A goûterCulture & traditionsExpat en FranceTypiquement suisse

Trois mésaventures suisses à Montpellier

Micro-anecdotes survenues au Sud de la France, avec des bouts de Suisse dedans.

-Le schnaps de Papi Humbel

-Croquer un suisse

-Des bunkers déguisés en chalets (expo photo sur la Suisse à Montpellier)

Anecdote 1

Le schnaps de Papi Humbel

J’ai reçu une mignonette de Williamine argovienne à Montpellier… Comment est-ce possible?

Fin janvier, je couvrais un salon sur le vin bio pour un quotidien en ligne anglophone sur la Provence, à coups d’interviews vidéo. Le but: obtenir des petits portraits de producteurs internationaux. J’ai ainsi rencontré un Egyptien qui fait pousser des vignes dans le désert, la femme à la tête de la plus grande exploitation bio des States, un producteur d’alcool fort nommé Pinard et un viticulteur appelé VanBeer (Le monde à l’envers, non? Je vous jure que c’est vrai!! Sur la Tête de moine) et enfin… Papi Humbel.

williamine-suisse
Je n’ai malheureusement pas de photo de ce sympathique producteur, vous devrez vous contenter de la bouteille!

Les seuls exposants suisses du salon étaient distillateurs d’eau de vie depuis 3 générations! Sur le stand, un monsieur âgé présentait sa gamme de schnaps bio fabriqués en Argovie. Après avoir appris mon origine, il  a ouvert de grands yeux !

« Vous êtes suisse? Oh ça je crois pas! » Et il s’est mis à me parler en suisse-allemand très vite… impossible de l’arrêter! (Étonnamment, j’ai compris deux mots sur huit – mon ratio s’améliore.) Quand j’ai réussi à préciser en allemand que je venais de Neuchâtel (la façon polie pour un Suisse romand de signifier à son interlocuteur qu’il ne comprend pas vraiment ce qu’il dit!),  il était aux anges et a continué en français: « C’est la vfville où j’ai fait mes études pendant la guerre! Là où il y a l’Église rouche! J’ai 82 ans main’ant… » (je retranscris l’accent pour l’authenticité, et non pour me moquer, attention!)

Bavard et adorable, Papy Humbel nous a raconté l’histoire de son entreprise familiale,  gérée par son fils à présent. En tout cas, à son âge, il assure. Les salons, c’est quand même pas de tout repos. Avant de nous quitter,  j’ai été très touchée car il a insisté pour me remettre une mignonnette de Williamine! Miam!

Morale de l’anecdote:

Croiser un Suisse en France quand on est expat, c’est retrouver la convivialité de son petit pays! C’est touchant et sympa. (Sauf pour le connard de Valaisan en 4X4 qui m’a klaxonné au péage – vous devinez pourquoi.)

Anecdote 2

Croquer un Suisse

Non, je ne suis pas devenue cannibale! En lorgnant la vitrine d’une pâtisserie et en me demandant sur quoi j’allais craquer, j’ai vu une petite étiquette indiquant « Suisse, 2 €« . En me retenant de rire, j’ai donc bêtement demandé au pâtissier:

Je voudrais un suisse, à l’emporter s’il vous plaît.

Bien sûr, il n’a pas compris pourquoi je rigolais toute seule. En plus, j’ignorais totalement laquelle des merveilles en vitrine il allait emballer sur ma demande. C’était lui celle-ci:

un-suisse-patisserie
Pardon pour la qualité, photo prise avec un téléphone peu intelligent entre deux bouchées, car le suisse n’a évidemment pas survécu au chemin jusqu’à la maison (-> où se trouvait mon véritable appareil photo).

J’ai demandé au pâtissier ce qu’était un suisse, et il m’a simplement dit: « une pâtisserie fourrée à la crème », sans pouvoir me dire pourquoi cela se nommait ainsi! …

Wikipédia m’a alors soufflé que:

un suisse  ou encore pain suisse est une viennoiserie formée d’un rectangle de pâte briochée garnie d’une crème pâtissière à la vanille et de pépites de chocolat.

L’ironie du nom, c’est évidemment que ce type de pâtisserie n’existe pas en Suisse… En tout cas, je n’en ai jamais vu, et j’ai pourtant travaillé dans deux boulangeries-pâtisseries et fréquenté pas mal de ces établissement alléchants par gourmandise, étant une grande amatrice de sucre.

Chers amis helvètes, si vous voulez tester la recette à la maison ou découvrir en images ce qu’il y a dans un « suisse », je vous renvoie vers le blog de cuisin BoopCook,  où chaque étape est bien expliquée !

