Camp de ski: l’accès aux sports d’hiver pour tous les petits Suisses (1/2)
Le camp de ski est une institution en Suisse! Chaque hiver, les écoliers partent une semaine à la montagne pour profiter des joies des sports d’hiver. Éclaircissements sur cette coutume qui permet à tous les petits Suisses d’apprendre à dévaler les pistes sur des lattes.
Apprendre à skier fait partie du programme scolaire en Suisse… enfin presque! Chaque année depuis mon entrée à l’école obligatoire, j’ai eu la chance d’être emmenée par mes profs sur des pistes enneigées. Au début, on ne partait que quelques après-midis faire de la luge en car dans les montagnes neuchâteloises. Puis, au fil des années, on nous a appris tant bien que mal à chausser des skis, et on s’est retrouvés comme des grands à embrasser nos parents pour partir toute une semaine en Valais…
Le camp de ski: c’est souvent en Valais que ça se passe!
Le principe du camp de ski: louer un chalet à Zinal, Ovronnaz, Haute-Nendaz ou dans une autre station, y transporter les élèves en car avec tout leur matériel ainsi qu’une sélection de profs volontaires pour faire de la discipline dans les dortoirs, organiser des animations et s’improviser moniteurs. (Autant dire que cela ne doit pas être une sinécure!) Pour les épauler sur les pistes, il y a aussi une bande de joyeux drilles, des jeunes que cela amuse d’encadrer les enfants. Je ne connais pas le détail de leur recrutement, sauf que certains se destinent à être profs de sport et qu’ils sont défrayés.
Pour de nombreux enfants, les camps de ski sont une occasion unique de profiter de nos splendides ressources nationales en matière de sports d’hiver. Moi, par exemple, je n’aurais jamais goûté aux joies de la montagne sans, car mes parents ne skient pas. Imaginez: je serais une Suissesse qui ne saurait même pas descendre une piste en chasse-neige! Alors que maintenant je pratique le déhanché en zig-zags fluides, zouf! zouf!
Notez aussi qu’accessoirement, il faut avoir le budget pour emmener sa famille à la montagne: c’est un sport très cher.
Le dur apprentissage de la chute
Grâce aux camps de ski, j’ai donc pu découvrir ce sport dès mon plus jeune âge. Au début, je détestais ça. Des chaussures hyper inconfortables, des bâtons qu’on ne sait pas où mettre, des skis trop longs qui s’emmêlent sans arrêt en provoquant un bruit affreux, des pistes bien trop pentues… Et vlan, Paf, Patapoum, je me retrouvais systématiquement avec une combi trempée sur les fesses, et lors des pires gamelles avec de la neige dans le cou et un gant propulsé à l’autre bout de la piste. Le pire, c’était qu’il n’était pas question de pleurer devant les autres, même quand un ski se décrochait, et pris d’une volonté propre, dévalait la piste jusqu’à ce qu’une âme charitable l’arrête (ou qu’il fasse tomber quelqu’un). Bon, d’accord, c’était plutôt marrant ça.
Rassurez-vous: au fil des années, mon niveau s’est amélioré, même si je suis toujours restée dans l’avant-dernier groupe, celui des enfants qui ne skient que cinq jours par année (grâce au camp de ski). Alors que mon équipe de faux-débutants attaquait courageusement les pistes en chasse-neige, en faisant de loooongs virages perpendiculaires à la pente, il était courant de voir les groupes 1, 2, 3 (les plus forts) dévaler la même piste tout droit, en cinq secondes. Eux, ils avaient des parents qui possédaient ou louaient un chalet chaque année!!! (Aucun regret – faire des bonhommes de neige dans le jardin, du patin sur le lac de Neuchâtel et de la luge dans la forêt, cela me convenait très très bien comme activités hivernales)
Donc, oui, il faut souffrir pour apprendre à skier. Surtout que comme on était sponsorisés par l’État, même si nos parents payaient une participation pour l’hébergement, les moniteurs nous répétaient qu’il fallait profiter « un maximum » de nos abonnements. Selon mes souvenirs, on skiait de 9h à 16h30, avec une pause pique-nique au milieu. Par tous les temps: ciel bleu ou blizzard (j’exagère à peine…). Les fins de journée étaient pénibles, et le cinquième jour de ski était une torture, à cause des courbatures qui s’emparaient de nos cuisses et des bleus sur nos tibias à cause des %* »!!@ de chaussures de ski.
