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Mots suisses: les helvétismes ont encore frappé

Parce qu’on n’arrête jamais de découvrir des mots suisses insoupçonnés, voici le tome 3.

Cela fait un moment que je ne vous ai plus présenté d’helvétismes, ces mots courants dans le français de Suisse, mais que les Français ne saisissent pas. Même si je vis en France depuis 3 ans, il m’arrive encore d’articuler un mot et de comprendre – au regard rond de mon interlocuteur – que je tiens un nouveau candidat pour ma liste de mots spécifiques de Suisse romande.

Chers amis français, soyons clairs: ces mots existent réellement et ne sont pas faux – ils ne sont simplement pas utilisés (ou utilisables) en France. Parfois, ce sont des termes vieillots. (Combien de fois on m’a dit « Eh mais, je crois que ma grand-mère emploie encore cette expression… »)

Florilège de mots et expressions suisses

Une place de parc pour sa voiture

Autour de moi, des Français consultés prétendent qu’ils ne parquent pas leur voiture mais qu’ils la garent. Est-ce le cas chez vous aussi?

En Suisse, on utilise en tout cas des « places de parc », synonyme des places de parking / de stationnement que vous préférez en France.

Exemple: « Je cherche une place de parc blanche (gratuite), mais y’en a plus une seule à Neuchâtel. C’est bête parce que j’ai oublié mon disque (pour les places bleues), et que je n’ai pas de monnaie pour le parcomètre. »

Mot suisse: Une lolette

LoletteUne explosion démographique dans mon entourage m’a permis de découvrir que lolette ne s’utilisait pas en France. Je ne tenterai plus de retrouver la lolette des mignons petits bébés français, mais plutôt leur sucette ou tétine.

Côté suisse, une tétine est pour moi l’embout d’un biberon ou d’un pis de vache. Quant à la sucette, c’est une sucrerie à lécher, comme une chupa chups.

Donc, ne pas dire « Tu peux donner une sucette au bébé? » à un Suisse peu connaisseur en puériculture, sinon votre petit pourrait avoir des caries avant même de faire sa première dent.

Les services

« N’oublie pas de mettre les services à table, » cela signifie chez les Suisses qu’il ne faut pas omettre les couverts: couteau, fourchette et cuillère. Tout simplement!

Pendant qu’on est à table… Si lors d’un pique-nique un Suisse vous demande une morce de votre sandwich, c’est qu’il veut mordre dedans pour en déguster un morceau.

C’est l’équivalent d’un schlouk (une gorgée, de l’allemand Schluck) pour les aliments solides, en somme.

Exemple de conversation entre deux amis:

Je peux prendre une morce de ton cervelas?

Mmmh… d’accord.

Et je peux prendre un schlouk de ton Rivella?

…Niet!

Les cornettes

cornettes et coquillettesEn passant la frontière, les cornettes (CH) deviennent des coquillettes (FR).

Nous parlons bien sûr de pâtes, pasta, et pas de la coiffe des bonnes sœurs.

Avoir mal au cou

Celui-là m’a valu une remontrance de mon amoureux français. Agacé, à force de m’entendre me plaindre d’avoir mal au cou cet hiver, il m’a fait la leçon: « Arrête de dire que t’as mal au cou! Si t’as mal au cou c’est que t’as un torticolis – c’est ça ton problème? » « Heu…Non. »  « Ben alors t’as mal à LA GORGE! Le cou, ce n’est pas là! »

Il m’a fallu l’appui du docte dictionnaire du Suisse-romand pour le convaincre que je ne parlais pas faux mais suisse. Non mais! Si j’ai mal au cou c’est que j’ai mal au cou!

Note pour les Français: bien sûr, on utilise aussi le mot gorge en Suisse, comme dans « j’ai mal à la gorge » ou « j’aime les rouge-gorges ».

Grailler

D’après le Larousse, la corneille graille en français standard. Ce mot signifie aussi « parler avec une voix rauque ».

En Suisse par contre, il revêt une toute autre signification, comme dans les phrases:

– Arrête de te grailler le nez!

– Faut pas grailler ta plaie, elle va s’infecter.

Vous comprenez l’idée?

Que peut-on faire là-contre?

Misère! Mais nous sommes impuissants!

Que peut-on faire là-contre signifie Que peut-on faire contre cela. Sauf que ça sonne mieux*… en Suisse du moins.