Morale de l’anecdote: Que les suisses sont appétissants!

Anecdote 3

Adieu la Suisse! Un mythe en photo exposé à Montpellier

expo-adieu-la-suisse

Des paysages suisses et autres projets photo par des Helvètes étaient exposés depuis l’automne à Montpellier, dans un lieu d’expo gratuit appelé le Pavillon Populaire. Il se trouve sur l’esplanade qui prolonge la place de la Comédie, emblématique de Montpellier, à côté d’un parc où étudiants et travailleurs pique-niquent allégrement les beaux jours revenus.

Grâce à un partenariat du Pavillon Populaire avec la Fondation suisse pour la photographie,   les Montpelliérains ont pu prendre une bouffée d’air suisse! L’expo intitulée « Adieu la Suisse! » voulait monter la déconstruction d’un mythe: celui de notre paysage , qui serait en voie de disparition selon les curateurs, la faute au bétonnage de notre beau pays, son urbanisation, aux kilomètres de pistes de ski, etc.

Bref, j’y suis bien sûr allée, avec l’intention de me payer une tranche de Suisse au Sud de la France. Des photos historiques noir-blanc de nos montagnes côtoyaient des travaux contemporains, comme celui sur les offices de poste désuets de Jean-Luc Cramatte (Poste, mon Amour). (Vous saviez déjà  que j’adore la poste suisse, versus la version automatisée française! Cette salle de l’expo m’a donc beaucoup touchée.)

J’ai aussi été amusée par le regard de Yann Gross sur une communauté de Valaisans vivant un American Dream par procuration, dans leurs montagnes, avec coupes mullet, grosses motos et drapeaux américains cousus sur leurs blousons en jean.

Mon coup de cœur: « Falsche Chalets« , la collection d’images du photographe Christian Schwager montrant des bunkers suisses et autres forteresses militaires déguisées en chalet. C’est simple, sur la photo, on croirait voir un banal chalet, mais en y regardant de plus près… la façade est en béton et les volets et fenêtres sont peints par-dessus! Regardez de plus près…

falsche-chalets en suisse

Il existe même un livre de Christian Schwager sur ces 150 bunkers, tenus secrets durant des années et bâtis discrètement durant la guerre.

J’avais déjà eu la chance de voir ces clichés (L’ouest américain valaisan et les vrais bunkers) au Musée de l’Elysée de Lausanne l’an dernier, grâce à la super expo « Contre-culture » – mais j’étais ravie de les revoir!

Morale de l’anecdote: Allez en France pour découvrir des photographes helvétiques, c’est possible!

Oh! Vous vouliez voir l’expo? Dommage, elle s’est terminé dimanche dernier. La prochaine fois, pour éviter de vous frustrer, je ne traînerai pas avant de rédiger mes billets. D’ailleurs, je vous informe par avance que le festival du film suisse à Montpellier a lieu du 1er au 4 mars 2013. (Si, si, cela existe! C’est la 6ème édition.) Vous êtes avertis!

kantutita

Signes particuliers: toujours une tasse de thé et un livre à la main! Suissesse expatriée en Alsace, après plusieurs escales en France et une parenthèse montréalaise, je blogue depuis plus de dix ans! Et je cultive un faible pour la papeterie, le chocolat et le Japon...

5 réflexions sur “Trois mésaventures suisses à Montpellier

  • Sympa ces petites anecdotes suisses! :)

    Je n’ai jamais bien compris pourquoi ces viennoiseries s’appelaient des Suisses, donc je ne peux pas t’aider! :-s

    Laurène, du blog Carnetdescapades.com

    Répondre
  • Hubert le Vert indigné

    Un propos de la Brioche.
    On ne croque pas de suisse en Suisse!Vous n’en trouverez pas. Tout de même, on est pas des cannibales…C’est terrible, on est bouffé à toutes les sauces, même les petits le sont… (les suisses évidement), c’est vraiment trop injuste! Es-que nous mangeons du français nous autres? Non c’est tout juste si de l’autre côté de la Sarine (donc en terre suisse-allemande) nos compatriotes en mâchent quelques mots!

    Répondre
  • Quel mystère que celui de ces suisses sucrés!!

    Répondre
  • Bonjour, je viens de découvrir votre blog très sympa. Je vous laisse un message pour vous dire qu’en Normandie, la brioche suisse est une … chocolatine. Eh oui !

    Répondre
    • Bonjour Julie, merci pour le message! Oh non, la brioche suisse est une chocolatine en Normandie? je ne vais jamais réussir à m’y retrouver avec ce voc pâtissier!! ;)

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *