Journal d’un retour en Suisse: une halte à Lausanne
Journal d’un retour en Suisse (1/4)
Un recueil d’anecdotes à la sauce romande, inspirées par un bref séjour en Suisse entre Lausanne, Bâle et Neuchâtel.
La semaine dernière, je suis arrivée sur le sol suisse pour passer 5 jours entre trois villes. Je vous retrace le parcours en incluant des anecdotes et des observations sur mon pays. Cette série de billets est pensée comme une occasion pour les lecteurs français de découvrir des facettes de la Romandie (…même si nous ferons un saut en Suisse-allemande en nous rendant à Bâle.)
Le sommaire du mini road-trip
Étape 1: Arrivée à Lausanne dans la douleur (à cause des bouchons)
Étape 2: Sur la route vers Bâle-Basel (avec en bonus les noms bilingues de localités suisses)
Étape 3: Visite du vieux Bâle et une balade à la campagne dans un décor digne des Teletubbies
Étape 4: Neuchâtel, dernière étape de ce retour en Suisse
Jeudi 10 octobre, 20h00
Stuck in the traffic : la galère entre Lausanne et Genève
Le désespoir nous guette, mon Français du Sud et moi. Nous avons passé la frontière franco-suisse deux heures auparavant, après un bref interrogatoire par un douanier français tatillon. (« Vous venez d’où ? Vous allez où ? Chez qui ? Vous rentrez quand ? Vous n’avez pas de stupéfiants dans la voiture ? ») Leurs pendants helvétiques ne nous jettent pas même un regard. Sur notre pare-brise trône fièrement notre vignette 2013, toujours valable. Celle-ci permet d’emprunter les autoroutes car il n’y a pas de péages en Suisse.
Hourra ! Nous dépassons le Palexpo, centre des expos de Genève, et serons à Lausanne chez mon frère dans une vingtaine de minutes selon le GPS ! Il est alors 18h28.
Or le sort en a décidé autrement. À 20h28, nous sommes encore coincés sur l’autoroute entre les deux villes de l’arc lémanique. Les embouteillages sur ce tronçon sont connus, mais jamais je n’aurais imaginé qu’ils puissent nous retarder deux heures entières ! Nous avons essayé de feinter en cours de route, en prenant une sortie pour tenter de rejoindre Lausanne par les routes cantonales : là aussi, fiasco, il fallait rouler au pas. Retour sur l’autoroute, un peu plus loin…
Même en faisant du 6 km/h, nous finissons heureusement par arriver à destination, accueillis par mon frère à peine surpris. Il a lui-même été pendulaire entre Genève et Lausanne par le passé, mais a préféré compter sur le train pour éviter les bouchons.
Nous sommes complètement dégoûtés. La route de Montpellier à Lausanne nous a donc pris… 7 heures au lieu de 5. Comme si elle n’était pas assez longue au départ !
Vous avez compris ! En mode touriste, ne passez jamais sur l’axe Genève-Lausanne après 18h ou vous le regretterez amèrement.
Vendredi 11 octobre
Lausanne : une dose de culture et une autre de crème à café
8h00. Réveillés par des coups de marteaux. Les ouvriers détruisent la cuisine de l’appartement du dessus. L’horreur. Cela me rappelle que les journées commencent plus tôt en Suisse qu’au Sud de la France. Certains de mes amis romands débutent le matin à 6h30, ceux qui ont de la chance à 8h30.
Mon frère est parti bosser autour de 7h – à vélo. Il a du courage car cela grimpe fort jusqu’à son bureau! Avant de quitter son appart’, il est allé lancer des machines au sous-sol. La chambre à lessive communautaire lui est réservée le vendredi. Lorsque son jour arrive, il doit les aligner pour essayer d’éliminer son tas de linge sale.
10H – Café dans une boulangerie / tea-room de Lausanne pour se remonter le moral malgré la grisaille et la pluie qui tombe sans discontinuer. Je suis ravie de retrouver mon café servi avec une dosette de crème – et rayon petite boulangerie, un choix conséquent et des petits pains au lait ! Mon Français du Sud se trompe en commandant un « café » alors qu’il veut un « espresso », une différence de vocabulaire typique ! Le café français est un espresso suisse, le café suisse un café normal en France. (Je vous laisse cogiter ou relire le Guide du bar français pour les Suisses)
Visite du Musée de l’Elysée de Lausanne
11H – L’heure culturelle : visite du Musée de l’Elysée qui accueille une très belle expo.
Le musée de photo de Lausanne présente les images noir et blanc prises par le photographe brésilien Sebastião Salgado aux quatre coins du globe, à la recherche des peuples et des paysages restés inchangés par la civilisation moderne. Des paysages vierges aux accents dramatiques, des portraits de tribus africaines portant d’impressionnants plateaux labiaux ou la faune sauvage de l’Antarctique… Une expo magnifique que je vous recommande vivement. À voir jusqu’en janvier pour 8 francs suisses, cela ne revient pas cher le tour du monde!
Voici le musée de photographie de Lausanne: il fait grises mine sous la pluie et n’a rien à voir avec le palais présidentiel français, si ce n’est son nom.
Un thé au Flon
15H – Je prends un thé avec une amie du côté du Flon, au cœur de Lausanne. Je l’avais rencontrée durant mes études, et notre belle amitié avait survécu à la distance lorsqu’elle avait quitté Neuchâtel pour Lausanne. Détail: à présent je suis à peine plus loin…
Pour comprendre le Flon: Lausanne, bâtie sur des collines, compte de nombreux ponts qui enjambent les différents niveaux de son urbanisme. Le quartier du Flon se trouve sous l’un de ces ponts, en plein centre, et héberge plusieurs clubs de concerts comme Le Romandie ou les Docks (les points d’intérêt qui m’y ont mené au cours des années précédentes).
Ah, Lausanne! Cette ville romande est , au bord du Lac Léman (que vous appelez parfois à tort Lac de Genève. Attention, cette expression ne vous attirera pas la sympathie des Vaudois!).
Un des atouts de la ville, c’est que grâce à sa pentuosité, de nombreuses demeures de charme ont une vue sur le lac, avec les Alpes derrière… Le tableau fait rêver! Surtout maintenant que la pluie a cessé de tomber. (voir instashot ci-contre – oui je m’y suis mise il y a peu)
Autant dire que si vous prévoyez une balade des bords du Lac, à Ouchy, à la cathédrale, tout en haut du bourg, vous allez devoir grimper! Lausanne est en somme une petite San Francisco romande, au niveau de sa géographie…
18h30 – Je retrouve mon frère chez lui après le boulot pour fêter nos anniversaires respectifs et rapprochés ce soir encore (le 10 & 11, à une décennie d’écart) (en espérant que ma belle-soeur, prof de piano, nous joue un morceau… mais bon, les sollicitations trop courantes l’agacent parfois: « Je suis pas un jukebox! » rappelle-t-elle utilement!).
En arrivant, je retrouve mon frère qui écrase tant bien que mal le contenu de sa poubelle. Depuis que la « taxe au sac » a été instaurée dans la ville de Lausanne, il prend soin de remplir ses poubelles au max. Les ordures sont en effet taxées au volume! Comme le recyclage reste gratuit, le but est d’encourager les Lausannois à trier encore mieux.
Le même système a été adopté par plusieurs communes suisses, comme ma ville natale, Neuchâtel. Les précurseurs sont suisses-allemands: d’après mes souvenirs de virées en Suisse, Bâle avait déjà adopté ce système en 2005.
…mais bon, à cause des couches de ma nièce, mon cher frère dit craquer parfois, mais comme cela l’énerve de sortir sa poubelle avant qu’elle n’ait atteint son quota maximum, il la remplit au max de matériaux recyclables! Le comble…
Edit: Mon frère insiste sur le prix du sac poubelle taxé, CHF 2.- pièce! Aïe aïe!
On retourne se balader à Lausanne demain, dans la suite de ce « Journal d’un Retour en Suisse », avant de filer à Bâle.
Very nice, my dear.
Heidi