*Avis subjectif de l’auteur de ces lignes

Exemples: « Moi j’ai rien là-contre, mais ça ne va pas plaire à Heidi. »

Chablon

Si je demandais à l’un d’entre vous de me trouver un « chat blond », les Français magiciens me sortiraient probablement un félin de leur chapeau, alors que les Suisses auraient compris que je cherche un simple… pochoir.

Ce nom vient de l’allemand Schablone et désigne aussi une pièce d’horlogerie. Ne me demandez pas laquelle – j’y connais rien en montres, bien que je sois Suisse (contrairement aux clichés).

Sixtus

J’aurais voulu vous montrer la tête de mon Français le jour où je lui ai demandé de m’aider à chercher mon sixtus, que j’avais perdu parterre. Un mot suisse qui surprend!

« Excuse-moi, mais on cherche quoi exactement? »

J’ai découvert ainsi que les épingles à cheveux ne répondaient pas à ce nom sympathique en France. Un sixtus, deux sixtus, trois sixtus… cela fait un bon exercice de diction suisse.

Si vous en voulez d’autres:

Previously on Yapaslefeuaulac.ch…

Avant de vous souhaiter une toute bonne journée, je vous rappelle ma référence fétiche pour cette rubrique: Le Petit dictionnaire du Suisse romand de Knecht Pierre / Thibault Andre (Éditions Zoé). La couverture de son édition 2012 est malheureusement moins jolie. Autre astuce, Google m’aide à vérifier si un mot est très utilisé en français ou semble plus confidentiel: s’il n’apparaît que sur des sites en .ch. l’extension de la Suisse, c’est un indice…

Comme le français de France comme celui de Romandie n’est pas homogène, n’hésitez pas à nous dire si vous utilisez /boudez un terme de cette liste dans votre région!

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VOIR ICI LE TOME 4 DE MES HELVÉTISMES, DÉDIÉ AUX EXPRESSIONS SUISSES!

kantutita

Signes particuliers: toujours une tasse de thé et un livre à la main! Suissesse expatriée en Alsace, après plusieurs escales en France et une parenthèse montréalaise, je blogue depuis plus de dix ans! Et je cultive un faible pour la papeterie, le chocolat et le Japon...

84 réflexions sur “Mots suisses: les helvétismes ont encore frappé

  • Rigolo ton lexique! Mais j’ai toujours pensé ue lolette était un mot français de France, parce qu’en Valais, on dit (disait) sucette ;-)
    Vive le régionalisme!

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    • Tiens! Les Valaisans disent sucette aussi :) Merci pour ce partage.

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      • Je ne savais pas que sixtus était suisse ! Je trouve ce site passionnant, drôle et super bien rédigé. J’apprécie les exemples ou plutôt les illustrations données « Attends… on cherche quoi, là », « Il aura des caries avant même sa 1re dent », ha ha ha, c’est excellent!

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        • Merci beaucoup pour votre mot! Cela me fait très plaisir et m’encourage à poursuivre ma série sur les mots suisses ^^
          Merci Mélusine et une belle semaine, n’hésitez pas à nous suivre vis l’infolettre ou la page Facebook :D

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        • Moi je dis le « nouki » pour la lolette… Je suis frinourgeoise donc peut-être que ça vient du suisse-allemand ?

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          • Oui, « nouki » vient du suisse-allemand « Nuggi », du verbe « nuggele », sucer, suçoter.

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        • Qu’est ce qu’un gnon, morceau à sucer ou à croquer pour les enfants ?

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  • Pour moi, un sixtus est plat, avec les deux parties qui se touchent pour tenir les mèches, alors qu’une épingle à cheveux est en U. Non ? ;)

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    • Hum… De mon côté, j’appelle sixtus les épingles à cheveux, et les plates des « barrettes »! Mais je ne suis pas une experte en nomenclature d’accessoires capillaires, il faudrait d’autres avis pour savoir ce qui a cours!

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  • Il faut dire à Monsieur Kantu que quand on a un torticolis, on n’a pas mal au cou, on a mal à la nuque, na!

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    • Tiens, je vais lui dire ça, et toc! Merci Julien!

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  • Je connais un autre sens à « grailler », qui est manger.
    Qu’est-ce qu’il y a grailler ce soir ?

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    • Oui, et je crois que ce sens là est connu en France. :)

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    • Chouette! Merci Cynthia. J’ai aussi envie d’apprendre des mots québécois ;) J’espère avoir l’occasion de les explorer de près un jour!

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  • Excellent ! Je transmets à mes copines françaises, histoire qu’elles deviennent polyglottes ! ^_^

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    • Super Chrystelle, merci de partager :D J’espère qu’elles deviendront bilingues!

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  • Moi j’ai découvert un mot du vocabulaire suisse qu’on utilise pas en France, c’est le verbe « prétériter »…qui si j’ai bien compris a le sens de « nuire », « porter préjudice ». J’ai l’impression que c’est plutôt du suisse « châtié » surtout utilisé dans le monde du travail, j’avoue qu’en bon français ca m’a fait un peu rire, je me suis dit « haha ils croient utiliser des mots élaborés mais en réalité ça existe même pas! »
    Bon d’accord, en fait ça existe…mais en Suisse!

    Sinon j’ai aussi remarqué que les Suisses disent beaucoup « j’ai passé chez toi ce matin » ou « il avait passé par la montagne », ce qui pour moi sonne comme des énormes erreurs mais ne semble choquer personne en Suisse…En France on dirait « je suis passé », sauf si on veut dire « j’ai passé la serpillère » ou « j’ai passé l’age pour ces sottises »…;-)

    En tout cas bravo pour ce blog, très intéressant pour un francais nouvellement expatrié à Lausanne!

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  • J’ajouterai aussi:

    – les expressions: « Entrez seulement! », « Prenez seulement », etc… ou « seulement » a le sens de « s’il-vous-plait »
    – la lettre j, que certains suisses prononcent « ij » (mais où vont-ils chercher ça?)
    – « Fait rien tant chaud »
    – « C’est juste » et « C’est en règle », utilisé à tout bout de champs!
    – « La commune » pour « la mairie ». (d’où des dialogues de sourds rigolos: « Il faut vous enregistrer à la commune de Lausanne » « Mais à quel endroit sur la commune de Lausanne » « Ben à la commune »…)

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    • Très vrais :) De jolis exemples. Le quiproquo de « la commune » est juste génial!!

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    • La commune…..ça me fait penser à mon beau-frère, d’origine indienne et parlant peu français, qui arrivé à Paris se rend à l’hôtel de ville pour chercher à manger ! Lol il n’y a rien trouvé.

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  • En France on parle aussi de « tutute » ou « teuteute » (enfin, un truc prononcé comme ça, ça ne s’écrit pas normalement!) pour désigner la sucette/tétine/lolette quand on s’adresse à un bébé. Enfin, ça dépend peut-être des régions mais je l’ai entendu à différents endroits.

    Et je confirme que grailler est synonyme de becqeter ou bouffer. Mais en général on graille plutôt de la graille e, moins du graillon, plus péjoratif (« pouah, ça pue le graillon! »).

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    • Chez moi beaucoup de ces termes  »suisses » sont usités….. mais c’est probablement parce que je vis dans le Cahblais français en frontière avec le Valais!😉😊

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  • « Grailler » chez moi en France (Lyon), ça veut dire « bouffer » !

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    • :) Surtout qu’à Lyon c’est un peu votre spécialité, non?

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  • Ce ne sont pas strictement des helvétismes, car nos mots romands spécifiques dérivent souvent du franco-provençal (ou arpitan) et ont des équivalents dans toute l’aire franco-provençale. Ils sont souvent également plus proches de l’occitan que du français et ont souvent des racines latines.
    Sixtus me semble trahir une origine latine assez directe.
    L’aire franco-prvençale couvre la Suisse romande, moins le Jura, la Savoie, le Val d’Aoste, le Lyonnais et la Franche-Comté (en gros).

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    • Bonjour, j’ai en effet utilisé le terme « helvétisme » dans le sens de « régionalismes du français de Suisse-romande » et non au sens de « germanismes ». Votre analyse sur l’origine de ces mots est très intéressante – merci pour ces précisions! Si vous avez de la littérature à conseiller sur le sujet, n’hésitez pas à nous en donner les références.

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    • Non, les mots arpitans ne sont pas plus proches de l’occitan. Au contraire !
      Par exemple, à Lyon, comme dans toute la zone arpitane, une fourmi se dit « masua ». En allemand, ça se dit « ameise » (prononcer « amaille zeu »)…

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  • On a aussi la lavette qui ne signifie pas exactement la même chose de chaque côté de la frontière.
    Quant à la panosse, inconnu au vocabulaire des français outre Savoie….

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    • Juste, la lavette suisse qui devient un gant de toilette en France (mais pour ceux qui sont carrés et pas en forme de gant, alors là…)

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  • « Là-contre », c’est la traduction directe du « dagegen » de nos anciens dominateurs bernois…

    Et pour moi, grailler veut aussi dire manger, en tous cas dans mon cercle d’amis à Lausanne.

    Mais bon, que peut-on faire là-contre? Qui ne peut ne peut!

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    • Là-contre est donc une influence de l’allemand :) merci de l’info!

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      • Non, MCF. On peut y voir une influence de l’allemand, mais « là-contre » (avec ou sans trait d’union) existe bel et bien en français de France, c’est simplement une vieille tournure oubliée aujourd’hui. « Là » sert à former diverses locutions: là-haut, jusque-là, de-ci de-là, là-dedans, là-dessus, etc. On retrouve « là-contre » en vieux français et chez des auteurs comme Genevoix, Martin du Gard, Montherlant, Bernanos.

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  • L’expression être « déçu en bien » et grandement utilisée autour de moi. Elle étonne mes amis français quand je l’utilise. « La météo annonçait de la pluie mais il fait sec, je suis déçu en bien »

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    • Je l’adore celle-là d’expression: « Déçu en bien »!!! Typiquement vaudoise! Je l’ai adoptée pour frimer en France, même si je ne l’ai jamais entendue chez moi, à Neuchâtel.

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      • Etonnant, je suis du haut (du canton de Neuchâtel) et la locution « déçu en bien » m’est quasi familière. Il y a pas mal de différences entre le haut et le bas. Avant la révolution de 1848, à l’époque pré-prussienne, certains ouvrages faisaient état de près de 200 patois pour ce petit bout de pays. Autant dire que cela fait naitre tout plein de locution et de termes originaux plus connus aujourd’hui.

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  • En Suisse nous avons les cornettes et les coquillettes.
    Les coquillettes sont, comme le nom l’indique, des pâtes en forme de petites coquilles.
    Et les cornettes (celles appelées coquilletes en France)elles ont la forme d’un petit tube courbé et creux au milieu.

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    • Julie, tu as raison, je me souviens grâce à toi des coquillettes!!! Comment avais-je pu les oublier. Si j’en trouve une image, je rajoute un mot sur leur sujet dans l’article. :) merci!

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  • La lolette s’appelle souvent tototte, au moins dans le sud…
    Grailler, c’est effectivement manger chez les gaulois.
    Mais mon helvétisme préféré que je ne crois pas avoir vu mentionné dans ton blog, Tatiana, c’est le « çà va, ou bien ? » qui laisse immanquablement les français suspendus à la suite … qui ne vient pas :-)))
    Manquerait plus que les helvétismes passent dans le langage courant des vrais (sinon « bons ») français :-)), ce qui pourrait arriver si Nabila (prétendument genevoise ?) en faisait plus …

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    • Le « ça va ou bien » est culte en effet :))
      Pour les pronostics nabiliens, qui sait?
      J’essaie de mon côté de pousser mes contacts français à adopter des mots suisses, en toute discrétion, mais cela prend difficilement ;) haha.

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  • Adieu, ça joue? je ne pouvais pas lire ce post sans donner en bonus le joli nom du sixtus en québécois: la bobépine! c’est joli non?

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    • La bobépine!!! C’est adorable. Même mieux que sixtus ;)

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  • Décidément Kantu, les Biennois romands parlent vraiment comme les Neuchâtelois! Tout à fait d’accord avec toi pour les sixtus et les barrettes. Et tous les autres mots et expressions, je les utilise aussi! Par contre, le tutu français pour un nouqui (encore un mot suisse je crois) ou une lolette, ça m’a étonné, car en Flandres belge où je suis on dit aussi « Tut » en flamand!Bisous

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  • Je ne comprends pas comment un Français peut appeler les cornettes des « coquillettes »… Cela ne ressemble point à un coquillage mais bien à des cornes. http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/40/Conchiglie_Pasta_Texture.jpg >> ça, c’est des coquillettes !

    Dans un registre plus forestier, un Suisse appellera par « pive » tant la pomme de pin que le cône d’un épicéa (la pive « allongée »). Dès lors, pourquoi dans le royaume des conifères français, seul le pin a le droit à une référence frugale et rien pour les autres ? Je propose dorénavant que le cône de l’épicéa se nomme « banane d’épicéa » (:^D)

    Pour rester dans le domaine des enfants, et plus particulièrement en cas de piscine, ne demande jamais à un parent français s’il n’a pas oublié de prendre les manchons du petit. Tu auras un blanc assuré ! Il faut plutôt leur parler de brassards. A noter que des sites comme wiktionary ou d’autres dictionnaires en ligne ne connaissent pas les manchons dans le sens helvétique (alors que pour bien d’autres mots, il y a une indication).

    Je sais qu’à un moment dans ce blog, tu parlais du fait qu’on te corrigeais/reprenais à la moindre « erreur ». J’ai une anecdote dans ce sens. En vacances chez une amie dans le sud, on est invité à dîner (midi), chez ses parents. Son beau père lâche un « et si vous veniez aussi souper ». Dans mon étonnement d’entendre ce mot, je m’exprime d’un « souper !!? » mélangé de surprise et d’interrogation. A peine ma réaction proclamée, mon amie du Sud me sort « C’est normal, il ne parle pas comme nous, il vient du Nord… » Bon, après, je l’ai traitée de « soumise du diktat parisien » et que je me rangeais du côté de son beau-père. Ce qui m’a choqué, c’est que je n’ai même pas eu le temps d’expliquer ma réaction vis-à-vis du mot que direct, elle s’est sentie obligée « d’excuser » ce (faux)écart qui n’en était pas un…

    En ce qui concerne le Schlouk, tous les romands ne l’utilisent pas, d’après de lointains souvenirs… Mais à préciser lesquels, aucune idée ! Ma grand-mère l’utilise en tout cas.

    Un petit dernier, promis, le Sagex (c’est une marque) à la place de polystyrène. Comme quoi, tant en France qu’en Suisse une marque peut devenir le nom du produit.

    -J’espère que mon commentaire n’est pas trop long, mais je pense que tu as dû voir pire, enfin, tu vois comment.
    – Bah avec les yeux !
    – hein !?! (le « Tu vois comment », n’est que valaisan, je crois, mais il suscite les même réactions que son frère, plus célèbre, « ou bien ».)

    Au plaisir de lire tes prochains articles ! Gros becs (tiens, en voilà un autre qui m’est venu, mais je ne sais plus s’il a déjà été notifié quelque part…)

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  • bonsoir

    pour la Suisse (papier de ménage)

    pour la France (Sopalain/essuie tout)

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  • Moi, je descend mon linge dans une seille à la lessiverie et parfois je le mets dans le tombler.
    Traduction: Je descend ma lessive dans une corbeille à linge à la buanderie et parfois je le mets dans le sèche-linge.

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  • Excellent ce blog! Chez nous aussi on utilise Nouggi pour la lolette. Et concernant les manchons, mes parents (fribourgeois) disaient « ailettes ».

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  • Hello,
    Je suis né et reside à Neuchâtel. Cela fait bientôt dix ans que je suis amené à aller en France régulièrement voir la belle famille. Malgré tout mes efforts pour ne pas emporter mes helvetismes dans mes bagages il y en a toujours un ou deux qui se faufilent… Le cou de la »lolette » m’est arrivé à Noël justement… Sinon il y a quelques années j’ai parlé de « recurrer » les sols, j’ai eu droit à des regards interloqués, suivi d’éclats de rires et un cordiales -laisse tomber, il parle suisse… J’ai compris par la suite qu’en France on ne « recurre » pas les sols mais on « passe la serpillière ». Sinon ils n’utilisent pas une « pate » pour nettoyer l’évier mais un « chiffon ». Enfin bref, il y en a tellement…

    En tout cas je trouve ce blog génial.

    Merci.

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  • pour moi un des mots que j’ai eu de la peine à échanger au début de ma vie française était la « patte à r’laver » oh! ce n’est vraiment pas joli vu écrit comme ça…c’est ce petit carré qu’on emploie pour nettoyer la table ou autre et même encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas par quoi le remplacer merci pour tous ces bons mots qui me font repartir dans ma jeunesse

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  • Un petit texte qui reprend plusieurs mots et expressions romandes:

    Parlez-vous le Romand???

