Différences culturelles

Mon téléphone portable est un natel

J’ai troqué mon « natel » contre un « portable ». D’abord, j’ai appris à écrire mon numéro selon la norme française et à décrypter les indicatifs. Je me suis aussi rendu compte que les cartes prépayées étaient une arnaque. Puis, j’ai essayé, sans succès, de bannir quelques termes suisses de mon vocabulaire du mobile

1. Choisir une formule

Arnaque! La carte prépayée et son crédit volatil

Quand je suis arrivée à Montpellier, je voulais un mobile muni d’une carte prepaid – mot courant en Suisse pour désigner une carte prépayée. C’était à mon avis le moyen le plus avantageux de profiter d’un téléphone portable en sachant que je ne passerai que peu d’appels (je ne connaissais que peu de monde dans le coin!). Tout faux! C’est vrai dans mon pays d’origine, mais pas ici.

La carte prépayée française s’avère être une vulgaire arnaque! Vous voulez savoir pourquoi? Votre crédit s’épuise tout seul. Il s’évapore avec le temps, car il a une DATE DE PÉREMPTION! Celle-ci dépend de la somme investie. Une mobicarte de 5 euros chez Orange devra être utilisée en 5 jours! Celle à 15 euros en 20 jours! On a dû m’expliquer l’affaire dans tous les sens avant que je veuille y croire.

Pour que nos amis français comprennent mon indignation, je précise que les cartes prépayées en Suisse fonctionnent… jusqu’à utilisation du crédit. Si on achète 30 euros de crédit, on peut l’utiliser tranquillement au fil des mois, à sa guise.

« J’ai pris un forfait »

J’ai donc décidé de me diriger vers l’abonnement le moins cher. Pardon, en France, on dit forfait. J’ai donc opté pour un forfait à 15 euros.  Celui-ci comprend une certaine durée de communication et un certain nombre de SMS, qui seront perdus à la fin du mois. Par rapport à la carte prépayée au même prix, je gagnais déjà dix jours…

2. Décrypter les codes

Ensuite, mon natel mobile en poche, j’ai dû apprendre à écrire mon numéro selon la norme française, à reconnaître les indicatifs et… à éviter les mots suisses qui me collent aux dents.

 

Comment décrypter les numéros de téléphone en France?

En France, il y a quatre grands opérateurs: Orange, SFR, Bouygues et Free Mobile, le nouveau venu, qui a cassé les prix avec des abos basiques à 2 euros par mois.  Ensuite, il y a une foultitude d’opérateurs « virtuels » qui exploitent l’infrastructure de ces quatre géants.

Les numéros de portables commencent tous par 06. D’où l’expression « Donne-moi ton zéro-six« , qui m’a au départ troublée…

S’ils comptent 10 chiffres, comme en Suisse, les numéros de téléphone se déclinent différemment: la norme est de les regrouper deux par deux ainsi: 06 34 33 34 33. Un détail qui a son importance!

Concernant les indicatifs des fixes, ils signalent la zone géographique de l’interlocuteur: 01 (Île-de-France), 02 (Nord-Ouest), 03 (Nord-Est), 04 (Sud-est) 05 (Sud-Ouest). Des 09 sont apparus, qui sont des numéros de « box » (voir le paragraphe sur ces curieux appareils).

 

Comment décrypter les numéros de téléphone en Suisse?

Les numéros de natels – c’est le petit nom suisse des portables – commencent tous par 07X. La norme est de les écrire sous cette forme: 079 333 34 33.

Les opérateurs principaux en Suisse sont Swisscom, Orange et Sunrise. Au départ, chaque opérateur avait son indicatif. 079 pour Swisscom, 078 pour Orange, 076 pour Sunrise. Comme on peut à présent conserver son numéro, les pistes sont brouillées. De nouveaux venus se sont en plus ajoutés à ces opérateurs, comme les services du supermarché Migros par exemple (indicatif 077).

Concernant les téléphones fixes, les trois premiers chiffres indiquent  la zone d’où provient l’appel, par exemple 032 pour Neuchâtel ou 021 pour la région lausannoise. Il semblerait que là aussi, les pistes se brouillent car on peut demander à conserver son numéro malgré un déménagement.

 

La magie de la box

En Suisse, je n’avais jamais vu de « box ». Ce drôle de compagnon technologique a une place dans chaque foyer français. Il permet d’être abonné à internet, à la télévision et d’avoir un téléphone fixe, trois en un. Cela se nomme le  triple-play!

Concrètement, ma « box » est composée de deux boîtiers, l’un branché à la prise du téléphone, l’autre gérant le service de télévision et doté d’un disque dur. Il permet d’accéder à de la vidéo à la demande, au « replay » de certaines chaînes, et à un service d’enregistreur pour la télévision et à un répondeur téléphonique.

Quand est-ce que ça arrive en Suisse? C’est très pratique! Dans mon appartement neuchâtelois, j’avais souscrit à un abonnement internet via l’ADSL (50 francs par mois), mais sans les services de téléphonie fixe (trop cher). Je n’avais pas non plus de télévision. En France, pour le même prix que mon ancien abo ADSL, je dispose des trois services en un!

