Aventures en Mauricie 2 – Chutes d’eau et cascades
Dans ce deuxième chapitre, nous partons admirer une des plus hautes chutes du Québec, en faisant un détour par une réserve faunique perdue. En chemin, on rencontrera une Amérindienne de la nation algonquine…
Mais si vous avez manqué le début, vous pouvez commencer par: Aventures en Mauricie -1-
Y’a pas le feu au lac est en mode « vacances » pour 2 semaines, avant de reprendre sa loupe pour étudier les différences culturelles. Nous vous laissons donc avec la suite de nos aventures en Mauricie!
Un billet écrit à 4 mains. Toutes les photos de cet article: © Yapaslefeuaulac.ch
Cascades et maringouins en Mastigouche
Depuis notre mignon QG de Saint-Mathieu du Parc, où nous avons passé deux agréables nuits près du parc national de la Mauricie, nous avons mis le cap sur la réserve faunique Mastigouche et arpenté ses pistes en terre, sur les conseils de notre guide Lonely Planet. D’une surface de 1500 kilomètres carrés, elle compte plusieurs centaines de lacs et une dizaine de rivières. Un paysage sauvage digne d’une carte postale, sans un plouc de touriste à l’horizon à part nous deux!
Personnellement, j’avais pas vraiment compris quelle était la différence entre une réserve faunique et un parc naturel avant d’être sur place. Disons simplement qu’en plus d’offrir une zone protégée aux animaux de tous poils, la réserve faunique est également ouverte aux chasseurs et pêcheurs. Comparé au parc de la Mauricie, les pistes (difficile de parler de « routes » vu leur état) ne sont pas bétonnées, il n’y pas de toilettes et de panneaux explicatifs partout et c’est… complètement désert.
À l’entrée, il faut s’acquitter d’un droit de passage dans un petit bureau tenu par des rangers en uniforme beige. C’est aussi le moment de décider (ou pas) d’acheter un permis de chasse à l’orignal. En ressortant, nous avons de même dû déposer un formulaire pour déclarer le gibier qu’on ramenait. Même si on a croisé une galinette gélinotte huppée qui gonflait ses plumes sur la route, on a décidé de l’épargner et de se nourrir de raviolis en boîte pour le souper. En fait, en matière d’animaux, on a surtout observé des insectes, un geai bleu et un jaseur boréal. Mais ils sont où les caribous? Ah. Le professeur Hugo me rappelle qu’ils ne vivent pas aussi au Sud. On peut par contre croiser des orignaux, qui sont bien plus gros (comme des chevaux) mais ont préféré rester invisibles (les salauds).
Une fois dans la sauvage Mastigouche, nous avons dû rouler un moment (en regrettant de ne pas avoir de 4X4 et en priant pour ne pas abîmer notre voiture de location avec un gravier mal placé!) avant d’arriver à notre but: le départ d’une petite marche au long de la Rivière des Six-chutes.
Randonnée en Mastigouche: Les Six-Chutes
Le sentier des Six-Chutes longe la rivière, et forme une boucle de 2,6 kilomètres autour de la Rivière-du-Loup. Le paysage est sauvage et très beau, on se sentait un peu comme des pionniers perdus au Canada. Au milieu du parcours, qui prend 90 minutes sans compter la pause pique-nique, une tour d’observation permet une vue dégagée sur des étangs.
Si vous voulez en savoir plus sur cette balade, je lui ai consacré un billet avec plus de photos sur Birds&Bicycles.
En marchant dans la forêt, le long de la rivière, nous avons remarqué que le lieu était aussi fort apprécié… des stupides maringouins. Vaporisation d’anti-moustique obligatoire, à renouveler toutes les 5 minutes! Hugo a même eu droit à une piqûre de la fameuse mouche noire… Ce sont de délicates petites bêtes. Dans la plupart des cas, on ne sent pas leur morsure, et elle ne laisse pas de bouton qui gratte. En revanche, une petite croûte de sang fait son apparition sur ton bras.
Pour terminer la journée, on s’est rendus au bord du lac Saint-Bernard, où un camping aménagé compte même une petite plage. Une maître-nageuse nous surveillait même du haut de son perchoir. Au moment où on a trempé un orteil dans l’eau, il s’est mis à pleuvoir. Un peu plus mouillés ou pas… Tant pis! (On en a bien profité pour se laver de nos péchés, un meurtre massif de maringouins.)
Rencontre avec Pierrette, une autochtone de la nation algonquine
Ensuite, nous avons mis le cap plus au nord, pour se rapprocher de La Tuque. Il semblerait que cette ville n’ait pas grand intérêt, or nous voulions aller voir la plus haute chute du Québec non loin de là, au parc de la Petite-Rivière-Bostonnais.
En chemin, nous nous sommes arrêtés à Trois-Rives dans un super gîte, « La Doucetière« . La jolie maison aux couleurs vives a un grand jardin et une jolie terrasse, mais son point fort est sans doute son hôtesse, Pierrette Doucet. Malgré son nom très européen, elle est d’origine algonquine (une des nations amérindiennes du Québec). Notez que le terme approprié pour appeler les Amérindiens du Québec est « Première Nation » ou « autochtone ».
