Bons baisers de la Chaux-de-Fonds
Bonjour à tous! Il fait frisquet non? Moi et mes moonboots, on se trouve en ce moment à la Chaux-de-Fonds – la Tchaux pour les intimes – cette ville neuchâteloise connue pour ses fortes chutes de neige et son industrie horlogère. Après tout ici, on se trouve à 1000 mètres d’altitude – dans le massif du Jura – ce qui explique pourquoi les flocons s’amoncellent en immenses murs blancs. Ce qui est amusant, c’est qu’au froid du climat, on oppose souvent la chaleur de ses habitants, les Chaux-de-Fonniers.
Je vous dois sans doute une petite explication, car vous avez peut-être remarqué qu’on parle beaucoup de la Suisse sur le blog et la page Facebook en ce moment. C’est parce que j’ai décidé d’y passer 2 semaines au mois de février, étant entre deux appartements du côté de Montpellier et éprouvant un brin de nostalgie pour mon pays. Vous vous demandez peut-être comment ou pourquoi j’ai atterri à la Chaux-de-Fonds, je vous raconte cela ici, dans un billet sur les locations en Suisse!
Pour l’heure, je veux vous montrer quelques images de cette cité horlogère à découvrir en polaire, qui est tout de même la troisième ville de Suisse romande, avec plus de 37’000 habitants. Soit même plus grande que le chef-lieu du canton, Neuchâtel (ma ville)!
Signes particuliers de la Chaux-de-Fonds
Quelques particularités de la ville: elle concentre de nombreuses manufactures horlogères, comme celle de Corum dont nous vous avons parlé il y a quelques jours, ainsi que le très beau musée international de l’horlogerie (billet consacré ici!).
Parmi les personnes célèbres nées à la Chaux-de-Fonds, citons l’architecte Le Corbusier, l’écrivain Blaise Cendrars (auteur de « L’Or »), Monsieur Chevrolet ou les iconoclastes de Plonk & Replonk, dont on trouve les cartes déjantées en France aussi. Je vais d’ailleurs aller visiter une des maisons du Corbusier bientôt!
La Chaux de Fonds a aussi la particularité d’avoir été reconstruite à angles droits après le grand incendie de 1794. Ses longues rues perpendiculaires lui donnent un côté austère que nombres de gens qualifient de « moche » (c’est « l’urbanisme horloger« ), mais je ne comprends pas pourquoi personnellement. Les façades des immeubles, même s’ils sont plus massifs, ne sont pas bien différentes qu’ailleurs dans le canton. En revanche, je trouve que la ville ouvrière n’est pas un incontournable à visiter en Suisse, ce qui fait son intérêt touristique, c’est surtout son musée dédié à l’horlogerie. Mieux vaut viser les ruelles de Neuchâtel, plus charmantes, pour les touristes qui veulent se balader et ne passent que peu de temps dans le canton.
Un bon plan à ne pas manquer: pour avoir la meilleure vue sur la ville de la Chaux-de-Fonds, il faut grimper sur la tour de L’Espace-Cité, sur l’avenue Léopold-Robert! Un ascenseur (gratuit) conduit à une terrasse extérieure panoramique – mais entourée d’une grille. Il y la possibilité d’y manger… des pizzas en ayant le vertige.
Vu de là-haut, c’est plutôt joli vous ne trouvez pas?
Le Locle, sa voisine!
Je ne peux pas parler de la Chaux-de-Fonds sans citer la ville voisine, Le Locle, car elles partagent plusieurs traits communs – détruites par des incendies, berceaux de l’horlogerie, chutes de neige à gogo, des loyers super pas chers, de nombreux frontaliers qui viennent y travailler, puisqu’on se trouve à 10 kilomètres de la France– mais au niveau des différences, Le Locle ne compte en revanche que 10’000 habitants. Les deux villes ont d’ailleurs été UNESCOisées en même temps en 2009!
Si vous y passez, jetez un œil au magnifique hôtel de ville du Locle, datant de 1917. Le voilà sous la neige! Le joli parc public qui se trouve devant est entièrement enseveli.
Sous la neige
La petite spécificité qui fait sourire sur la Chaux-de-Fonds (et au Locle c’est pareil), c’est ces tas de neige qui ponctuent la ville, que je vous avais montrés ici il y a deux ans! Comme les flocons continuent de tomber durant l’hiver, mais que les tas de neige n’ont pas le temps de fondre entre temps, ces gros amoncellements virent au gris au fil de la saison. Mais il y a un côté plus esthétique: la couche de neige qui recouvre les toits et les trottoirs, qui rend la ville poétique.
Je dois par exemple traverser ce mur de neige pour rejoindre mon appartement de location… Heureusement, un chemin a été creusé!
En marchant dans les rues, il faut faire attention de ne pas marcher au bord des toits, car de gros tas de neige peuvent tomber de temps en temps et assommer les passants. Pire, la plus grande prudence s’impose aussi avant de marcher sous un toit orné de… ce genre de stalactites!
Les dents acérées des stalactites. Méfi! – Photos prises au Locle (Crédit:Yapaslefeuaulac.ch)
Et voici comment la belle neige blanche tourne au fil de la saison sur « le Pod », la grande avenue de la ville…
Voc de la Tchaux: Le Pod est l’abréviation locale pour désigner « l’avenue Léopold-Robert ».
