Expat: Amy, une Suissesse à New-York !
Interview d’expat – Cette semaine on traverse l’Atlantique pour atterrir à New-York, et aller à la rencontre d’Amy! Cette Suissesse a déposé ses valises dans la ville américaine – et même si elle regrette les fromages suisses, elle a l’air de plutôt s’y plaire…
Depuis 2015, Amy est installée à New York City et elle raconte ses surprises d’expat sur un blog, Food Etcaetera. Il est même dispo en deux langues: français et anglais (wahou)! En plus de ses anecdotes sur l’expatriation, elle partage aussi ses bonnes adresses à New-York car elle est très gourmande. Sans blague, vu le nom de son blog vous vous en doutiez.
J’avais envie d’en savoir plus sur le parcours d’Amy, ce qui l’a amenée à New-York et son regard de Suissesse à l’étranger, alors voici une petite interview réalisée virtuellement, par mail!
Les très belles photos de ce billet sont toutes de Amy
INTERVIEW D’UNE SUISSESSE EXPATRIEE À NEW-YORK
Nom (ou pseudo): Amy, FoodEtcaetera sur Internet
Ville Bled d’origine: Massongex, Valais, Suisse
Profession: Brand creative (voir plus bas)
Âge: Joker
Coucou Amy! Peux-tu nous dire depuis combien de temps tu es expat, et comment tu es arrivée à New-York?
Amy: Mon expérience new-yorkaise s’est faite en deux temps : un premier séjour de 6 mois comme touriste en 2013, puis une installation long terme en 2015, les deux fois pour suivre mon mari, muté par son travail. J’ai depuis rattrapé mon retard de carrière, et je travaille donc dans la mode, comme brand creative, un titre hyper fancy pour expliquer que je concepte et réalise les décors pour les vitrines, showrooms et évènements pour grandes marques new-yorkaises.
Et puis les States, un rêve, oui et non. Je suis de la génération Sex and The City et Friends, Beverly Hills et 7 à la Maison, donc visiter les Etats-Unis a toujours été sur ma liste. Mais y vivre ne m’avais jamais vraiment traversé l’esprit.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour une Suissesse comme toi dans ton adaptation à la vie américaine?
Tout ce qui est lié au travail a été – et est toujours – une grande source d’étonnement pour moi. Parfois, j’ai l’impression d’être complétement adaptée, parfois j’ai l’impression de nager dans un grand délire et de ne rien y comprendre.
Côté habitudes alimentaires, qu’est-ce qui change particulièrement?
Il n’y a plus aucune limite ! Tout est disponible partout, tout le temps. Pour une gourmande comme moi, avide de nouveauté et voulant toujours tout goûter, c’est une aubaine (et une potentielle catastrophe pour ma santé et pour ma ligne !)
Crédit photo: Food Etcaetera
Les trois trucs à grignoter typiquement new-yorkais que tu as adoptés?
Le cheesecake, le bagel, le beurre de cacahuète.
Et les choses que tu trouves immangeables?
Ce n’est pas américain, mais j’ai découvert le matcha à New York et je trouve ça immangeable. Autant manger de l’herbe !
Quelles spécialités suisses te manquent cruellement en tant qu’expat à New-York?
Pas forcément dans l’ordre : Le fromage, la viande séchée, les Ragusa, le vin blanc valaisan, le sirop Morand, les caracs.
Peux-tu nous dire quels sont à peu près les prix des fromages suisses dans ton supermarché (aïe aïe)?
Les fromages importés sont entre deux et quatre fois plus chers qu’en Suisse. Attention les yeux ça va piquer ! (prix à la livre) * Gruyère : $20- Emmental : $15, Sbrinz, Raclette, Etivaz: $25.
Finalement, le seul helvétique qui reste abordable est celui que les américains appellent Swiss cheese, qui est en fait une sorte d’immonde pièce de fromage pas vraiment à pâte molle, mais pas vraiment à pâte dure non plus, sans goût et plein de trous.
*pour les besoin de cette interview, je me suis rendue dans mon supermarché pour me frotter à l’ennemi avec un challenge énorme : regarder, manipuler sentir et noter le prix des fromages, sans succomber et vendre un rein pour en acheter. Mission accomplie, non sans peine.
(On applaudit Amy s’il vous plaît pour cette prouesse!!)
Crédit photo: Food Etcaetera
Quelles autres différences dans la façon de vivre t’ont marquées depuis ton arrivée à New-York?