Notre adorable Pierrette nous a raconté plein de choses sur l’histoire de son peuple et sur leur soif de reconnaissance. Encore aujourd’hui, les autochtones de la nation algonquine de ce coin du Québec doivent se battre pour être considérés comme des Première Nation, la position du gouvernement étant qu’ils ont été assimilés et ne comptent plus comme tels. Ecoutez son interview sur le blog par là ;)
Voici un tour des lieux: « La Doucetière » est une maison traditionnelle, avec le joli balcon qui fait tout le tour de la construction. Les Québécois peinturent (c’est le terme ici!) leurs portes et escaliers de couleurs vives. C’est valable pour la campagne, mais aussi pour la ville de Montréal – vous le verrez en vous baladant sur le Plateau par exemple. Cela égaye le paysage, et c’est vachement plus chouette que nos murs gris ou ocres suisses aux volets verts, si vous voulez mon avis.
Pierrette a une petite maison magnifique, entre campagne et forêt, avec une petite rivière qui coule au fond du jardin… Elle nous a raconté des histoires très marrantes d’orignaux qui venaient se réfugier dans son jardin pour échapper aux loups, ou encore d’ours noirs qui venaient manger les baies sous la fenêtre de la chambre dans laquelle on dormait. Pour notre part, on a seulement vu une myriade d’oiseaux. Je vous ferai grâce des photos d’oiseaux exotiques à nos yeux qui viennent voler autour de ses mangeoires… sauf d’une!
Et ouais ce truc qui dépasse de la mangeoire, c’est un colibri! Bon, là, notre spécimen est un poil flou, mais vous imaginez pas à quel point c’est rapide ces machins.
Ces bestioles sont courantes ici au Québec en été. Incroyable, non? Nous on croyait que c’était des oiseaux tropicaux! Il existe même des mangeoires spéciales à colibris que l’on peut acheter ici, comme en Suisse ou en France les mangeoires à mésanges pour l’hiver. On en a une à Montréal en forme de fraise, qu’on a décidé de mettre sur notre bout-de-toit-qui-sert-de-balcon tout au hasard, mais pas un seul oiseau-mouche à l’horizon pour le moment!
Petite Rivière Bostonnais en Haute- Mauricie
Une des plus hautes chute du Québec
Pour notre dernier jour en Mauricie, on a filé vers la ville de La Tuque, au Parc des chutes de la petite rivière Bostonnais. Cette chute, avec ses 35 mètres de haut, figure parmi les plus hautes du Québec.
Le panorama vaut le coup d’œil, car cette chute d’eau est féerique. Un escalier mène jusqu’à un petit promontoire où on peut en prendre plein la vue. Par contre, après la Mastigouche, c’est un choc de trouver un coin aussi aménagé! Pour l’ambiance « nature sauvage » il faudra repasser, on est plutôt dans un coin à touristes, idéal pour les familles. L’expérience vaut la peine car c’est très beau, mais on en fait le tour assez rapidement.
Conclusion:
– C’est toujours beau une cascade : c’est impressionnant, ça fait plein de bruit, tu te reçois des embruns plein la tête. (Hugo, blasé)
– Assourdi par le fracas de l’eau qui jaillit, tu peux faire une petite communion avec les éléments. (Kantu, émerveillée)
Il y a aussi plusieurs expos à voir dans différentes cabanes. L’une d’entre elles présente les fourrures de différents animaux que l’on peut toucher. Il faut dire que la traite de fourrures a longtemps été le gagne-pain de nombreux colons! Un autre petit musée présente des spécimens empaillés d’animaux du coin. C’était super intéressant pour voir une chose : un orignal grandeur nature. C’est le seul qu’on a pu approcher, et il risquait pas de s’enfuir. En vrai, c’est aussi haut qu’un très grand cheval, c’est impressionnant! … vivement qu’on en croise un vivant sur les routes du Québec.
Une immense tour en bois permet de prendre de la hauteur pour embrasser le paysage. C’est de là-haut que nous avons agité nos mouchoirs pour dire au revoir à la belle Mauricie… avant de reprendre la route.
Nous avons regagné la voiture la mort dans l’âme (avec la plaque ornée de la devise du Québec, « Je me souviens ») pour rentrer chez nous. La Mauricie est un endroit tellement magnifique qu’on n’était pas particulièrement pressés de rentrer à Montréal. Et les 3h30 de route qui nous attendaient n’arrangeaient pas les choses. Surtout que l’autoroute est limitée à 100 km/h. Si, si, 100 km/h. Après 1h30 à ce train là, tu es pressé d’arriver. Bon apparemment, il y a que les touristes qui roulent à cette vitesse-là, parce qu’on s’est fait doublés par tout le monde. Voitures, motos, semi-remorques, fauteuils roulants. Mais selon notre guide papier, les amendes sont très salées alors on a préféré se montrer raisonnables…
Carnet d’adresses:
- Le site de la Réserve faunique Mastigouche
- Le site du Parc des Chutes de la Petite rivière bostonnais
- Nos autres billets voyage sur le Québec
Et vous, êtes-vous déjà partis en Mauricie? Avez-vous des bons plans à ajouter aux nôtres?