La Chaux-de-Fonds et la neige – En bas à droite, Vue par ma fenêtre à travers les tas de neige du toit! (Crédits photo : Yapaslefeuaulac.ch)
La hantise de la déneigeuse
Et côté route? Ma voiture habituée à rouler dans le Sud de la France est munie de pneus neiges, mais de toutes façons, les routes sont déblayées régulièrement ici. Et c’est là que se situe LE souci d’un séjour l’hiver à la Chaux-de-Fonds: les mesures hivernales! Les déneigeuses passent durant la nuit, et si on laisse son auto stationner au mauvais endroit, elle peut se retrouver à la fourrière. J’étais très effrayée à cette idée en arrivant: il faut dire que les rues de la ville comportent de très nombreuses places blanches (génial!), mais qu’un panneau stipule à côté « Interdit de parquer du 1er novembre au 15 avril de 3h à 7h » (les heures changent selon les quartiers, et sont spécifiées sur un plan disponible en ligne)(Remarque: le plan ne fonctionne qu’en mode plein écran, si comme nous vous avez eu des difficultés à l’ouvrir!)
Au début, nous avons eu beaucoup de peine à comprendre ce panneau. Après avoir démêlé sa signification exacte, on a compris que s’il neigeait pendant la nuit, la déneigeuse passerait, et… voilà ce qui risquait d’arriver… Argh!
Les voitures gênant la déneigeuse atterrissent ainsi à la fourrière, avec à la clé une amende de 400 francs suisses. Ouille!
Après m’être abonnée à l’alerte « chute de neige » par SMS pour ne manquer aucun indice, je scrute avec inquiétude le ciel chaque soir pour décider si je vais placer ma voiture dans le parking du centre commercial tout proche – ou la laisser dormir à la belle étoile. Il faut pas se planter!
Mais à part ça, la vie est douce à la Tchaux, le thermomètre a eu la gentillesse de ne pas descendre très bas depuis mon arrivée, et les vallées aux alentours sont magnifiques sous leur manteau blanc. Le plus merveilleux, c’est que le ciel au-dessus de nos têtes est quasiment toujours bleu!
Alors je ne regrette pas vraiment Neuchâtel et le bas du canton…
L’esprit de clocher
Un séjour dans le haut…
Le haut? Le haut de quoi? Mais du canton de Neuchâtel pardi! Pour ceux qui l’ignorent, une joute culturelle oppose les communes du bord du lac à celles du haut. Et comme je viens du bas, avec tous les préjugés sur la rigueur de l’hiver dans le haut, je ne pensais pas un jour signer pour un séjour dans la ville de la Chaux-de-Fonds. On dit aussi que les gens sont plus sympas et chaleureux ici que dans le bas, où ils seraient plus snobs!
Je ne m’avancerai pas pour affirmer ou contredire ces préjugés sur le tempérament des Neuchâtelois… Même s’il est vrai qu’à la Chaux-de-Fonds, le facteur m’a salué dans ma rue, comme dans un village. Ce qui est drôle aussi, c’est que l’accent change du bas au haut. Ce sont justement les « o » qui sont plus ouverts à la Tchaux. On dit mon « boulooot » comme Bourvil dit « un véloooo ». Et les rrrrr raclent le fond de la gorge, plus fort qu’en bas. Après tout, on n’est pas loin du Jurrra.
En tout cas, ces deux semaines passés à « la Tchaux » m’ont permis de casser un gros préjugé que j’avais, et de découvrir que l’hiver est plus facile à vivre dans les tas de neige que sous l’opaque brouillard du bas. Se lever avec le ciel bleu, c’est quand même mieux pour le moral! Et grâce au génie helvétique, il n’y a que 30 petites minutes de traversée de tunnels en voiture pour rejoindre mon bord du lac adoré.
J’espère que cette petite virée à la Tchaux vous a plu! C’est ici aussi que nous avons visité la Manufacture des montres Corum, et je dois encore vous parler de quelques visites culturelles super faites dans le coin… Un peu de patience! Et pour ne pas les manquez, rendez-vous sur la page Facebook ou via la newsletter du blog.
Et vous, les Suisses et les Français, vous connaissiez cette ville? Avez-vous envie d’y faire un saut?
La Chaux-de-Fonds c’est un peu la ville d’une partie de ma famille alors ça ma fait tout drôle de lire ton article et surtout les petits trucs sur la neige et l’accent du haut :) Bonne fin de séjour et profite bien du soleil aujourd’hui!
Merci pour ton mot Letizia. Avec plaisir si j’ai pu raviver tes souvenirs de la neige avec ce petit article!
J´y ai passe mon adolescence il y a bien longtemps mais ca n´a pas beaucoup change. La couleur des talus de neige est pareille
Haha, la neige n’est plus très blanche après quelques jours ;)
Salut, Enfant de Fleurier, étudiant et jeune adulte de Neuchâtel, je suis expat à Bordeaux depuis 40 ans. Je découvre ton blog à cause ou plutôt grâce au fromage. Comme pour beaucoup d’autre produit, quand il devient connu et célèbre il est toujours français ! Cordialement
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