    Mécolle après avoir pedzé au carnotzet, je suis rentré passablement sur Soleure.
    Il y a un niolu qui avait poutzer les escaliers à la panosse. Du coup, j’ai dérupé et je me suis rapé le porte-moque.
    Mais surtout j’ai cupessé avec mon boguet à cause d’un caqueux sur lequel je me suis encoublé. Du coup je me suis trossé une piaute et on a pu fourrer le péteux au ruquelon.
    Je pensais que mon fatre allait boueller en voyant ça, mais j’ai été déçu en bien: il m’a seulement dit que j’étais un sacré toquelet de conduire après être parti en boque.
    Comme que comme, il n’avait pas tort. Encore heureux que je n’aie pas croisé les gapions, sinon le bleu c’était adieu je t’ai vu: fin caisse sur un teuf maquillé (il tire quand même à septante) je vous laisse imaginer le petchi…
    Et tout ça sans parler du mal de crémolle le lendemain matin, je peux dire que je l’ai pilée.

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    • Ho mon Dieu! Bon, là c’est peut-être suisse, mais c’est surtout argotique ! J’ai l’impression d’entendre mes copains du début des années nonante ! Magnifique.

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      • Certains sont même très 70’s si ce n’est avant. Cela me rappelle un « Temps présent » de l’année 74 consacré aux « Boguets » de la télévision suisse romande (cyclomoteur, mobylette). Que de souvenirs.

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  • Tout d’abord merci beaucoup pour ton blog qui nous ramène un peu de soleil dans nos montagnes jurassiennes… Merci aussi pour le moment « madeleines de Proust » avec les sixtus. Mot que je n’avais plus entendu depuis bien longtemps et qui m’a rappelé mes soeurs se peignant mutuellement le matin.

    Ma belle famille étant française, ça fait un moment que je dois vivre avec ces quiproquos linguistiques. Les derniers en date:
    – un linge (CH) au lieu de serviette (ou torchon quand il s’agit du « linge à vaisselle »)
    – « Bon ben, je vais aller peller la neige » (au lieu de pelleter). Celui-ci se prête d’ailleures particulièrement bien à l’accent de Neuch’ (j’vais pèèller, qué).

    Le summum reste quand même ma première visite chez la belle famille quand j’ai réussi à sortir « Non mais, j’ai pas trop l’accent suisse, OU BIEN? ». Ils en rigolent encore.

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  • Rassure-toi, cela fait bientôt 10 années que je connais mon mari, je continue à lui sortir des mots ou expressions qu’il découvre. Hier soir encore ! Heureusement qu’Internet est là pour lui prouver que je n’invente pas et que c’est bien français ! Juste pas son français bien français :D
    Alors tu as encore de belles années devant toi pour te faire regarder avec des yeux ronds d’incompréhension totale !!

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    • Excellent Nathalie! Je m’attends donc à ce que ça continue… Au moins j’ai l’impression que tu me comprends bien sur le coup :)

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  • e pis chez nous, on fais du gailon pour l’gâto, ké
    on schlagg le kratz avec le stech en bas la stras.
    on mets les patates dans l’krat.
    on fout d’ces boèlééééées quand on trouve pas nos cafignons
    pis on s’fout à la chotte, pas être trempe
    en rentrant on r’ferme bien le clédart
    et bientôt yaura les tatouillards
    Bon faut dire que j’vient du Val-de-ruz, là ou ya l’dahu à poil dru
    Et ces gaulois, s’il parlaient les langues étrangères… ils sauraient que le breton est une langue nationale française…

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    • Haha! Super ce florilège de mots! Magique, merci Michel!!! Et vive les langues régionales!!!

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  • En lisant tout cela, je me rappelle ma 1ere pause-café au travail. (je suis un breton expatrié dans le Dauphiné…)
    un collègue me demande: tu veux du sucre?
    je réponds: oui, une pierre merci!
    et là, des regards interrogateurs à cette reponse incohérente (enfin pour eux)
    je reprends: un morceau, merci.

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  • La graille, ça peut aussi être la petite monnaie qu’on a dans le porte-monnaie ;)

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  • Je me suis moi aussi retrouvé dans des situations de quiproquo. Par exemple en disant un tella au lieu du sopalin,  » mon mp3″ plutot que « mon balladeur ». Mais ce qui a le plus choqué les français c’était les : outre en ça, monter en haut , là bas en ça. J’ai aussi pu constater que chez eux les tablars n’existaient pas. Pour des exemples d’expressions je conseille aussi d’aller voir le site http://www.broute.ch/v1/ qui font des habits avec des expressions du genre.

