Déboires relatifs à ma déclaration d’impôts française
Pfiou! Après avoir couru mentalement après des formulaires fuyants sur le Wild wild web, retrouvé des fiches de salaire esseulées, vérifié un wagon d’additions grâce à ma calculatrice, j’ai enfin scellé ma déclaration d’impôts en France!
Car oui, cette année, j’ai décidé de la rendre dans les temps: le délai d’envoi papier est fixé à lundi pour mon secteur, même si les amateurs de formulaires en ligne ont un sursis.
Déclaration d’impôt française presque manquée en 2012: l’insoutenable récit
Avant mon arrivée en France, j’avais l’habitude de remplir ma déclaration d’impôts suisse, qui arrive par la poste sagement, et dans laquelle il faut placer tous les justificatifs reçus de ses employeurs de l’année (quand on est abonnée aux multiples petits jobs d’étudiants, ils prolifèrent!)
Après, en 2010, j’ai eu mon diplôme et je suis partie en France.
En juin 2012, j’ai commencé à me poser des questions quand les cigales se sont mises à chanter. Après une année et demi passée à Montpellier, surprise! Je n’avais toujours pas vu l’ombre d’une déclaration dans ma boîte aux lettres. Et ce n’était pas à cause des voleurs qui dérobent vilement mes lettres et paquets cette fois. Malgré un CDD de 7 mois dans une boîte parisienne (vive le télétravail!), l’administration n’avait pas jugé utile de m’envoyer sa paperasse à remplir. (Une fois de plus, merci pour l’accueil, les Français, j’ai encore l’impression de compter pour des prunes, comme pour l’histoire du registre des habitants)
« Mais, c’est quand qu’on la reçoit la déclaration d’impôts? » ai-je demandé à haute voix.
Mon Français domestique, prévoyant, avait bien sûr déjà rempli et envoyé la sienne, car le délai se terminait dans 3 jours. Évidemment, il n’avait pas jugé utile de m’expliquer le fonctionnement administratif de la France.
Il semblerait qu’en tant que nouvel habitant de l’Hexagone, c’était à MOI de faire des démarches volontaristes pour trouver le bon formulaire à remplir et l’envoyer docilement aux Impôts français. J’entrais dans la même case que les jeunes majeurs et devais remplir ma « première déclaration », imprimé numéro 2042, millésime 2012.
Je tombais des nues! Mais malgré cela, grâce à mon courage sans faille, je réussis à remplir cette déclaration à la force de mon poignet, avec seulement une semaine de retard, ce qui est bien sûr passé inaperçu dans les méandres bordéliques de l’administration française.
Retour du flash back fiscal, qui nous ramène au mois de mai 2013
Dans les soirées, les cafés, les bureaux, ce murmure se répand: « aïe, aïe, le délai pour remplir la déclaration d’impôts se rapproche! Il faut le faire cette semaine… » Heureusement que c’est arrivé jusqu’à mes oreilles, car mon formulaire gisait sous un tas de dossiers sur mon bureau.
Car, victoire, cette année, j’ai reçu ma déclaration d’impôts directement dans ma boîte aux lettres! Mieux: le montant de mes recettes avait même été pré-rempli par l’administration. Les salaires déclarés par mes multiples employeurs avaient été directement intégrés. L’affaire aurait donc dû se boucler rapidement.
Évidemment, pour moi, cela a duré deux petites heures à suer à grosses gouttes, à se battre avec l’imprimante en panne sèche d’encre bleue, à rechercher le bon formulaire ou la bonne ligne pour déclarer mes différentes activités, car je cumule trois statuts et trois types de gains professionnels différents: des salaires de journaliste, une micro-entreprise pour mon activité de rédactrice web et des droits d’auteur pour ma participation à un guide touristique – rien que ça…
Mais je vous déclare avec fierté que c’est fait, ma déclaration d’impôts française est partie ce matin par la poste!
Contrairement à la Suisse, où le formulaire fait 10 pages, la version française que j’ai reçue était light: ensuite à chacun d’y ajouter des formulaires supplémentaires selon sa situation, à récupérer sur la formulairothèque de Impots.gouv.fr. Et pas besoin d’inclure les justificatifs, grâce à la nouvelle « politique de confiance », l’expliquait un flyer. Ah, bon. Mais cela ne met personne à l’abri d’un contrôle fiscal!
Il ne me reste plus qu’à attendre l’addition.
Et vous, votre déclaration d’impôts, vous la détestez un peu, beaucoup, à la folie?
Et bien je te félicite! Moi j’ai goûté aux joies de l’impôt à la source suisse et je dois dire que c’est assez agréable de ne pas avoir à penser à devoir provisionner ses impôts :)
C’est vrai que cela évite les mauvaises surprises!! Merci pour tes félicitations ;) …l’administration, ce n’est pas vraiment mon truc comme tu l’auras compris.
Ca me rappelle un séjour à Tour où, une fin d’après-midi, en passant devant un bâtiment administratif, nous avons été surpris de voir des dizaines de personnes qui arrivaient en courant ou se garaient en deuxième, voire troisième file pour vite,vite glisser une enveloppe dans une boîte. Renseignement pris, c’était le jour et l’heure limite pour remettre sa déclaration d’impôts. Jamais vu cela, ni en Suisse (d’où je viens) ni en Belgique (où j’habite). Comment est-ce que cela se passe à Montpellier??
Bonjour Monique, et merci pour ton message. C’est amusant, je ne connaissais pas ce phénomène de ruée vers la boîte aux lettres des impôts!! Malheureusement, la date à Montpellier est déjà passée, et je n’ai pas pensé à me promener devant le bâtiment pour observer si les Français courraient apporter leur enveloppe à la date limite! Peut-être que d’autres Français nous éclaireront là-dessus!
Hello,
Quand tu dis:
« J’entrais dans la même case que les jeunes majeurs et devais remplir ma « première déclaration« , imprimé numéro 2042, millésime 2012. »
Ce n’est pas totalemetn vrai, car les jeunes majeurs, a 18 ans, n’ont pas forcément de déclaration d’impot à remplir. C’est seulement quand ils commencent à travailler après leurs études (un vrai job, pas un job d’été) qu’ils doivent la remplir.
C’est vrai? Oh! alors j’aurais dû dire: les jeunes actifs!
Ah oui la ca va tout de suite mieux :)