Le jour où je me suis enfin faite recenser!
Après ma tentative manquée pour être inscrite sur le registre des habitants de la ville de Montpellier (qui n’existe pas), je compte à présent enfin comme une habitante officielle grâce à la campagne de recensement 2013!
Vous vous souvenez peut-être qu’en arrivant à Montpellier, il y a 2 ans et demi, mon premier réflexe (100% suisse) a été de foncer m’inscrire au service des habitants de la ville. Un pur fiasco puisque le registre des habitants n’existe pas ici. (Je vous racontais cela dans ce billet, Le jour où j’ai annoncé mon arrivée à la mairie (pour rien)).
Or il y a quelques jours, alléluia, on m’a enfin inscrite en tant qu’habitante officielle de la ville. Un agent du recensement en personne est venu toquer à ma porte… pour me demander de remplir un formulaire!
Bon, d’accord, en réalité, il – ou plutôt elle – n’est pas venu spécialement pour moi. Cette brave femme quadrille seulement différents quartiers de Montpellier, et va porter la bonne parole de l’Insee de porte à porte. Cela me change des inconnus qui sonnent à l’interphone pour « m’inviter à la messe de Pâques » ou les margoulins de France Loisirs qui tentent de me faire signer des abonnements pour manger de la culture 10 fois par an tout en me faisant croire qu' »il s’agit uniquement d’une carte fidélité ». Grrrrr.
Mon agente du recensement, fort volubile, m’a expliqué que l’Insee, soit l’OFS français, se trouve derrière cette opération de grande envergure, et (les sigles vous sont expliqués plus bas au besoin) en profite pour recueillir un tas de données. « Les données, c’est pour les statistiques de l’Insee » (regard entendu, type, je vous fais confiance) « Il faut donc vraiment répondre la vérité. De toutes façons, les questionnaires sont anonymes. D’abord, vous écrivez votre nom ici, puis là votre adresse, date de naissance, et là l’année de construction de l’immeuble, et là votre niveau d’études et votre pointure, votre couleur préféréE… »
Bref, les gars de l’Insee sont très curieux. Mais puisque c’est anonyme…
(enfin, je crois qu’on n’a pas la même notion du mot anonyme).
Chapitre second:
Comment fonctionne le recensement en France?
Qu’est-ce que le recensement? Ai-je demandé au site de l’Insee.
Sa réponse:
Le recensement est une photographie régulière des territoires qui reflète fidèlement les réalités. Le recensement, annuel depuis 2004, permet de mesurer les évolutions démographiques et les mutations de la société, facilitant ainsi la mise en œuvre de politiques prospectives. Il permet d’établir les populations légales de chaque circonscription administrative. Près de 350 articles de lois ou de codes s’y réfèrent : modalité des élections municipales, répartition de la dotation globale de fonctionnement, etc.
En bref, le recensement est une opération d’utilité publique destinée à organiser la vie sociale.
(source, Site de l’Insee)
Blablabla & bâââille.
Bref, je vous résume l’essentiel de l’organisation, plutôt pas mal pour des Français: il semblerait que depuis 2004, les habitants des communes de moins de 10’000 habitants sont entièrement recensées tous les 5 ans. Donc, chaque année, un cinquième des communes françaises sont examinées par d’aimables agents faisant habilement du porte à porte, les bras chargés de formulaires.
La marche à suivre est différente pour les villes avec un peu plus de 10’000 habitants, comme ma belle ville de Montpellier. La campagne a lieu chaque année, mais seulement 8% des adresses sont recensées à chaque fois. Je fais donc partie des 8% gagnants cette année! Bingo!
Sur le site de l’Insee, j’ ai aussi trouvé le Mode d’emploi du recensement, ainsi expliqué:
- Un agent recenseur vient chez vous et dépose les questionnaires de recensement. √
- Vous lisez et remplissez les documents qui vous ont été remis.√
- L’agent recenseur revient les récupérer. Il vous aide à les remplir si vous le souhaitez.√
Donc, done! Je suis recensée! Je suis enfin une citoyenne officielle en France!
Cela me ravit! Peut-être est-ce mon côté suisse qui depuis le début, trouvait le fait que mon arrivée n’ait jamais intéressée les autorités locales assez décevante*. Cela a été assez traumatisant de retirer mes papiers de ma commune helvétique, pour ne jamais les redéposer ailleurs… Un peu comme si je n’avais pas de véritable port d’attache… Comment ça, je n’avais qu’à passer à l’Ambassade? Vous connaissez ma hantise des démarches administratives…
* Je rappelle aux Français qu’en Suisse, on vous court après, on furète pour dénicher les nouveaux habitants, bref, on leur organise une petite réception! (je vous l’expliquais dans Le jour où j’ai annoncé mon arrivée à la mairie (pour rien) )
**Acronyctionnaire
Insee: Institut national de la statistique et des études économiques OFS: Office Fédéral de la Statistique, dont une fameuse tour fait de l’ombre à la gare de Neuchâtel
« Bref, je vous résume l’essentiel de l’organisation, plutôt pas mal pour des Français »: mais que veux-tu dire kantu??? Tu insinuerait que nous sommes mal organisés?? :-D
Sinon, je t’avoue que cela ne m’a pas réjouit tant que ça de découvrir qu’il fallait que je m’enregistre à la mairie en Suisse, et que cela me coûtait donc 25 CHF à l’arrivée puis à chaque déménagement!!
