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Interview d’expat: Francesca, une Italienne en France

Francesca pasta

On renoue avec les interviews d’expat, avec cette fois l’avis d’une Italienne sur la France… qui n’ose pas nous dire ce qu’elle pense de nos pizzas mais dit apprécier les pâtes – en tout cas les lasagnes –  servies dans l’Hexagone!

Alors, tout d’abord, Francesca est originaire de Ferrara, au Nord de l’Italie dans la région Emilia Romagna. Cela fait bientôt 6 ans qu’elle vit en France, et même si elle avait des bases, elle a appris la langue à Paris alors qu’elle était fille au-pair. Chapeau: comme vous le verrez en lisant ses mots ci-dessous, elle a vite appris le français! Après en avoir eu marre de la capitale, elle est partie vivre à Nantes « pour avoir une meilleure qualité de vie » dit-elle, et après un nouveau déménagement, elle habite maintenant en Corrèze. Elle vient de lancer un blog pour partager ses expériences de voyage, ses astuces d’expat et un peu de sa culture « Made in Italy » – et c’est grâce à ça qu’on s’est rencontrées sur la toile! Bon alors comme je suis curieuse, je voulais savoir comment s’était passée son expatriation, du point de vue du choc culturel…

Photos de l’article: Francesca

Interview d’expat: une Italienne en France

Francesca, depuis combien de temps vis-tu en France, et qu’est-ce qui t’a amené dans l’Hexagone?

J’habite en France depuis 5 ans et demi. J’ai quitté mon pays en 2009 à cause d’un contexte économique difficile et par envie de faire une nouvelle expérience à l’étranger. J’ai commencé ma vie française à Paris où j’ai travaillé pendent 9 mois en tant que fille au pair pour apprendre le français. Vivre à Paris était un peu mon rêve de jeunesse, travailler en tant que fille au pair m’a permis d’apprendre le français, d’avoir un logement à prix zéro et de l’argent de poche, c’est pour ça que j’ai choisi cette solution. J’ai adoré mes 9 mois à Paris, donc, suite à cette expérience j’ai décidé de rester en France. Pour résumer en peu de mots ma vie en France: j’ai vécu 3 ans à Paris, 2 ans à Nantes et depuis 6 mois je me suis installée sur Brive en Corrèze, région que je vous conseille de découvrir.

Francesca une expat italienne en france
Voici Francesca!

Comment imaginais-tu la France avant de t’y installer?

J’avais déjà visité Paris 3 fois et le centre de la France une fois, j’avais donc déjà une première idée du pays mais sincèrement je ne pensais pas devenir si enthousiaste à l’idée de rester habiter en France.

Quels sont les clichés sur les Français qui circulent en Italie? Est-ce qu’ils se sont avérés vrais?

Avant de répondre je souligne qu’on est tous bien d’accord qu’il ne faut jamais généraliser, chacun est unique dans son genre! Mais bon, les clichés sont là pour une raison et c’est toujours sympathique de les découvrir. Donc oui, il y a quelques clichés qui circulent sur les Français en Italie, voila les deux principaux:

A) « Les Français sont assez froids et un peu arrogants. « 
Si je compare à mes compatriotes, oui ils sont sûrement plus froids au premier abord et il faut un peu plus de temps pour que la personne en face s’ouvre vraiment. La chaleur des gens est ce qui me manque le plus de mon pays. Sont-ils arrogants? Non, disons que la froideur peut être mal interprétée et qu’ils sont surtout fiers de ce qu’ils ont de bien…

Faut pas dire à un Français que la cuisine italienne est meilleure que la française ou qu’on est plus fort au foot!

B) « Les français ne se lavent pas. « 
Non ce n’est pas vrai du tout, le cliché vient de raisons historiques et du fait qu’en France (et dans beaucoup d’autre pays) il n’y a pas de bidet (alors qu’en Italie oui)…

Quelle est l’expression que tu as apprise en France qui t’as le plus amusée ?

J’ai appris le français sur le tas, avant de partir je connaissais quelques expressions répandues en Italie. J’avais étudié français au collège (pendant 3 ans il y a 18 ans donc j’avais bien tout oublié avant de partir en France)
Les expressions que j’ai apprises en France? Wow il y en a vraiment beaucoup! Difficile de choisir. J’ai toujours beaucoup aimé l’expression « C’est n’importe quoi » et encore aujourd’hui j’ai du mal à trouver une vraie traduction en italien. Une autre expression qui me plaît bien est « Ce n’est pas la mer à boire » J’adore le français et apprendre des nouvelles expressions est une vraie passion pour moi!

Comme tu es italienne: que penses-tu des lasagnes ou pizzas qu’on mange ici?

Wow, autre gros débat qui va me faire des ennemis parmi les lecteurs: j’ai cherché et cherché à droite et à gauche mais des pizzas italiennes je n’en ai jamais mangées ici en France. Une fois dans une pizzeria à Nantes, j’en ai mangées de bonnes mais le propriétaire est calabrese, donc ça compte pas, non? Les lasagnes en revanche, j’en ai mangées de très bonnes en France donc rien à dire! D’ailleurs, c’est en France que j’ai découvert les lasagnes végétariennes que j’adore!

 Quelle découverte culinaire française rapporterais-tu en Italie?

Quelle jolie question, j’adore la raclette avec ses pommes de terre et le gingembre dans le poulet! Je suis aussi fan des galettes bretonnes et du caramel au beurre salé. Mais je pourrai trouver mille autres choses. J’adore la cuisine française!