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  • Pour ma part, j’utilise encore bien souvent le crotchon pour désigner le bout du pain, et je dis aux gamins de pas marcher dans la papotche!

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  • Bonjour,
    Tout d’abord je tiens à te remercier pour ton regard éclairé du parler romand et de sa perception à l’étranger. En effet, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire tes articles.
    Lausannois, j’ai dû m’exiler à Neuch pour finir mes études et j’ai été quelque peu surpris d’entendre quatre-vingts dans la bouche des natifs neuchâtelois, moi qui croyais qu’il existait une alliance tacite romande(Genève à part) pour imposer huitante comme LA norme!
    En tous les cas, je me permets de mettre en lien un article d’une recherche menée par l’un de mes anciens profs sur le parler romand et sa perception dans une perspective socio-linguistique; vraiment très intéressant:
    http://archives.24heures.ch/vaud-regions/actu/parler-romand-air-topio-2010-04-29

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  • Nettoyer en frottant vivement c’est bien nettoyer, du moins dans le dictionnaire. Voilà un mot compréhensible!

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  • En lisant le commentaire sur ´preteriter´ cel m´a fait penser a un autre mot ´pejorer´ qui n´est jamais utilise en France mais que j´ai lu dernierement je ne sais plus ou et que j´utilisais a mon arrivee en France amsi que j´avais laisse tomber car on me demandait a chaque fois d´expliquer.

    Une expression bien suisse: faire ( ou boire) schmolitz!

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  • Les sixtus m´ont bien fait sourire, cela revient de loin. Tout comme la barrette qui retenait la meche pour qu´elle ne tombe pas devant les yeux a l´ecole.
    Ce matin, je regardais un chien lever la patte devant moi avec un equilibre quelque peu tremblotant et, a ma grande surprise, j´ai dit:´ il a la grelette!´ mon amie francaise m´a regardee les yeux ronds me demandant ce que je disais. J´avais moi-meme totalement oublie cette expression

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    • « La grelette », que c’est drôle comme expression! Moi aussi je l’avais oubliée… Merci d’avoir partagé ces anecdotes!

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  • Avant de l´oublier, je vous passe celui-ci qui vient d´arriver par un ´courriel´ d´une Francaise au pays de Vaud depuis 30 ans: elle me parle de quelque´un qui est une ´piorne´. Apres tant d´annees hors de Suisse, je l´avais aussi oublie celui-la.

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  • Ping : Caractéristiques du français de Suisse

  • J’adore !! J’ai vécu en Suisse 6 mois et c’était top !!
    j’aime bien ces expressions, j’en ai gardé quelques unes et j’ai toujours le « tout de bon » ou « ça joue ou bien » !! classique mais mignon !

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    • Ah bon!! tu as fait une incursion dans le pays alors! Tu étais où?
      Je suis contente que tu en aies gardé de bons souvenirs et ramené des expressions!! :)

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  • Les lexiques et autres articles sont vraiment génialement drôles.

    Mais il manque tout de même notre expression favorite « A l’emporter » au lieu de… « à emporter »

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  • Merveilleux merci c’est bonnard ton article ?Avec l’éloignement j’ai oublié ces termes…le sixtus…extraordinaire ! Je suis allé au nord et là j’ai rencontré les Belgisismes pas d’à propos mais pas triste ?

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    • Contente que cela t’ait fait sourire… Comment ça tu les oublies?!! Haha!
      Oooh, il faudra que tu me parles de belgicismes alors, tu dois être devenu un expert

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  • En France sèche cheveux
    En Suisse le foeun ! Lol la tête du Francais quand je lui ais demandé !
    Ou un cutips en Suisse➡un cotton-tige en France
    ou encore une robe de chambre en Suisse qui équivaut a un peignoir en France ou la fermture éclair Suisse et la glissière en France je peux en trouver plein encore de comparaison de mots j ai fait mon ecole en France et je suis 100%Suisse alors je vous dis pas que j aimais dire des mots de chez moi pour voir leur tête ! ahah

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    • Merci pour ces mots!! Mais oui c’est tellement drôle toutes ces différences!! :D
      Moi aussi parfois j’aime bien lâcher un mot suisse pour voir la tête des Français… haha!

