier, bar musical qui a depuis fermé.
Laissez-les vous décoiffer! Écoutez The Jackets sur leur site ou sur leur page mx3 (le réseau musical suisse)
4. Tim & Puma Mimi, un duo suisso-japonais inclassable
Tim & Puma Mimi ©
Une Nippone déjantée saute d’un coin de la scène à l’autre. Armée d’un porte-voix, elle chante des paroles en japonais de sa voix aiguë. À sa gauche, un bidouilleur fou range sa flûte traversière, pianote sur ses claviers, sort une pomme et y plante deux pointes de métal. Il module le son en les déplaçant. La pomme hurle aigu.
C’est ce tableau que je retiens de mon premier concert de Tim & Puma Mimi, il y a quelques années déjà à la Case à Chocs, club de concerts emblématiques de Neuchâtel.
Avant de poursuivre, soyons honnêtes: ce n’est pas un groupe 100% helvétique, mais mi-suisse. Le duo est de Zurich et de Tokyo. Je vous explique: Tim vient de la grande ville suisse, Michiko du Japon. Ils se sont rencontrés en Hollande, durant leurs études. Mais Mimi a dû repartir dans son pays! Après bien des péripéties, et des concerts donnés alors que Tim faisait face au public et que la performance vocale de Mimi était retransmise par Skype depuis Tokyo, ils sont à présent tous deux établis en Suisse. Ouf, c’est quand même plus simple pour gérer les live!
Tim & Puma Mimi – 10 ans d’âge et un mariage- est un duo électro qui a de la fantaisie à revendre. Voici une vidéo d’un live sur le plateau de la télé suisse.
Moi j’aime beaucoup leur fraîcheur et l’originalité déconcertante de leurs créations. Certains morceaux sonnent comme des comptines remixées. D’autres… en sont vraiment – comme le dernier titre de la playlist, « Toryanse », une chanson traditionnelle pour petits Japonais.
Le fait que Michiko chante dans la jolie langue nippone est bien sûr la cerise au sommet du gâteau électro. Je raffole des sonorités du japonais!
Mais le mieux, c’est de les voir en concert, car ils déploient une énergie contagieuse! La bonne nouvelle, c’est qu’ils ont plusieurs dates prévues ces prochaines semaines. La mauvaise, c’est qu’elles ont toutes lieu en Suisse alémanique, alors à moins que vous n’habitiez à Zurich ou Berne il va falloir avoir un peu de patience…
5. The Bianca Story, un groupe de musique suisse qui déménage
J’aime vraiment beaucoup The Bianca Story. Ce groupe de musique suisse venu de Bâle envoie des morceaux rock-pop qui déménagent! Dès ma première écoute, j’ai adoré la complémentarité de la voix profonde et grave d’Elia Rediger, le chanteur-guitariste, et la voix féminine et aérienne d’Anna Gosteli.
Je les ai adoptés fin 2013 à la sortie de leur dernier album, « Digger« , qui était d’ailleurs distribué gratuitement. Le groupe a en effet décidé de financer entièrement les frais d’enregistrement, de mixage, de distribution et de publicité via une plateforme de dons (WeMakeIt), en amont de la sortie du disque. Tout un concept, où ils ont indiqué clairement le budget de chaque poste. Les fans ont allégrement financé le projet de ce super groupe (coût de l’album: 100’000 CHF).
En contrepartie, The Bianca Story a libéré sa musique des circuits de distribution habituels, et offre son CD lors de ses concerts! Il est aussi à télécharger gratuitement en ligne. Le bassiste, Joël Fonsegrive, m’a expliqué que c’était aussi une façon d’échapper au piratage.
Tous leurs morceaux peuvent s’écouter librement sur leur site: www.thebiancastory.com
Ce groupe suisse chante en anglais généralement, mais certains morceaux comportent des passages en allemand. Cela apporte un tour profond et dramatique que j’aime beaucoup.
Notez que le titre de la chanson inclut un calembour difficile à comprendre pour un non Suisse-allemand. Comme j’ai un peu de culture de l’autre côté de la barrière de roestis, j’ai saisi une allusion à Mani Matter, un célèbre chanteur de dialecte. Son nom dans le titre sonne en anglais comme « Does money matter? » (Est-ce que l’argent, c’est important?).
6. The Rambling Wheels, du rock neuchâtelois
Je ne peux pas oublier mes amis The Rambling Wheels, un groupe de musique neuchâtelois qui lâche tout sur scène. Le quatuor pop/rock fait danser les foules depuis 10 ans déjà, et leur réputation n’est plus à faire.
Photo: Sven de Almeida
À leurs débuts, The Rambling Wheels étaient très influencés par les sixties (NB: ce qui explique leurs looks). Aujourd’hui ils ont laissé de côté cet accent revival pour se classer dans le rock actuel, inspiration, scène anglo-saxonne. Je vous parle d’eux car leur nouvel album, « The Thirteen Women Of Ill Repute », vient de sortir. J’ai eu un immense plaisir à les retrouver sur ce disque plein de bons riffs, plus rock que le précédent, et à m’immerger dans l’atmosphère western du titre Marilou, le single qui déchire tout.
Un conseil, si vous avez l’occasion de les voir en concert, ne les manquez pas! Ils sont complètement déjantés et communiquent une énergie folle à la salle. Je leur ai servi de roadie pendant quelques temps, alors j’en sais quelque chose. :)
Edit: snif, le groupe a fini par se séparer! Mais les musiciens continuent leurs aventures sous des projets solo à checker: My Name is Fuzzy (ne manquez pas ses expos!), ou en mode RAW ;)
7. Les mélodies troublantes de Honey for Petzi
Mélodies alambiquées, entêtantes, obsédantes… Bienvenue dans l’univers de Honey for Petzi, groupe suisse de post-rock aux atmosphères troublantes.
Le groupe a débuté sa carrière dans un style particulier, le « math rock » (hou, les geeks!). Ils en conservent les constructions rythmiques complexes, mais disent ne plus être à présent à la recherche « de sons ingrats ». Ils ont été repérés aux Eurockéennes!
Quant à leur nom, Honey for Petzi… Quoi, vous ne connaissez pas Petzi l’ourson mangeur de crêpes? Il est aussi connu sous le doux nom de Rasmus Klump dans la BD danoise en VO. Petzi est très populaire en Suisse! Mais personne autour de moi en France ne semble avoir lu ses aventures durant son enfance…
Alors, vous reprendrez bien une petite cuillère de miel?
Ecoutez le groupe suisse Honey for Petzi par là
J’ai rédigé ce billet de blog alors que j’étais rédactrice pour un fanzine musical, rubrique musique suisse: j’ai eu la chance d’en interviewer quelques uns!
J’espère que vous aurez aimé découvrir ces groupes de musique suisses. A vous maintenant de m’en recommander!