Des trésors de l’horlogerie à la Chaux-de-Fonds
Aujourd’hui, on file au cœur du pays horloger suisse pour découvrir un musée hors-du-commun. Le MIH de la Chaux-de-Fonds regorge de trésors. Sous des cloches en verre, ce Musée de l’horlogerie présente l’évolution de ces objets au cours des siècles. Un voyage à travers le temps durant lequel on en prend plein les yeux!
En février dernier, pour ceux qui n’auraient pas suivi, j’ai eu la chance de passer trois semaines en Suisse en logeant notamment à la Chaux-de-Fonds, cette cité ouvrière du canton de Neuchâtel. J’en ai profité pour visiter une manufacture de montres, une petite fromagerie spécialisée dans le gruyère, une expo géniale sur la pop suisse et la Maison Blanche du Corbusier. Mais le clou de mes visites culturelles du mois reste le Musée International d’Horlogerie, dont je vais vous parler aujourd’hui.
Bêtement, je n’avais pas pris l’initiative d’aller le visiter lorsque j’habitais à Neuchâtel – le sujet me semblait à première vue rébarbatif et vous savez comme c’est, on a tendance à oublier de visiter les curiosités touristiques autour de l’endroit où on vit. Pour ma défense, je pensais n’y voir que de vieilles horloges poussiéreuses ou des mouvements mécaniques démontés, et pas toutes les merveilles qui sont cachées dans ce musée sous-terrain, dont la scénographie est digne d’un roman d’anticipation!
Que voit-on au Musée de l’horlogerie de la Chaux-de-Fonds?
Durant l’expo, on remonte le fil du temps pour observer l’évolution des horloges et des montres – en ne se bornant pas à la tradition suisse. Les premières horloges à donner l’heure étaient celles des clochers des villages, aux mécanismes gigantesques, que l’on peut observer de près dans le musée…
Notre guide nous raconte l’évolution de l’horlogerie en commençant par le début, les clochers des églises et leurs immenses mécanismes.
Puis, étape suivante, les familles aisées ont pu privatiser l’indication des heures en s’offrant des horloges de table. Les mécanismes sont alors encore trop gros pour tenir sur un poignet! Ce n’est qu’à partir du 17ème siècle que les montres portatives font leur apparition. Ce sont de vrais bijoux – que les femmes portent autour du cou. Ces ancêtres de nos chères montres actuelles n’ont qu’une aiguille (bonjour la précision) et se remontent avec une clef.
L’heure sur une bague et des montres tactiles
De nombreux exemples de ces bijoux d’orfèvrerie dorment dans les vitrines en forme de cloches du MIH. Les montres sont montées sur des colliers, des bagues et des montres-bracelets- aux formes rondes ou ovales, ou parfois fantaisistes de fleurs. Certaines sont décorées de dessins délicats en émail très beaux. J’ai beaucoup aimé aussi la montre châtelaine, qui se porte à la ceinture, et une montres miniature créée en Allemagne au 17ème siècle.
Les trésors du Musée: des montres bijoux ouvragées – Crédit photo: MIH
Parmi les autres curiosités à ne pas rater il y a les montres aux mécanismes tout en bois ou les montres tactiles, dont les aiguilles sont en relief pour pouvoir discrètement s’enquérir de l’heure sans devoir la sortir de sa poche. C’est plus poli que notre coutume actuelle de regarder son natel en réunion! Les horloges maritimes, extrêmement complexes et scellée dans des coffres pour éviter d’être abîmées durant les grandes traversées de l’océan, valent aussi le coup d’œil.
Le musée cite aussi des horlogers célèbres, comme Abraham Louis Breguet, un inventeur neuchâtelois de génie qui fit carrière à Paris. Je précise que dans le musée, on admire les créations de maîtres horlogers français, suisses, allemands et même d’autres nationalités: il s’agit bien d’un musée axé vers l’international, comme son nom l’indique, et pas limité à la tradition suisse.