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  • Hey, salut…! Ça va ou quoi…?
    Pour ma part, je vis en Guadeloupe depuis 2ans environ et mon chouchou découvre régulièrement (non sans stupeur) mes « suissismes »… ce qui nous fait beaucoup rire…!
    Genre :
    Moi : Oh, tu t’es encoublé…?
    Lui : Pardon…?
    Moi : Tu t’es encoublé au pied de la table…?
    Lui : Oui, j’ai trébuché…
    …et moi, de chercher directement la pseudo-validité de ce magnifique verbe sur Internet…!

    Autre :
    Moi : pouah, ça sent fort la fumée dans cette chambre… on dirait que des gens y ont torraillé pendant 2 jours…
    Lui : quoi…? Tu veux dire fumer…?!
    Moi : bein oui…
    D’ailleurs ce mot vient du latin « torrere » (fumer)

    En voiture :
    Moi : mets ton signofile
    Lui : Ah, tu veux dire mon clignotant…?
    Moi : (soupir)…oui…

    Et depuis qu’il me connaît, mon chouchou des îles s’est effectivement habitué à mes nonantes, pattes, linges de bain, et autres joyeusetés helvétiques… et il comprend même mes phrases valaisannes aux multiples verbes, genre : regarde-voir aller çui-ci…!!

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    • Hello Miss Purple.
      Oh, c’est tellement drôle !!! Merci pour ton témoignage :D
      Mais dans l’autre sens, est-ce que ton chéri a aussi des mots typiquement guadeloupéens? ^^
      Hey je cherche des Suisses de l’étranger pour la rubrique expat du blog, est-ce que ça te dirait de répondre à une petite interview sur ton expérience en Guadeloupe? Ce serait génial!
      Redis-moi !!
      Des becs ;)

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  • AHAHAHA Mythique tes postes je me suis trop marrée……
    Je cherchais en fait une « définition » des mots « une chiée – une pliée – une craquée – une pétée » pour un ami suisse-allemand. Je ne crois pas que je les ai vu ton tes postes? Peut-être j’ai loupé.

    Dans tous les cas je profite aussi de raconter mes quelques anecdotes rigolotes…

    Avec le mot « adieu » avec un ami français
    – Bon ben alors adieu
    – .. mais comment ça adieu on va se revoir quand même?!
    – Ben évidemment.. ?!

    Avec le mot « une pétée »
    – J’ai fait une pétée de cookies vous pouvez vous servir
    – ah ok
    (et par la suite j’ai appris qu’il avait dû demander une explication à une autre amie quant à la signification du mot ahaha)

    Réservation au téléphone en France pour un resto « jouer »:
    – Alors 6 personnes pour 20h, ça joue?
    – pardon?
    – ça marche? Euh je veux dire, c ‘est okay?

    Voulant retirer du cash à Paris..
    – Excusez-moi pourriez-vous me dire où je peux trouver un bancomat?
    – Un quoi …?
    – Ben un bancomat pour retirer de l’argent.. ?

    Il pleut beaucoup… très fribourgeois, même les genevois connaissent pas « il roille »

    Une amie française avec qui j’ai étudié s’insurgeait de notre professeur à l’uni qui utilisait « j’ai eu fait » –
    – T’as déjà fait des confitures maison?
    – Oui, j’ai déjà eu fait.. mais genre 1-2x.

    Bref… ça serait drôle que tu compiles toutes les expressions que les gens ont rajoutés dans les commentaires dans un nouveau poste… c’est vraiment excellent.

    D’ailleurs « excellent » « mythique » « genre », je me demande si c’est pas un peu suisse tout ça…

    En tout cas c’est vraiment drôle d’être à l’étranger et de se rendre compte que ce qu’on pensait être « français » et en fait suisse. Et aussi à force, on perd son accent. La 1ère chose que mon amie d’enfance m’a dit quand je suis revenue au bercail (c’est pas suisse ça!? ahah), c’est « mais t’as perdue ton accent  » ahaha

    Bref bonne continuation

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  • ah… tient…c’est bizarre; chez nous grailler veut dire manger (au fait… je suis française)

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  • Je suis français, ma copine genevoise me parle du mot « leillon » ou « leyon » ou « layon ». Oú puis je en trouver la définition?

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    • Je ne connais pas l’orthographe exacte, pour autant qu’il y en ait une.

      Un layon est un faux-jeton, un lèche-cul (fayot) ou un dénonciateur.

      Le verbe layonner signifie dénoncer.

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  • Pour moi grailler signifie « manger » de manière très familière :)

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