Haha! Parfois, oui, mais c’était un peu gratuit. Pardon, la France!
Oui, c’est assez chiant le contrôle des habitants en Suisse de ce point de vue là… quand je disais « En Suisse, on vous court après, on furète pour dénicher les nouveaux habitants, bref, on leur organise une petite réception! », c’était ironique ;)
Héhé, ne t’inquiète pas, j’avais bien compris aue c’était ironique! :)
La France accepte tes excuses (la fille qui se prend pour la représentante de la France, haha!)
Han, la chance, t’as été recensée! Pareil que toi, retirer mes papiers de ma commune suisse m’a donné le sentiment d’être une sorte d’apatride n’intéressant plus personne, haha.
Et j’ai aussi appelé 14 numéros de téléphone différents dans divers services de la mairie de Toulouse pour pouvoir m’inscrire sur le registre des habitants avant qu’une bonne dame ne me dise (en baillant sûrement, c’est obligé, ça va de pair avec ma représentation du fonctionnaire français): « baaah, on fait pas ça ici, voyons ».
Ben ouais, voyons.
N’empêche qu’en Suisse, outre le petit côté que l’on peut juger intrusif, y’a quand même certains avantages à être sur le registre d’une commune. Comme les billets journaliers à 30CHF sur le réseau CFF!
Ah, Cyrielle! Je ne suis donc pas la seule à avoir fait du zèle pour être en règle! C’est très suisse ça, non?
Merci de partager mon sentiment d’apatride ;) Je me sens moins seule. Est-ce que toi tu as déposé tes papiers dans une ambassade suisse du coup? … moi pas…
Oui, c’est un réflexe très suisse, à mon humble avis. Puisqu’on a cette habitude chez nous de s’annoncer partout où l’on vit, haha. L’idée je pense, c’est qu’en sachant qui vit où, la police des habitants transmet ses infos à pleins d’autres services administratifs, comme les impôts par exemple. Alors qu’en France, il faut recommencer inlassablement les mêmes démarches dans tous les services qui touchent à la vie quotidienne…
J’ai annoncé mon arrivée au consulat suisse à Marseille, puisque Toulouse en dépend (tout comme Montpellier, je suppose). Disons que c’était pour moi une bonne alternative à mon sentiment de solitude, haha. A défaut d’être réellement existante pour la France, je le reste pour le Suisse à travers son consulat.
La démarche n’est évidemment pas obligatoire, mais conseillée. Le consulat sera ton premier interlocuteur si tu as des problèmes en France. Lorsque je vivais au Japon, pendant la période Fukushima et compagnie, le consulat prenait régulièrement de mes nouvelles, c’était vraiment très rassurant de sentir que mon pays se souciait réellement de ses expatriés.
Wouah Cyrielle, merci pour tes conseils. Je devrais vraiment m’approcher du consulat… Et moi qui trouvait qu’il était un peu loin de ma ville! Il faut que j’aille les voir car ma carte d’identité est périmée depuis… plus d’un an. Je repousse, je repousse… (mais j’ai mon passeport encore valide un an, j’ai de la marge!) Tu as déjà essayé de refaire un document d’identité depuis l’étranger?
…. La fille allergique aux démarches administratives :P
ps. Eh bien, tu as carrément vécu au Japon. Ce doit être une expérience fascinante. Dommage que cela ait été à la mauvaise période.
Je n’ai pas encore eu à refaire de documents d’identité depuis l’étranger, donc je ne sais pas du tout comment ça se passe… Mais bon, si on part du principe que les Suisses sont efficaces et que des gens qui doivent refaire faire leur carte d’identité au consulat suisse de Marseille y’en n’a pas tant que ça, je pense que ça ne devrait pas être une démarche trop laborieuse.
Quand je me suis inscrite au consulat, j’ai du envoyer ma carte d’identité ET mon passeport par courrier. J’avoue, j’étais pas trop rassurée (même s’il me restait mes papiers français, vu que je suis double-nationale). Et ben figure-toi que tout m’a été renvoyé en parfait état 3 jours plus tard… Si ça se trouve, tu peux peut-être refaire faire ta carte d’identité sans te déplacer jusqu’à Marseille. Mais tu devrais le faire en tout cas, parce que si le passeport n’est pas obligatoire, la carte d’identité elle, l’est bel et bien… Je crois qu’elle ne reste valable que précisément un an après sa date d’échéance, en plus.
Oups. Ok, merci pour ces conseils… Je suis Zéro en administration décidément, je pensais être à l’abri avec mon passeport!