En fait, si on aimait le camp de ski, c’était en premier lieu pour l’ambiance! La vie en communauté! Les animations! Tous les soirs, nous chantions des chansons de camp de ski, accompagnés à la guitare par un prof. Le lundi, dès la nuit tombée, il y avait un rallye ou une marche aux flambeaux. Des soirées de jeux collectifs suivaient, et le jeudi soir, la traditionnelle boum qui était très attendue. À 22h, lorsqu’on devait aller se coucher, tout le camp réclamait encore une fois la chanson du YMCA ou un dernier slow. On voulait toutes danser avec nos moniteurs préférés (qui faisaient en moyenne un mètre de plus que nous).
To be continued… dans ce billet! Tartines de Caotina et chute volontaire des arbalètes
Oui, car j’ai décidé de scinder en deux ce looooong billet. Dans quelques jours, je vous dévoilerai donc d’autres secrets sur les camps de ski. Je vous expliquerai comment des générations d’enfants se partageaient le même matériel, et évoquerai des souvenirs emblématiques de tout camp de ski qui se respecte.
Ouf, il fallait que je ponde cet article avant la fin de la saison des camps de ski, qui s’étend selon mon souvenir de janvier à début avril. Mission accomplie, donc! Et dès la semaine prochaine, je choisirai un sujet plus printanier, promis…
En France aussi, il y avait des camps de ski (ça existe encore !)appellés classes de neige. Petite parisienne, j’ai des souvenirs assez identiques aux tiens (avec ces ### de chaussures et les courbatures !).
Ahhh les camps de skis, trop de souvenirs! Nous on partait toujours aux Mosses (au chalet de Fernand) et franchement ça a marqué toute ma génération ce chalet (surtout le proprio qui était un montagnard un peu brut de décoffrage qui nous terrorisait quand on était petits!)
J’crois que j’oublierai jamais les gamelles que je m’était prise quand je me suis essayée pour la première fois au ski de fond! :D
Et oui, les boom ca c’était THE EVENT de la semaine!
@Sylvie: Ah!! Merci de l’info: des « classes de neige » donc! Mes amis du Sud de la France n’y ont pas eu droit. Mais je me doutais que cela devait exister…
@Fabienne Mythique, « le chalet de Fernand »! On avait souvent peur du cuisinier bourru pendant les camps… surtout quand on devait l’aider à essuyer la vaisselle :P
Que de souvenirs! Comme je suis bien plus âgée que toi, je n’ai connu les camps de ski qu’à partir du secondaire: d’abord aux Prés-d’Orvin au-dessus de Bienne (je suis Biennoise), puis à Wengen, puis trois fois à Melchsee-Frutt, en Suisse primitive. Et malgré tous ces efforts, je déteste le ski! Un grand avantage à la Belgique: personne ne t’oblige à aller skier!! Mais je dois dire que ces semaines en camp m’ont quand même laissé de super-souvenirs (surtout l’après-ski!!).
Ouais…. vive le Valais!!! Ok je pars! ;-)
Un commentaire sur l’image qui démontre la conversion. Pour rappel, on appelle ça un Chambrelien sur les pistes du canton de Neuchâtel. Un hommage à la piste du même nom :)
Hey! Merci pour l’info Myriam! Je reconnais bien là la pro des pistes et du sport!! Je n’ai pas beaucoup skié sur la piste de Chambrelien, je crois… Je connais que les Bugnenets, la Vue des Alpes… :)