 

3. Lexique suisse du téléphone mobile

  • Natel: le mot suisse pour dire « téléphone portable »

Exemples: « Donne-moi ton numéro de natel » ou « J’ai perdu mon natel ». Incompréhensible pour les Français, qui vous regarderont avec des yeux ronds.

  • Combox l’équivalent suisse de « messagerie vocale »

Exemple: « J’ai vu que tu avais laissé un message sur ma combox! » Idem: à éviter.

  • Carte prepaid couramment utilisé en Suisse pour dire « carte prépayée ».

Exemple: « Je voudrais une carte pripèïde s’il-vous-plaît »

Ces termes sont entrés dans le langage courant suite aux campagnes de comm des opérateurs. Ils ont  l’avantage d’être adoptables par tous les Suisses, quelle que soit leur langue maternelle! Eh oui, la cinquième langue du pays est bien l’anglais…

Deux expressions françaises à retenir:

  • « Donne-moi ton 06! » (C’est plus tendance que de dire « File-moi ton num! »)
  • « Désolé, j’ai plus de forfait. » (Une excuse pour justifier son silence auprès d’un contact  indésirable)

En avez-vous d’autres? N’hésitez pas à les placer dans les commentaires!

kantutita

Signes particuliers: toujours une tasse de thé et un livre à la main! Suissesse expatriée en Alsace, après plusieurs escales en France et une parenthèse montréalaise, je blogue depuis plus de dix ans! Et je cultive un faible pour la papeterie, le chocolat et le Japon...

19 réflexions sur “Mon téléphone portable est un natel

  • En suisse, quand on donne son numéro de natel à quelqu’un, on le prononce « zero-septante-six… », « zero-septante-sept… »: les premières fois que je devais donner mon numéro suisse à mes amis français, ils me regardaient avec des drôles de têtes!

    Répondre
    • Haha, je connais bien ça! Je dis automatiquement septante-huit et nonante-deux quand je donne mon numéro de portable – et les Français lèvent parfois des sourcils étonnés… Difficile de s’habiter aux soixante-dix et quatre-vingt-dix!! Quant aux boxs qui partent à la conquête de la Suisse, merci au Fictionaute pour cette nouvelle!

      Répondre
  • Swisscom a récemment fait remplacer tous ses routeurs ADSL par des box. Cela dit, la mienne me sert exclusivement à me connecter au net, étant donné la nature de mon abonnement.

    Répondre
    • Intéressant, je ne connaissais pas son origine. Les mots qui « appartiennent » à des entreprises me font toujours rire. Les mots appartiennent à la langue, c’est tout, non?

      Répondre
      • En fait, c’est plutôt une marque (déposée par Swisscom lors de la libéralisation du marché des télécommunications en 1998) qui est entrée dans le langage courant. Comme scotch, frigidaire, escalator ou kleenex.

        Répondre
  • J’ai récemment pris une carte prépayée en France (double sim), bon perso, cela me suffit, étant donné que c’est quand je suis en France que je la recharge ce qui est peu vu que je vis en Suisse avec un pied à terre en France.
    Et mon numéro français est un 076 *** ** **, il semble qu’ils se soient mis au système un peu suisse.. Ou je me trompe? :) En tout cas, cela m’a surpris..

    Répondre
    • Effectivement, l’indicatif 076 est bien suisse! Que c’est curieux! Au départ, les 076 étaient distribués par l’opérateur Sunrise (si ma mémoire est bonne). C’est étonnant en effet…

      Répondre
      • Les numéros en 06 étant pratiquement tous attribués en France on a commencé à attribuer des numéros en 07 aux portables/natels français. Effectivement ils deviennent semblables aux numéros Suisses :)

        Répondre
  • I think everybody should speak in English, come ça on élite les soixante-dix, les non antes, les vous- et tu-toiment etc. etc. :-) Alright everbody? Let’s go!

    Répondre
    • alors là compte là-dessus et boit de l’eau :) expression française !!!!!

      Répondre
  • Pour info, j’ai trouvé une carte prépayée en France qui commence à devenir intéressante, c’est chez Symio. La recharge est valable 90 jours, ouf… Et effectivement, les No démarrent maintenant en 07, par pénurie de 06, je suppose.

    Répondre
    • Hourra! Symio, à retenir alors… Merci du tuyau.

      Répondre
  • Bonjour
    Prendre un forfait FREE à 2€ pour 2 heures de communication par mois, yc les SMS et téléphone Suisse Fixe
    Guy

    Répondre
    • Eh bien cela coïncide avec mon départ! J’ai juste quitté la Suisse en 2010, à leur arrivée ;)

      Répondre
  • Je mentionne au passage que Sunrize s’appelait Diax quand j’étais gamin. C’est un des pire réseau de Suisse.

    Répondre
  • Bonjour,
    Comment prononcer le numéro de téléphone 079 333 34 33 s’il-vous-plait ? (Par dizaines ou par centaines ?)
    Merci de votre aide.

    Répondre
    • Bonjour les pipelettes! Excellente question :)
      Alors en Suisse, on prononce les numéro par centaines et dizaines, comme ils sont écrits.

      zéro-septante-neuf – trois cent trente trois – trente-quatre – trente-trois.

      J’espère que c’est clair ainsi!

      Et pour les septante et nonante, voire huitante, je vous renvoie à ce billet qui peut être utile ;)

      Belle soirée à vous!

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *