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Témoignages de Français sur leur intégration en Suisse

Il y a peu, on parlait de racisme envers les Français en Suisse sur le blog, car je décortiquais ma lecture de « Bienvenue au Paradis », ce livre de la journaliste toulousaine Marie Maurisse sur la Suisse.

Si le livre ne m’a pas totalement convaincu, il soulève des questions importantes sur l’intégration des Français en Suisse romande. L’auteure y dépeint un point de vue pessimiste sur leur intégration et sur les discriminations auxquelles ils peuvent se heurter. Une réalité qui est celle d’une partie des Français installés en Suisse, mais pas de tous! J’ai eu envie de publier ici vos réactions, piochées sur Facebook, dans les commentaires du blog ou que vous m’avez envoyées par e-mail, pour qu’on ait différents sons de cloche sur cette problématique.

Vous allez voir, les parcours sont aussi variés que les ressentis! La sensibilité de chacun sur le regard des autres, et la chance ou malchance des rencontres jouent aussi un rôle. Comme toujours, réussir à se faire des amis, cela dépend aussi du fait de tomber sur les bonnes personnes!

Au début, je pensais que Marie Maurisse exagérait et qu’elle voyait ce qu’elle voulait bien voir, à savoir du racisme envers les Français… mais en lisant des commentaires haineux sur la page Facebook du blog, des insultes envers la journaliste et des remarques que les « frouzes » n’ont qu’à pas venir en Suisse, j’ai dû me rendre compte que même au sein de notre petit communauté il semblait y avoir des personnes manquant d’ouverture!

Et que je devais reconsidérer les choses… Et je me suis souvenue des pneus crevés de mon coloc français lorsque j’étais étudiante -sa moto s’est retrouvée plusieurs fois à plat – avec ses plaques françaises…

Alors oui, je crois que Marie Maurisse a mis le doigt sur quelque chose que personnellement je n’avais pas envie de croire ou de voir – mais qui n’est toutefois pas la norme en Suisse (pas autour de moi en tout cas)! En passant quelques jours à Lausanne la semaine dernière, et en discutant avec des gens, j’ai aussi ressenti une méfiance de certains Romands face à « l’invasion » de Français venus travailler sur les rives du Léman côté helvétique. Aïe, aïe, de quoi mettre mal à l’aise quand on vient de l’Hexagone! Peut-être parce que certains expatriés n’ont pas lu les conseils de David Talerman à ses compatriotes pour être bien accepté en Suisse? :P J’imagine aussi que la situation est particulièrement tendue dans le secteur de la Riviera, et dans les zones frontalières, moins ailleurs (vous ne pensez pas?)

Témoignages de Français installés en Suisse

Note * Merci à tous ceux qui ont partagé leur expérience d’intégration le temps d’un commentaire ou d’un e-mail! Histoire d’anonymiser les témoignages, j‘ai attribué des noms d’emprunt aléatoirement & par ordre alphabétique aux témoins. J’ai fait attention d’en choisir de jolis et j’espère qu’ils leur plairont. (D’habitude je choisis des pseudos hyper bizarres mais j’avais peur que quelqu’un se vexe, et comme pour une fois on traite un thème sérieux cela semblait inopportun).

Voilà je vous laisse la parole!

« Je ne l’ai pas encore lu ce livre, mais vais le faire. Cela fait bientôt 30 ans que je suis en Suisse, mariée à un Suisse, mes enfants suisses et pourtant je ressens toujours un certain mépris envers les Français. » Anne*

« En cours de lecture intriguée par toute cette polémique. Auvergnate installée en Valais depuis bientôt 30 ans, Ça m’interpelle qu’on puisse parler de racisme anti-français, la Suisse ayant une longue tradition d’accueil. Les « râleurs » ont-ils joué la carte de l’intégration et ont-ils fait les efforts nécessaires pour s’adapter ? » Béatrice*

L’alpinisme, une voie conviviale!

« Chacun apporte son expérience sur le sujet alors je vais faire de même. Je suis Français, j’habite en France et je connais des Suisses romands en majorité via le Club Alpin Suisse. Au début, les Suisses qui ne me connaissaient pas me demandaient pourquoi je n’étais pas plutôt allé dans le Club Alpin Français. Alors je leur ai expliqué que j’aime beaucoup la Suisse… J’essaye de toujours respecter au maximum leur culture et les différences linguistiques (par exemple en disant septante ou nonante, natel etc…)… Depuis 3 ans, je n’ai jamais eu aucun cas de racisme envers moi, tout au contraire. Je connais un couple de Suisses alémaniques et j’ai aussi de très bonnes relations avec eux. J’ai juste envie de dire, il y a des cons partout mais ce n’est pas pour ça qu’il faut en faire une généralité… à moins que je ne sois tombé sur les Suisses les plus gentils du pays ? » Cédric*

Dur, dur de s’intégrer en Suisse et de supporter certaines allusions!

« J’habite dans une partie romande en plein centre de la suisse et si je travaille avec des expats, mon copain, lui travaille avec des suisses. Il a le contact facile et a rejoint plusieurs clubs/associations, mais si je lui pose la question  sur son statut de Français parmi des Suisses, oui, c’est effectivement très difficile pour lui de devoir entendre des remarques à longueur de journées (sur les frontaliers, mais aussi les Français en général). Je sépare les autres étrangers du lot exprès parce qu’où j’habite il y a beaucoup de portugais et d’albanais, mais les critiques sont différentes. Il a plusieurs collègues dont il est proche et qui commencent seulement après 3 ans à comprendre que non, le fait d’être expatrié n’est pas quelque chose de facile, que nous ne sommes pas là pour l’argent. Perso, je gagne d’ailleurs autant qu’en France.

Pour ma part, je suis très amie avec des Portugais, des Français aussi (normalement je n’aime pas trop rester avec des gens de chez moi) ou des personnes de partout ailleurs mais il y a cette barrière invisible avec les Suisses, qui ont leur vie, leurs habitudes et je trouve difficile d’y accéder. Mais c’est aussi probablement une question d’âge (au mien, beaucoup se marient, ont des enfants, ce n’est pas forcément l’âge où on veut rencontrer des personnes!) En tout cas, après le Canada, Paris, puis la Serbie je ne me suis jamais aussi sentie étrangère, et seule ! Le problème de l’intégration individuelle est à séparer de l’intégration collective.

OUI il y a des Suisses adorables, qui sont probablement prêts à inviter, à rencontrer mais oui il y a aussi un cliché de « frouze » et de profiteur, qui nous colle à la peau, et parfois j’aimerais être de n’importe quelle autre nationalité, pour ne pas être « une énième profiteuse française fraîchement débarquée ». Je ne critique en aucun cas les Suisses, j’adore le pays aussi et le fait de parler français d’office. Mais ne pas avoir à faire d’effort pour parler la langue ne joue pas en notre faveur. Les Suisses ne voient pas qu’on fait des efforts parce qu’on est trop proches d’eux (même si j’utilise des expressions comme: ça joue?, septante etc..et que je fais attention à mon accent ou en m’adaptant à leur culture, c’est normal que ça passe inaperçu :p), mais après tout on est un peu comme des cousins qui se chamaillent. Pas tout à fait pareils, pas assez différents ? » Dorothée*

Une Marseillaise sous le soleil de Neuchâtel

« Je vis en Suisse depuis bientôt 2 ans dans le canton de Neuchâtel , les premiers mois ont étaient très compliqués mais parce que je venais de quitter mon travail , mes amis et ma famille. Difficile de s’intégrer quand on ne travaille pas. Depuis j’ai trouvé un boulot et cela a tout changé, j’ai rencontré des Français , des Suisses , des Italiens et je n’ai jamais rien ressenti de péjoratif. Je travaille avec beaucoup de Suisses et de frontaliers et nous sommes une super équipe. Je m’amuse avec mes collègues d’apprendre des mots et des expressions suisses. Après il ne faut pas oublier que la Suisse romande même si on parle le français ce n’est pas la France et il faut se plier aux habitudes et aux règles du pays . Moi qui ai vécu 10 ans à Marseille , je circulais en voiture à la marseillaise on peut le dire lol mais depuis que je suis en Suisse je suis très disciplinée au volant et je ne klaxonne plus :-)
Et je compte bien continuer à m’épanouir au bord du lac de Neuchâtel et continuer à apprécier les magnifiques paysages suisses ^^ » Elise*

À nous, les Suisses, de dire non aux remarques insidieuses!

Un commentaire d’une Suissesse pour clore ce billet!

« Pour ce qui est du racisme anti-français, j’ai le sentiment, là où je vis, soit dans une zone frontalière (La Chaux de Fonds), qu’il existe et s’aggrave avec la crise. Il touche certes d’abord les travailleurs frontaliers, mais pas seulement. Insidieusement, il tend à se généraliser. C’est triste et c’est aussi à nous de remettre l’église au milieu du village (ou la fumée au milieu de la torée) quand des gens que nous connaissons tiennent ce genre de propos. » *Florence

Alors les Suisses, est-ce qu’on lance une opération: « invitez un Français à souper » pour qu’ils se sentent mieux accueillis dans notre pays? C’est une idée à creuser non!

On ne s’en rend pas forcément compte en étant dans son pays, mais nous sommes tous des ambassadeurs de la Suisse auprès des touristes et des expatriés! Bon, bien sûr, personnellement j’adore rencontrer des gens d’autres cultures alors ce n’est pas un effort que je fais de mauvaise grâce :) De l’autre côté de la frontière, j’aime parler de mon pays aux Français mais aussi aux étrangers que je rencontre ici (voilà c’est comme ça que je me retrouve à inviter des Japonais à la maison autour d’une fondue moitié moitié haha).

Amis français, si vous avez envie de témoigner sur votre intégration ou sur les discriminations auxquelles vous avez pu faire face en Suisse, n’hésitez pas à m’envoyer un mail ou à commenter ci-dessous! Je pourrai rajouter votre expérience…

17 réflexions sur “Témoignages de Français sur leur intégration en Suisse

  • J’ai passé 4 ans et demi en Suisse, j’ai eu un problème de racisme avec deux personnes. Mais alors deux personnes bien gratinées j’ai envie de dire. Mais avec tous les autres, aucun soucis, que ce soit mes collègues, ceux ce mon mari, des gens rencontrés ça et là… Je suppose que des gens comme ça y’en a partout, je suis juste mal tombée avec eux (bon ok c’était un peu gênant puisque c’était une collègue et mon « conseiller » emploi). Mais ce serait pareil dans tous les pays, quelque soit notre nationalité, on en trouvera toujours qui supporte pas les étrangers.

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    • Merci de nous raconter ton expérience. Aïe, tomber sur ce genre de personnes est toujours désagréable, mais si en plus tu es obligée de les côtoyer… Au moins tu gardes le positif de ton expérience en Suisse ;) Et tu as raison, des c*** il y en a partout!

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  • Je suis en Suisse depuis maintenant plus de 8 ans. Mon mari (français aussi) depuis 16 ans. On vit en zone frontalière mais on a choisi d’acheter en Suisse, on a fait travailler les artisans locaux quand on a rénové, on est bien intégrés à la vie locale… mais on a encore des remarques. Enfin, surtout moi (car mon mari bosse surtout avec des français) ! Pourtant les enfants font partie des sociétés locales, on participe activement à la vie de la commune (bénévolat, nettoyage du lac, présence aux soirées…)… Bien souvent, les gens se justifient quand ils parlent des français, ils se reprennent immédiatement en disant « ah mais pas vous hein, on parle des frontaliers », il faut leur expliquer patiemment qu’il n’y a pas assez de suisses pour occuper tous les emplois locaux, et que sans les frontaliers qui les dérangent tant, les usines ne tourneraient pas !!!!

    Mais globalement, tout se passe très bien, et on ne se verrait pas du tout vivre en France. On aime beaucoup notre coin de nature, bien préservé, où tout le monde se dit bonjour… Et la naturalisation (en cours) va peut être un peu changer les choses pour nous ?

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  • J’habite en Suisse (Bâle) depuis 1 an et je commence à en avoir plus qu’assez des petites remarques ou comportements nonchalants de la part des serveurs/vendeurs, etc. Au début, je pensais être parano, et après 2 ans d’expatriation en Afrique, je me disais que c’était simplement l’Europe qui était ainsi, et qu’il me fallait un peu de temps d’adaptation. Je réalise en fait que ce n’est ainsi qu’en Suisse. La preuve est qu’en demandant la même chose à la serveuse, ma fiancée norvégienne n’aura pas la même réponse, ou se verra traitée normalement quand on me snobe ou m’ignore. Idem dans les magasins. Je fais l’effort d’apprendre l’allemand, mais on me répond en parlant très vite en Suisse allemand. Cet esprit me fatigue, et pour voyager fréquemment, je ne trouve ça qu’ici. Dans un pays où, à 1 ou 2 générations, l’immense majorité de la population est d’origine étrangère, c’est dommage !

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  • Je suis arrivé en Suisse en 2001 (il y a 15 ans). Je n’ai jamais ressenti le moindre racisme et pourtant j’ai gardé mon accent Français. La moitié de mes amis sont Suisses et l’autre moitié Français ou autres nationalités. La clé selon moi c’est de ne jamais comparer la Suisse a son pays d’accueil. Beaucoup de Français disent en France ça c’est mieux… Je n’ai jamais procédé de la sorte et ça c’est toujours bien passé. Je suis d’ailleurs tombé amoureux de ce pays et je me vois bien finir ma vie ici.
    Je pense que les Suisses ont plus un problème avec les Frontaliers. Un Français qui vit en Suisse et respecte le pays n’aura aucun problème. Par contre un frontalier Français sera toujours mal vu. Il est vu de la part des Suisses comme quelqu’un qui veut juste se remplir les poches tout en se desintéressent du pays. Je peux comprendre ce ressenti car moi même ça me révolte de voir que des Français qui viennent de l’autre bout de la France pour s’installer a la frontière au lieu d’aller habiter en Suisse. Je trouve que c’est completement irrespectueux envers le pays qui vous donne un travail, d’ailleurs ça devrait être interdit sauf pour les vrais frontaliers (ceux qui sont nés a la frontière).

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  • Je suis français résidant en Suisse depuis plusieurs années. Je m’y sens très bien, j’ai appris le suisse-allemand, je me suis intégré et tout va bien. Oui j’ai déjà eu affaire à quelques remarques déplaisantes, mais en France nous n’avons pas de leçons à donner aux autres pays pour ce qui est du racisme! Et pour ce qui est de la Suisse, ceux qui ne s’y sentent pas à l’aise, la porte est grande ouverte, qu’ils retournent en France.

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  • Bonjours; j’ai vécu en suisse pendant 7 ans.
    Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui ne me mette pas ma nationalité a la figure. Quant on se fout du président Sarkozy; on se fout de moi par extension comme si j’avais voté pour lui, pour ensuite se moquer du suivant tout pareil, alors que je n’ai pas voté. Les débats interminables sur les grèves, les acquis sociaux; la sois disant débilité associé a nos écoles que vous qualifiez de « moins bonne que les votres », la « gueule elastique » des francais; et aussi; l’association des genevois a la france a titre d’insulte pour les genevois. Les qualification telles que: La france c’est le tiers monde; la france c’est déjà le maghreb; mais ou qu’y sont les blanc dans votre équipe de foot. J’en passe et des meilleures. C’est omniprésent; permanent; et surtout Systématique. C’est un racisme systémique et non pas un racisme de haine. Appeler ton pote francais « le frouze » comme t’appellerais ton pote noir « bamboula » en répétant que: « ho c’est pas raciste; c’est pour plaisanter avec toi! ». La rhétorique visant a dire « ho moi j’ai rien vu; rien subis » est absurde. Ce n’est pas parce que vous n’avez jamais été violé; ou été témoin d’un viol, que le viol n’existes pas. J’ai finis par quitter le pays; car ils ont refusé que je me marie avec ma fiancée suisse. Nous forçant tout deux a quitter le pays pour la france. Avec cette réponse du collaborateur du service de la population a ma fiancée suisse qui les suppliait de nous laisser nous marier: « Si vous tenez tant que ca a vous marier; vous avez qu’a aller en france avec lui ». Un pays qui ne laisse pas ses propres citoyens se marier; pour moi, c’est pas un pays libre. Pensez-y.

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  • La suisse est un pays de facho pure et dure les suisse n aime personne a part eux est encore ,la manipulation de la suisse est bien connu ,surtout ne rien dire de mal sur eux par contre eux peuvent dire tout se qui veulent de mal sur les autres pays je vais pas rentré dans les détailles,mais une chose est sur nous européens ont ne devrait plus accepter de faire les moutons face à ces facho de suisse Bruxelles devrait mettre un terme définitivement stoppée toute accords avec ce pays et de faire comme les ricain qui conque fera du commerce avec la suisse se verra privé du marcher européen point barre ont verra si les facho continuons à faire les malin quand les grand groupe quitterons leurs pays pour s installer ailleurs .il faut juste que Bruxelles soit ferme ferme ferme avec ce pays et tout se qui veulent le beurre ,la crème et la crémière.

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    • Petit rappel: Si la Suisse ne fait pas partie de l’U.E c’est le choix de sa population car, si je me souviens bien, au cours de chaque consultation le gouvernement a prôné le OUI mais le peuple est souverain et ne serait-ce que pour ce fantastique exemple de démocratie dû au système du référendum je dis bravo car, en effet, quel peuple ne rêverait pas d’avoir une telle possibilité de faire pression sur les décisions de ses dirigeants mais je pense que si cela est possible c’est grâce à la maturité du peuple, à sa capacité de réflexion et à sa discipline et c’est sans doute là que se situe le secret d’un pays qui n’a jamais éprouvé le besoin d’avoir recours aux grèves …ça et surtout qu’ici les gens sont hyper conscients que les gains qui en sont retirés (pour autant qu’il y en ait) sont souvent des victoires à la Pyrrhus d’ailleurs un des principaux motifs d’étonnement de mes amis suisses c’est lorsqu’ils voient les dégâts causés lors des manifestations sachant que toutes ces déprédations sur le mobilier urbain seront finalement payées par leurs deniers via leurs impôts, un peu comme s’ils saccageaient leurs propres meubles chez eux.
      Si Bruxelles a noué certains accords avec la Suisse ce n’est certainement pas par pure bonté d’âme et il est probable qu’ils doivent également y trouver leur intérêt, quant à penser, comme certains, que les français sont indispensable à la survie de l’économie Suisse, ce qui était plus ou moins vrai il y a de nombreuses années ne l’est plus vraiment aujourd’hui vu que l’U.E constitue un vivier de main d’oeuvre ayant les mêmes droits que les français et qui ne demande qu’à combler les vides, ce qui a déjà commencé et il est d’ailleurs assez ironique d’entendre nos compatriotes frontaliers se plaindre de l’afflux de portugais et de populations des ex pays de l’Est sur le marché du travail helvétique.
      Il ne faut pas s’y tromper, le fait de ne pas être européens pénalise financièrement beaucoup les suisses car tout ce qui vient de l’U.E est beaucoup plus cher, par exemple le prix du moindre bouquin ou magazine peut varier du simple au double selon le côté de la frontière où vous l’achetez. Dernièrement, dans l’optique d’éventuellement rentrer en France pour ma retraite je me suis amusée à comparer les prix des meubles dans chacun des 2 pays et pour ce faire j’ai ouvert, sur Internet, les 2 fenêtres La Redoute.FR et La Redoute.CH et j’ai été effarée de la différence de prix que peut atteindre le même article, différence pouvant aller jusqu’à 150€ voire plus pour un simple canapé.
      Il ne faut pas croire que la vie est facile dans ce qu’on qualifie parfois de « douce Helvétie »et si les salaires y sont plus attractifs qu’en France je me demande si les Français seraient prêts à payer ce que nous, personnes vivant en Suisse, payons pour nos assurances maladie (obligatoires) et pour nos impôts, d’ailleurs en passant je tiens à dire tout mon respect à tous ces français qui pourraient faire le choix d’être frontaliers et ont pourtant le courage de s’installer ici.
      Pour ce qui est de voir les « grands groupes » quitter un jour la Suisse je vous rassure, c’est pas demain la veille, ils y ont trop d’intérêts économiques et d’accommodements financiers!
      Quant à prôner le système américain … pour quelqu’un qui trouve la Suisse « fascho », no comment mais … pfffou … ça fait peur!!!