Des oiseaux chanteurs et autres horloges automates
D’autres pièces qui m’ont beaucoup marquées sont la collection d’horloges automates du Musée de l’horlogerie de la Chaux-de-Fonds. Ces mécanismes complexes mettent en scène un coq qui chante, ou d’autres personnages qui s’animent au moment de marquer les heures. Certains sont extrêmement complexes!!! Je suis fascinée par les oiseaux chanteurs fabriqués encore aujourd’hui par l’entreprise suisse Reuge (fondée en 1865), ce sont de petites boîtes à musique précieuses, qui renferment un petit oiseau mécanique très agile. Les voir à l’œuvre est un moment de poésie, presque magique, on oublie complètement qu’ils fonctionnent grâce à un mécanisme. (On peut trouver des vidéos en ligne mais c’est pas pareil!) Ils ne donnent pas l’heure mais ont plus de rouages qu’une horloge!
Un mur entier de réveil-matin
Vous l’aurez compris, on peut passer (et il faut!) réellement beaucoup de temps dans ce musée. L’espace est divisé en deux salles et ne semble pas si grand, mais il y a tant de petites choses à voir qu’on perd (c’est le comble) le compte des heures en découvrant ces petits trésors. Nous avons eu la chance de visiter les lieux avec une guide (merci à tourisme neuchâtelois pour l’organisation!), ce qui nous a permis de mettre en perspective les différentes inventions.
Derrière une vitre, on voit aussi l’atelier de restauration du musée, où travaillent des spécialistes, à côté d’un mur entier couvert de réveils qui donne une touche pop à l’exposition.
Un mur entier au fond du musée renferme une collection de réveils de tous les âges, du plus kitsch au plus ancien.
Pendules neuchâteloises et créations récentes
Dans la deuxième salle, on découvre aussi avec curiosité la reconstitution d’un ateliers d’horloger avec tous ses outils, mais aussi des pièces étonnantes venues de loin, comme des horloges japonaises! C’est aussi là que l’on peut observer des pièces récentes, témoin de l’innovation en matière d’horlogerie. Comme les premières montres à quartz.
Mon côté chauvin me pousse à vous citer deux types d’objets typiques de la région que l’on retrouve dans la deuxième salle du musée, les morbiers, ces grandes pendules en bois, ainsi que les belles petites pendules neuchâteloises ornées de motifs et sur leur socle assorti (ci-contre en bas à droite).
Ah oui, et je crois que c’est l’occasion rêvée pour rappeler que… les coucous ne sont pas suisses mais allemands, originaires de la Forêt Noire!!!
J’espère vous avoir donnée envie de voir ce musée vous aussi! C’est vraiment un incontournable si vous passez par la Chaux-de-Fonds. N’hésitez pas devant le bâtiment souterrain à l’air austère, cet écrin de béton renferme bien des trésors. Et pas besoin d’être versé dans l’horlogerie pour l’apprécier!
Et vous, avez-vous déjà fait un saut au Musée de l’horlogerie de la Chaux-de-Fonds?
Merci pour ce reportage. Ce musee est sur ma liste des choses a voir a la Tchaux, a part mes amis.
;) À ne pas manquer à la prochaine occasion alors! Et cela vaut la peine de lui réserver du temps, car il y a beaucoup à voir!
Je suis tres contente de savoir que la maison Reuge de Ste Croix existe toujours. Mon pere travaillait avec eux et me montrait les prototypes de boites a musique . Je trouvais fascinantes ces petites lamelles et les piques qui donnaient de si belles melodies
C’est chouette ça, d’avoir pu voir les prototypes de près! Oui oui, la maison existe toujours et fabriquer des merveilles :)
Ce musée a l’air passionnant et rempli de jolies choses !
Oui Koalisa, tellement de jolies choses à voir dedans! Dommage qu’il soit un peu loin de chez toi pour une escapade du week-end ;)