Ton plus grand choc culturel?
Ce qui a été le plus difficile pour moi est de m’adapter au monde du travail en France, il n’y a pas la même culture et j’ai vite compris que je ne pouvais pas avoir la même posture qu’en Italie. C’est encore aujourd’hui ma plus grande difficulté, de s’adapter à son environnement de travail.

As-tu noté des différences entre la mentalité française et italienne?

Oui, je rencontre beaucoup des différences au niveau de la mentalité. J’ai déjà parlé des gens et de l’attitude au travail, mais une autre chose que j’ai toujours remarquée, c’est que socialement parlant les Français sont des révolutionnaires dans l’âme. Ils ne se laissent jamais faire! Quand les Français ne sont pas contents de la société, ils se bougent pour faire changer les choses: grèves pendant des semaines, manifestations, recours au prud’homme, etc. Ce sont des choses rarissimes en Italie, d’ailleurs le prud’homme n’existe même pas. L’autre face de la médaille? En France il y a une mentalité un peu râleuse à laquelle j’ai du mal à m’habituer.
En Italie nous sommes généralement moins râleurs (au travail comme dans la vie de tous les jours), mais les choses bougent aussi moins vite qu’en France, et nous n’avons pas du tout autant de droits qu’en France.

Qu’est-ce qui te manque le plus de ton pays?
J’ai déjà plus ou moins répondu, ce qui me manque ce sont les gens.

Quel est l’aspect que tu préfères dans le fait de vivre en France?
J’adore la culture française et son histoire. De plus, j’ai l’impression qu’en France je pourrai toujours trouver une solution à des problèmes de travail, l’État nous aide beaucoup dans cette démarche et ce n’est pas à sous-estimer! Alternance, stage payés, cours du soir, RSA, formation continue: en Italie nous n’avons pas cette chance!
Merci à vous tous de m’avoir lu et n’oubliez pas que la France c’est un pays incroyable. Voyager et voir des nouvelles réalités permet de se rendre compte de ce que nous avons et de ce que nous n’avons pas!

On vous laisse avec  l’adresse du blog de Francesca: Autour des Mondes

 Et vous pouvez aussi retrouver d’autres regards d’expats sur la France, via ce livre d’une Japonaise à Paris, ou l’expérience d’un Québécois dans l’Hexagone

kantutita

Signes particuliers: toujours une tasse de thé et un livre à la main! Suissesse expatriée en Alsace, après plusieurs escales en France et une parenthèse montréalaise, je blogue depuis plus de dix ans! Et je cultive un faible pour la papeterie, le chocolat et le Japon...

8 réflexions sur “Interview d’expat: Francesca, une Italienne en France

  • Francesca, la raclette n’est pas une spécialité française mais suisse !
    D’habitude, je dois monter au créneau pour revendiquer la fondue. Eh oui, les Savoyards, désolée, mais la fondue originale est suisse. S’il nous faut maintenant défendre notre raclette, où allons-nous ?
    Je sais, je sais, les Français se sont habitués à voir dans tous leurs magasins de l’emmental français. Existe-t-il du camembert suisse ou du parmigiano français ? Et peut-on dire au vu du nombre de pizzerias en France que la pizza est une spécialité française ?
    Il faut rendre à César ce qui est à César (il était Italien :-))

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    • Haha, la raclette a beau être suisse, on en mange plein en France aussi Michèle ;) C’est normal que Francesca pense que c’est français.
      Et puis quand même, ce que les Français appellent emmental n’a rien à voir avec le nôtre!
      En Suisse on fait bien de la mozzarella de buffala – à défaut de camembert suisse ;) Mais ne t’en fais pas pour notre raclette, nos spécialités voyagent et c’est tant mieux! Nous on sait d’où elles viennent!

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      • Ehehe, désolée Michèle ;-)

        Je pensais que c’était une spécialité de l’Auvergne mais je n’ai pas pensé à regarder sur la toile

        ;-)

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        • Attention, nous les Suisses on se vexe assez vite quand on veut nous voler nos (rares j’ose dire) spécialités connues à l’étranger! ;)

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  • moi qui suis française en Italie, j’aime bien lire des témoignages de personnes qui ont fait le parcours inverse! je souhaite à Francesca encore beaucoup de belles expériences! (j’aurais juste bien aimé, curieuse que je suis, savoir si elle envisageait de rentrer un jour en Italie…)

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  • Re-bonjour Flou,

    J’y pense parfois mais à chaque fois la réponse est non..

    Il y a un tel écart entre les deux pays que je ne pourrai plus supporter d’habiter en Italie.

    L’Italie est un pays magnifique au point de vue culturelle et les gens sont très chaleureux mais pour le reste le chemin à faire est encore long..

    Après ça dans la vie jamais dire jamais

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  • C’est curieux, j’avais l’impression que de plus en plus de Suisses étaient attirés par une expatriation en Italie (plutôt des retraités, c’est vrai).
    Ces derniers temps, j’entends dire que beaucoup de Suisses de France rentrent au pays. Je me demande si l’on observe le même phénomène en Italie. En tout cas, je n’ai rien remarqué de tel dans le Périgord.

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  • En Italie, c’est plutôt le contraire, les gens partent et ne rentrent pas pour le moment car la situation ne s’améliore pas.

    En Suisse je pense que le contexte économique est plus favorable, donc les gens après une bonne expérience à l’étranger ont envie de rentrer ;-)

    Francesca

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