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  • Les Français se plaignent du racisme, mais ils font semblant que rien ne se passe en France en matière de racisme. il faut que vous apprenez à balayer devant votre porte avant de cracher sur les Suisses. Chez les Français, l’obscénité des mots péjoratifs, les insultes contre les immigrés noirs et maghrébins dépasse tout ce que la langue française peut contenir. Inutile de les citez ici.
    La discrimination au travail, à l’emploi, les regards malsain, la propagande médiatique de diabolisation de ces populations, les hommes politiques n’en manquent pas d’en rajouter une couche avant chaque élection pour se faire élire. Non, la Suisse n’est pas raciste, les Français sont les plus racistes du monde. Il suffit de voir les vidéos d’étrangers en France, notamment les étudiants qui otn la malchance de ressembler aux Arabes et aux Noirs comme, par exemples, les Brésiliens et les personnes originaire d’Amérique Latine en général, vous allez constater qu’eux-même reconnaissent qu’ils ont subi le racisme pour le simple fait qu’ils ressemblent au Maghrébins et aux Noirs.

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  • Bonjour à tous.
    Française vivant en Suisse depuis 40 ans, sans vouloir me poser en spécialiste, je crois pouvoir estimer que j’ai une assez bonne idée de la mentalité, en tous cas celle des suisse romands puisque je suis dans le canton de Neuchâtel mais je pense surtout que c’est sur le long terme que j’ai vraiment pu saisir les choses et il est possible qu’il y a 20, 30 ou 40 ans ce message eut été un peu différent mais … peut-être pas tant que ça finalement.
    Premier point, je crois que nous nous ressemblons beaucoup plus que certains voudront bien le reconnaître et peut-être que ceci explique un peu cela!
    Pour être totalement honnête je dois avouer que je suis venue ici pour du travail, ce qui revient à dire pour l’argent mais je n’avais pas le choix car là où j’étais il n’y avait vraiment aucune perspective. Ma chance a sans doute été d’arriver à l’époque « bénie » (fin des années 70) où régnait le « plein emploi ».
    J’avais 20 ans, l’âge où on se lie facilement et je n’ai eu aucune peine à me faire très vite des amis, ce d’autant plus que mes premiers jobs étaient dans l’hôtellerie. Ces 25 dernières années j’ai travaillé dans l’horlogerie et j’ai ainsi pu entendre pas mal de critiques de collègues suisses sur les français, qui n’étaient pas toujours infondées, j’ai également été témoin de certains comportements de mes compatriotes que j’ai été la première à condamner. Il m’est parfois arrivé de payer de ma personne en « faisant tampon », tentant d’expliquer de chaque côté quel avait été l’attitude ou le mot malheureux qui avait occasionné le litige car les problèmes découlaient souvent d’un simple malentendu.
    Comme j’avais la chance de venir d’un village français qui n’était pas très loin de la ville où je vis ( la Chaux-de-Fonds), cela me permettait de rentrer assez souvent chez moi et de voir ma famille et lorsque je sortais retrouver mes amis de jeunesse, invariablement je me faisais « charrier » sur certaines expressions helvétiques que, l’habitude aidant, j’avais fait miennes mais c’était relativement bon enfant; ceci-dit j’ai tout de même le souvenir de discussions animées que j’ai eues en défendant pied à pied la Suisse que je considérais comme injustement attaquée mais j’ai aussi souvent vécu le même scénario côté Suisse en défendant ma France … comme quoi!!!
    En fait ces dernières années l’importance du taux de chômage a encore envenimé les choses et il est vrai qu’être sans job dans une ville où les entreprises horlogères sont légions, à fortiori lorsque c’est la ville où l’on habite, et se retrouver sans emploi alors que, régulièrement on a droit à des reportages sur les problèmes engendrés par cette quotidienne migration de masse venue de France ( pollution de l’air mais également sonore, embouteillages, etc) ça rend vraiment amer et j’en parle d’autant plus librement que j’ai vécu par 2 fois cette situation dans les 8 dernières années.
    Aujourd’hui, toute nouvelle retraitée, j’en suis au stade de me demander si je vais rester ici ou rentrer en France et ce que je vais dire va peut-être sembler incongru mais je ne suis pas sure de pouvoir me réadapter dans l’Hexagone car la famille proche que j’y avais a disparu et cela fait une vingtaine d’années que je n’y suis pas retournée. Le plus drôle c’est que je suis venue en Suisse il y a 40 ans pour raisons économiques et que, si je rentre en France maintenant ce sera, en partie, pour les mêmes raisons vu que mes rentes vieillesse ne me permettront pas de vivre décemment ici surtout avec mon assurance maladie qui grève 1/5ème de mon budget et les impôts, ma ville étant connue pour être une des plus imposée de Suisse! Bref, tout ça pour dire que la vie a parfois de drôles d’ironies.
    Pour en terminer, je pense que ce que je regretterais de la Suisse c’est la politesse des gens en général, on vous tient la porte, vous retient l’ascenseur, on vous dit  » bonjour, S.V.P, merci, je vous en prie… » toutes ces petites choses qui ne coutent rien et rendent la vie plus agréable, j’apprécie également l’empathie et la solidarité que j’y ai rencontré mais SURTOUT ce que je trouve incomparable ici c’est l’organisation et le respect de la personne car je peux témoigner qu’à part cas de force majeure il ne m’est quasiment jamais arrivé d’avoir à attendre plus que de raison lorsque j’avais un R.V quel que soit l’organisme, officiel ou pas, même les bureau du chômage, si décriés en France, vous reçoivent dans les temps et les conseillers qui s’occupent des dossiers semblent concernés et font vraiment leur maximum; en tous cas personnellement je dois dire qu’à chaque fois j’ai eu affaire à des gens charmants qui ne demandaient qu’à m’aider. Bien sûr certains vont penser: c’est l’Eldorado qu’elle nous décrit là! Non, je ne suis pas naïve mais s’il m’est arrivé parfois d’avoir des petits clashs c’est de loin pas la généralité et puis partout il y a des gens chouettes et … les autres!!!
    Un jour, un ancien président français, Charles De Gaule, marchait dans une rue en compagnie d’un de ses ministres lorsqu’ils ont vu sur un mur un graffiti qui disait: Mort aux cons!
    De Gaule a alors hoché la tête et a murmuré: Vaste programme! L’anecdote aurait pu avoir lieu n’importe où tant il est vrai que la bêtise est également partagée sur tous les continents, dans tous les pays du monde!

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    • P.S: Coquille! mon anecdote ne semblant pas avoir été clairement notée et pour la compréhension de la chose je reprends:
      Le graffiti: Mort aux cons!
      Charles De Gaule: Vaste programme!

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    • Chère Martine, merci pour ce témoignage ! C’est vraiment intéressant de voir comment on peut vivre cette situation frontalière de l’intérieur, dans les montagnes neuchâteloises. Ainsi que votre ressenti sur les petites gestes de politesse en Suisse. J’avoue que ça m’a beaucoup manqué pendant mes années au Sud de la France, les gens me semblaient si froids en ville.

      Je suis depuis peu aussi frontalière, mais du côté de Bâle, et là il n’y a pas de tensions, c’est très différent, du coup merci pour votre regard et ce témoignage! Un très bon week-end à vous.

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  • Bonjour,
    C’est intéressant tous ces retours d’expérience. Pour ma part je viens d’un village frontalier français vers la Chaux de fonds et je me suis installé en Valais depuis 6 ans. Personnellement j’ai vécu en zone frontalière et les conséquence ne sont pas plus réjouissante d’un côté que de l’autre, c’est des situations d’injustice et de non maîtrise démocratique. Les villages dortoir ne sont pas plus réjouissants que les bouchons sur les autoroutes en suisse. En fait c’est des lieux d’amplification de politiques économiques qui ne sont pas assez au service de l’humain et du vivant. Si on regarde le verre à moitié plein, c’est aussi des zones riches intellectuellement dans l’histoire, comme les lisières en écologie.

    Je suis venu en suisse (résident) plus pour le couple travail/accès à la nature. J’avais des opportunités d’emplois plus proche en Suisse qu’en France et surtout dans des endroits avec un accès à la nature plus aisé. Et quitte à aller en suisse, j’ai préféré y résider par éthique d’autant plus qu’on peu profiter d’un vaste réseau de transport en commun. Je ne cherche pas à légitimer ma place actuelle, ma conscience du monde et de l’histoire font que ce n’est pas nécessaire, j’essaye juste de donner de mon mieux là ou je suis et de rendre le monde plus beau à l’endroit et au moment présent. D’ailleurs, l’immigration apprend l’humilité et chacun devrait être conscient des privilèges sociologiques dont il a bénéficier et donner lui aussi en retour. Je crois aussi à la portée politique de ma façon d’être et des mes actes même si je n’ai pas le droit de vote, dommage pour ceux qui veulent la restreindre.

    Je partage le fait qu’il y a des gens extraordinaires partout et également des gens fermés. Cette fermeture est pourtant également souvent un terreau fertile qu’il faut travailler. Si on est fermé, c’est pour protéger des lieux et des valeurs. Voilà, de la il reste un petit pas pour comprendre qu’on peut être humaniste ET se réapproprier l’OEconomie.

    Ce qui est difficile c’est vraiment pour les gens de séparer la cause politique des immigrés économiques ou autre en tant qu’êtres humains. A mon avis on peut être pour un protectionnisme fort et très accueillant et altruiste pour les personnes en suisse, c’est un travail de discernement assidu et de développement intérieur. J’ai rencontré des personnes formidables qui en sont capable. Je crois que beaucoup sont frustrés des conséquences d’une politique favorisant le développement économique et je les comprends profondément mais on ne peux pas juste pestiférer sur les conséquences, il faut voir les causes.

    Merci à vous.

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    • Bonjour Roman,

      Tiens tiens, un Français en Valais! C’est une belle région.

      Un grand merci pour votre témoignage! C’est intéressant d’avoir différents points de vue sur la question.
      Tout à fait, il y a des gens ouverts et fermés partout… C’est ainsi.

      N’hésitez pas à commenter si vous avez d’autres réactions sur la vie en Suisse ;)
      Je pense notamment à la série sur les mots typiquement helvétiques qui causent parfois des quiproquos!
      Bon week-end à vous,

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  • étant Franco-Suisse, né en Suisse d’un père Suisse et d’une mère française mais ayant surtout vécu une plus longue partie de ma vie en France, je dois dire que je ne vois pas forcément un racisme anti-français à partir du moment ou l’on reste respectueux. L’écrasante majorité des gens restent avenant malgré l’accent (ou le manque d’accent). Bien sûr il y aura toujours des grincheux Suisses comme il y aura des Français qui ne font aucun effort pour respecter la discrétion hélvète.

    Cependant, un seul contexte échappe à cette coexistence souvent pacifique et c’est bien sûr les évènements sportifs et particulièrement les matchs de football de l’équipe de France…

    On a vraiment l’impression d’appuyer sur un bouton qui déclenche le pire des sentiments anti-français même chez des gens plutôt modérés. Je trouve même l’attitude affirmée de BEAUCOUP de personnes disant « Je suis pour n’importe quelle équipe qui bat la France/j’espère qu’ils vont se prendre une bonne raclée/ça leur fera du bien, ils la ramènent toujours un peu trop quand ils gagnent » un peu effrayante. J’ai l’impression de découvrir une haine de la France à travers le prisme du sport. Tout un bar qui exulte à chaque action de l’équipe adverse alors qu’ils n’ont absoluement aucun rapport avec ledit pays est assez blessant je dois dire.

    J’aime bien aller voir les matchs dans des bars ou des endroits publics, mais pour être complêtement honnête, je ne mets plus jamais mon maillot français, car si c’est un match de la France, on sait déjà d’avance que 90% des gens seront contre l’équipe au coq, et à entendre tous les commentaires desinhibés pendant le match, on se dit qu’il faut se faire discret.

    être « contre » une équipe et non en soutenir une, c’est pour moi quelque chose complètement à contre rebours de l’attitude d’un vrai supporter et ça peut être très révélateur.
    Comme le sport peut être un catalyseur d’émotions, on est même en droit de se demander si au final…
    ce n’est pas l’arbre qui cache la forêt.

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