Les différences dans la façon de vivre, j’en ai fait mon fonds de commerce sur le blog ! Travail, habitudes alimentaires, façon de penser, de réfléchir, d’analyser, de gérer les relations amicales ou amoureuses… Les Américains ne font RIEN comme les européens ! (Et je suis toujours la première surprise d’être si étonnée, tant il nous semble connaitre les USA de fond en comble via la télévision).
→ Voir sa rubrique « Vie d’expat »!
Crédit photo: Food Etcaetera
Est-ce que tu remarques des différences dans la façon des gens de gérer les relations sociales aussi?
Les relations, particulièrement amoureuses, sont en effet complètement différentes de ce qu’on a l’habitude en Suisse, et apparemment, c’est une toute autre histoire si on vit à New York ou ailleurs aux États-Unis ! New York a cette particularité des dates, ces rendez-vous presque amoureux extrêmement codifiés (et du coup plus du tout spontanés) dont les règles presque sacrées ne peuvent être contournées. Le mec se doit de payer l’addition des deux premiers, la fille peut accepter un baiser au bout du troisième, et il est parfaitement tolérable de « dater » pendant plusieurs mois plusieurs personnes en même temps (ça s’appelle « garder ses options ouvertes ») !
Crédit photo: Food Etcaetera
Obtenir un visa a-t-il été difficile?
Peut-on décrire le fait d’accélérer ses préparatifs de mariage pour les coordonner avec la deadline du visa comme difficile ? (Vous avez 4 heures). Plus sérieusement, l’entreprise de mon mari a tout pris en charge de A à Z, et nous n’avons eu qu’à fournir des photos, remplir des kilomètres de paperasse et aller montrer patte blanche à l’ambassade. C’est plutôt la partie « tout quitter en Suisse » qui a été compliquée.
Je déteste personnellement l’administration. Est-ce qu’elle te donne du fil à retordre aux USA?
Comment te dire ? J’avais l’habitude de me frotter à l’administration Suisse que je trouvais défaillante, à grands coups de courriers bien sentis. Depuis que je suis à New York, j’ai abandonné l’idée même de me plaindre, c’est peine perdue (car quand le Suisse défaille à sa mission de service, un supérieur hiérarchique aura au moins l’obligeance de faire semblant de s’en soucier. Aux Etats-Unis, tu peux te brosser : tu as autant de chances de recevoir une réponse que de gagner au loto !)
Crédit photo: Food Etcaetera
Et dernières questions: quels sont les idées reçus ou préjugés sur la Suisse que tu entends quand tu avoues ton origine aux New-Yorkais?
A la différence des pays d’Europe où Suisse rime avec argent, les américains ont en général deux réactions : soit ils adorent la Suède (Sweden / Switzerland, ils se trompent très souvent), soit ils rêvent de ce pays si calme, aux paysages naturels si bucoliques. Le plus souvent, aucune trace du chocolat, des montres, ou du fromage cependant. La réaction la plus courante est « mais c’est si beau la Suisse, qu’est-ce que tu es venue faire à New York ?
Un grand merci à Amy d’avoir accepté de partager une tranche de la Grosse Pomme avec nous!
Je vous conseille d’aller sur son blog Food Etcaetera retrouver ses conseils de choses à faire à NY et ses bonnes adresses de gourmande! ^^ Cela donne trop enviiiie!
Suivez-la aussi sur Instagram par là!
Bonjour,
Merci de nous avoir fait découvrir Amy , je file découvrir son blog!
Martine42
Bonjour Martine!
Avec plaisir :) Bonne balade virtuelle à New York chez Amy alors!!
Et merci pour tes mots par ici, ça fait très plaisir!!
Ravie d’avoir découvert Amy. Enfin une food-soeur !
Je n’ai fait que de courts séjours aux USA faute d’avoir pu obtenir une GreenCard, mais j’adhère complètement au fait que New York est LA ville pour bien manger.
Par contre, je n’ai jamais trouvé les USA si différents de la Suisse. L’Italie où je vis maintenant (faute de GreenCard justement!), oui, est totalement différente. Aucune règle ou idée préconçue ne s’applique. Aucune !
Et la ville où la nourriture italienne est la meilleure ? New York ! Vive l’immigration !
Pour les fromages, je suppose que tu as essayé Zabar’s sur West Broadway. Il me semble que c’était à peu près les mêmes prix que chez Globus.