Typiquement suisse

J’ai lu « Bienvenue au Paradis », ce fameux livre sur la Suisse!

Comme promis sur Facebook, j’ai lu pour vous « Bienvenue au Paradis »! Ce livre sur la Suisse de la journaliste française Marie Maurisse déchaîne les passions dans le pays…

Tant et si bien d’ailleurs que l’auteure s’est retrouvée couverte d’insultes. Pourquoi? Parce que lors de ses passages dans les médias suisses, elle évoque le racisme anti-français. Ce qui provoque un lot de commentaires haineux de la part d’Helvètes qui jurent qu’elle invente n’importe quoi.

J’ai été choquée par les deux côtés. Déjà, choquée d’apprendre que cette Française ressentait un racisme si marqué envers les Français en Suisse. Si c’est son point de vue, cela pourrait être partagé par d’autres. En mettant en lumière cette problématique, elle nous force à nous poser la question de l’existence (ou pas) d’un tel racisme dirigé et de son ampleur. Et j’ai autant été choquée par la grossièreté des personnes qui se permettent d’insulter la journaliste. Je comprends tout à fait qu’on réfute ses impressions et qu’on lui dise poliment « Je trouve que vous racontez n’importe quoi! » « J’estime que votre travail est un ramassis de conneries », et d’autres formules moins civilisées. Mais de là à la traiter de « Salope » et à l’enjoindre à rentrer chez elle avec des formules fleuries, on franchit quand même un cap non?!!

Mais que vaut son livre? Et qu’en est-il réellement du racisme envers les Français en Suisse? On en parle aujourd’hui dans un billet qui – je le sens – risque de mesurer quelques kilomètres vu la complexité du thème. On va commencer par le bouquin, sur lequel j’ai un avis mitigé.

Le livre « Bienvenue au paradis » de Marie Maurisse

Avis-sur-le-livre-de-Marie-Maurisse-sur-la-Suisse

Éditeur: Stock, Prix en France, 18 € (sur Amazon notamment), Prix en Suisse CHF 30.-

Quatrième de couverture: « Ah la Suisse ! Ses montagnes, son air pur, son chocolat et ses banques. En Suisse, les salaires les plus bas tournent autour des 3 000 ?, il n’y a quasiment pas de chômage, et puis c’est propre et l’on s’y sent en sécurité. Les hommes politiques ont l’air moins corrompus qu’ailleurs et la population bénéficie d’une démocratie directe grâce aux votations. Ce serait presque le paradis. Presque. Parce que, si on y regarde de plus près, on constate que les Français qui vivent là-bas sont victimes d’un sentiment diffus, qui n’ose pas dire son nom : le racisme ? Se moquer des «frouzes», comme les Suisses les nomment, n’est plus un tabou, c’est même devenu tendance. Et ces moqueries se sont carrément transformées en haine à l’égard des frontaliers. L’Eldorado suisse a fait long feu et les Français en paient les frais. »

L’auteure, Marie Maurisse, est originaire de Toulouse et correspondante du Monde. Elle vit en Suisse depuis 7 ans.

Mon avis sur le livre en bref

Si j’ai commencé à lire cet ouvrage avec beaucoup d’intérêt, j’ai été lassée par l’impression qu’à mi-chemin, la journaliste profite de cette occasion pour régler personnellement ses comptes avec la Suisse. J’ai trouvé une grande partie du livre et sa présentation de la Suisse aux Français pertinente, mais il y a çà et là des raccourcis qui m’ont fait grincer des dents, et des généralités à déplorer. D’un exemple, elle tire un « fait » sur le pays qu’on aimerait voir étayé sérieusement par des chiffres par exemple. Cette façon de présenter des impressions comme des faits m’a dérangée, surtout de la part d’une journaliste, qui publie un ouvrage sous-titré « enquête »!

Le bouquin dans le détail

Bienvenue-en-Suisse...-un-livre-critique-sur-le-pays

Le sous-titre du livre est « Enquête sur la vie des Français en Suisse ». Un thème qui m’a beaucoup intéressé, comme vous pouvez le deviner, comme je suis moi-même une Suissesse installée en France depuis 6 ans bientôt. En lisant les premiers chapitres, j’ai été très étonnée car la question du « racisme envers les Français », autour duquel il y a eu tout ce foin dans les médias suisses (revoir interview ici / débat Infrarouge par là), n’arrive que dans les derniers chapitres! Ce n’en est donc qu’une petite partie.

Le début est un exposé, bien écrit, sur la vie en Suisse et les spécificités du pays. Je pense que c’est à lire  si vous êtes un Français souhaitant s’installer ici, histoire de s’éviter quelques déceptions/surprises sur ce « paradis »… qui n’en est pas un de tous les points de vue. Cette partie présente la Suisse, avec ses travers et ses avantages, sans trop de parti pris.

Les témoignages de Français

Le livre est aussi entrecoupé de conversations de la journaliste avec des Français installés en Suisse. Certains sont tellement fans du pays qu’ils rejettent à présent la France, sa paperasse et son système. D’autres ont déchanté en arrivant en Suisse,  n’ont pas réussi à s’intégrer, ou ont eu de mauvaises expériences. C’est juste une poignée de portraits (pas représentatif « DES Français de Suisse » à mon avis) et je n’ai pas vraiment aimé le choix des expatriés présentés. Certains ont des profils atypiques (comme un richissime expatrié, une maîtresse en mode « desperate housewife » qui a suivi son amant dans un bled de la campagne – mais lui est toujours marié et rentre voir sa famille le week-end et la laisse seule et amère). Bref, j’aurais préféré découvrir l’avis sur la vie en Suisse de Français lambda. Je n’y ai pas reconnu mes amis français par exemple.

Mauvaise foi & généralités

Si j’en crois le flot de post-its ajoutés dans les pages de mon exemplaire du livre (envoyé pour chronique par la maison d’édition, merci!), c’est dès le 7ème chapitre environ que ma lecture se gâte. On passe doucement d’un texte (intitulé « enquête » par l’auteure après tout) plutôt objectif, à un « essai » avec un parti pris! Ce mélange des genres m’a dérangé à la lecture.

Tout à coup, j’ai ressenti la mauvaise foi de la journaliste à travers les lignes. On a l’impression qu’elle est fâchée avec la Suisse, et franchement, cela fait de la peine pour elle qu’elle vive ainsi son installation dans le pays, qu’elle le voit avec ce regard-là. En plus, elle fait aussi beaucoup de généralités sur la façon de se comporter des Suisses.

Comme quoi, ce livre est intéressant car il me fait m’interroger sur des spécificités culturelles de mon pays, même si je ne suis pas toujours d’accord avec l’interprétation de l’auteure!

Quelques points qui me font réagir

Livre sur la Suisse- avis sur "Bienvenue au Paradis"

→ La Suisse selon Marie Maurisse

Je veux bien croire qu’il y ait du racisme anti-français à Genève, une zone très tendue au niveau du logement, et de l’emploi. Mais j’ai eu la désagréable impression que la vision du pays de Marie Maurisse était très centrée sur les rives du Lac Léman. J’aimerais lui faire remarquer que Genève ou la Riviera, ce n’est pas LA Suisse! Cela m’a aussi dérangé qu’elle parle de la « Suisse » tout au long du livre et des « Suisses », qu’elle critique évidemment, alors que la plupart du temps elle ne parle que des Suisses romands. Et nos voisins alémaniques, ils comptent pour des prunes? Ils représentent la plus grande partie du pays quand même et n’ont eux aucun grief contre les Français. Bref, la diversité de la Suisse semblait parfois oubliée par l’auteure.

→ Les Suisses ne sont pas accueillants

Un exemple de généralité? Toute la partie qui montre que les Suisses sont fermés et pas accueillants pour un expatrié. Extrait:

« (…) Les Helvètes ne sont tout simplement pas du genre à ouvrir facilement la porte de leur maison. Le chez-soi, en Suisse, est un espace intime, plutôt réservé à la sphère familiale qu’aux déjeuners entre amis. Ce n’est pas pour rien que la Suisse est le pays du secret (…) »

Je pourrais reprendre ses phrases (sauf la dernière) et remplacer la Suisse par « Montpellier ». J’ai trouvé les gens extrêmement difficiles à apprivoiser, et moins ouverts et sympas qu’en Suisse quand je vivais dans le Sud de la France. Quant à se faire inviter CHEZ eux!! Cela ne coule pas de source. Mais, est-ce simplement mon expérience & mon ressenti, mon manque de chance, ou simplement le fait d’être expatrié? Mais rassurez-vous, j’ai quand même réussi à me faire quelques amis  ^^

Je pense que c’est une constante quand on débarque dans un pays de type occidental où tout le monde à son réseau d’amitiés, sauf nous, et qu’on n’est plus étudiant… D’ailleurs, j’ai lu exactement le même paragraphe dans mon guide sur l’expatriation… sur le Québec! Si, si!

Sans statistiques sur le sujet, ou témoignage d’un chercheur en sciences sociales, cela reste pour moi des impressions, qu’on ne peut pas présenter comme des caractéristiques typiques de la Suisse. Et vous, vous trouvez que les Suisses sont particulièrement frileux à l’idée d’inviter des gens chez eux?!

Extrait-Bienvenue-en-Suisse

→ Les Suisses & la délation

Elle évoque la « pratique très helvétique de la délation », qui existe, c’est vrai, et qui n’est pas quelque chose de considéré comme honteux, mais je trouve qu’elle surenchérit dessus. Ce n’est pas non plus un sport national! « En Suisse (…) chacun peut dénoncer un citoyen mal garé ou qui double malgré la ligne continue – dans certains cantons, un simple SMS (…) suffit. » Je ne le savais pas du tout moi par exemple. Et je n’ai jamais entendu parler de telles dénonciations.

Par contre, c’est vrai que les voisins viennent sonner pour se plaindre très facilement (« votre télé est trop fort! »), chose qui se fait BEAUCOUP moins en France où les gens sont plus tolérants.

À titre d’exemple: en tant que Suisse, je trouve cela positif de dénoncer quelqu’un qui abuse et profite des autres (c’est culturel sans doute, et les Français doivent avoir les cheveux qui se hérissent sur la tête en lisant mes mots) – mais je ne me suis jamais retrouvée face à un cas de figure où j’ai jugé que c’était nécessaire de le faire. Je dénoncerais sans hésiter un cambrioleur, un arnaqueur ou un chauffard dangereux pour le bien de la communauté si j’en avais l’occasion.

Un Français m’avait dit une fois, horrifié « En chaque Suisse sommeille un flic! ». Bon, c’est un peu caricatural quand même, mais certains Suisses ont tendance à se mêler de ce qui ne les regarde pas et ça, c’est casse-pied. En France, j’ai l’impression que c’est BEAUCOUP plus rare, chacun vit sa vie.

→ Les Suisses, naturellement xénophobes?

Ses insinuations sur la xénophobie « naturelle » des Suisses m’a choquée… « En exacerbant la peur de l’étranger, déjà ressentie naturellement par une partie de la population, [certains partis politiques] ont décomplexé la parole xénophobe et banalisé les réflexes racistes. »

Comment ça, ressentie naturellement? Le racisme serait-il normal en Suisse? Oui, il y a l’UDC, le parti le plus à droite, qui obtient près de 30% des suffrages, oui il y a le Mouvement Citoyen Genevois dans la cité de Calvin, mais les partis très à droite sont autant présents que dans d’autres pays d’Europe – et ils ne font certainement pas l’unanimité en Suisse! Le Front National en France a obtenu 28% des voix l’an dernier aux régionales, pour rappel.

Je pense qu’il y a du racisme en Suisse, comme il y en a partout, mais que cela n’est à nouveau pas une caractéristique du pays.

Je pourrais dire pareil des Français après tout, et ce serait une généralité et un raccourci. Le discours raciste décomplexé envers les « Arabes » en France me choque profondément depuis mon arrivée dans l’Hexagone par exemple. Et que dire de la popularité de Marine Le Pen?

→ Se moquer des frouzes (un petit nom péjoratif donné aux Français)

Selon l’auteure, « Se moquer des frouzes n’est plus un tabou en Suisse, c’est même devenu tendance ». Est-ce vraiment nouveau? Je ne suis pas une témoin directe de cette attitude aujourd’hui, mais je me pose la question… Parce que je me souviens très bien que c’était déjà super tendance dans la cour de récré quand j’avais 8 ans à peu près. Se moquer gentiment (ou moins gentiment) de nos voisins est ancré chez les Romands depuis longtemps… Je mettais cela sur le compte d’un complexe d’infériorité stupide. Stupide car nous devrions être fiers de la Suisse sans devoir rabaisser les voisins, oh ouais! Voir paragraphe plus bas sur le « distinctiveness threat »

→ Ce qui m’a énervé aussi

Le dernier chapitre du livre m’a achevée: elle utilise un fait divers horrible, le meurtre d’un Français dans une entreprise par un employé (visiblement déséquilibré), pour symboliser le racisme anti-français, et vire dans l’émotionnel (j’ai horreur de cela!). À un autre endroit, elle compare aussi le racisme envers les Français en Suisse à… l’antisémitisme %( Cela va trop loin pour moi!

Une autre de ses remarques m’a sidérée: elle semble s’insurger du fait que lors d’une naturalisation en Suisse allemande, on exige du candidat qu’il parle allemand. En plus, il y a un test sur la Suisse. C’est pareil en France pourtant: un test de français ou un diplôme dans cette langue est exigé, et le candidat est soumis à un petit questionnaire oral sur le pays (sans aucun doute moins difficile que dans certains cantons). Avant de s’étonner des pratiques de la Suisse, elle devrait vérifier ce qui se fait en France ;)

Même si obtenir la nationalité suisse reste beaucoup plus difficile..

Bienvenue-en-Suisse-selon-Marie-Maurisse

Alors, avez-vous envie de piocher ce livre pour vous faire votre propre avis dessus? S’il ne faut pas tout prendre pour argent comptant en le lisant, ce bouquin a le mérite de susciter le débat ( et mes grincements de dents ;)

Le racisme anti-français en Suisse

Quand on évoque ce thème – qu’il est intéressant de discuter! – on entend plein de Suisses qui s’énervent et disent que ce n’est pas vrai. C’est un peu facile: pour savoir si les Français installés en Suisse se sentent victimes de racisme, il faudrait que ce soit eux qui prennent la parole!

D’un côté, moi, j’ai vu et entendu parler de pneus crevés sur des voitures ou motos aux plaques françaises (mon pauvre coloc…). Quelle conclusion en tirer? Ce n’est pas anodin tout de même! Mais de l’autre, j’entends les témoignages de Français qui se disent bien accueillis et n’ont jamais vécu ces problèmes.

Il y a sans doute des actes /réflexions de racisme envers les Français en Suisse, mais sont-ils fréquents? Augmentent-ils?

Je me demande si cette problématique ne viendrait pas surtout des tensions dans les zones où travaillent des frontaliers (Genève & Neuchâtel par exemple). Si c’était ça la cause de ces actes de « racisme », la peur de se faire « voler » son travail et la jalousie?

Concernant les moqueries envers les Français, parfois assimilée à un complexe d’infériorité ou de supériorité de la part des Suisses, il y a un point intéressant évoqué dans le bouquin. La journaliste interroge Franciska Klings, chercheuse en psychologie sociale, qui explique le phénomène de distinctiveness threat. (menace de distinction).

« Chaque groupe social a besoin de se sentir unique pour exister. Si l’un d’eux est très semblable au nôtre, alors nous aurons tendance à lui trouver des attributs différents afin de s’en distinguer. C’est ce qui se joue entre les Suisses romands et les Français: une manière pour les premiers de se différencier des seconds et de les qualifier négativement. » Aha… En être conscient peut peut-être permettre de dépasser cela!

 

Du grain à moudre:

→ Pour l’auteure, être anti-frontaliers, c’est forcément être raciste envers les Français. Est-ce forcément le cas? Je ne pense pas, mais cela sert sans doute d’excuse à certains racistes.

→ Elle semble choquée par le concept de « préférence nationale » dans l’emploi. On ne va pas (trop) parler de politique, mais personnellement je trouve logique d’engager en priorité les talents au chômage déjà installés dans le pays, à compétence égale. Vouloir le faire, est-ce être raciste? Pas forcément à mon avis, même si à nouveau cela peut servir d’excuse.

 

Les Français qu’on n’aime pas en Suisse: le profil du « Parisien »

Pour finir, il faut noter qu’il est vrai que certains profils de Français passent très mal en Suisse. Mais ce sont les mêmes que les Montpelliérains détestent aussi, et qu’ils appellent les « Parisiens ». Je pense qu’on peut être un « Parisien » et venir de Marseille d’ailleurs… Et avoir grandi à Paris sans jouer les donneurs de leçons bien sûr ;)

Ce sont ces Français qui viennent poser leurs valises dans la petite Suisse (ou dans le Sud de la France / au Québec / n’importe où finalement) et vont toujours comparer la situation à la France ou Paris, en montrant bien que chez eux, c’est mieux. Exemple entendu plusieurs fois? « Pffff, je vis à Lausanne/Montpellier, mais c’est chiant, y’a rien à faire ici… À Paris, c’était tellement mieux… » (Lausanne étant une des villes les plus culturelles de Suisse romande, donc imaginez l’insulte, et je vous jure qu’en y mettant du sien on ne peut pas s’ennuyer à Montpellier)

Ces gens qui ne font pas d’effort et ouvrent leur grande gueule, évidemment qu’ils ne s’attirent pas la sympathie des locaux. Évidemment qu’on ne les invite pas chez soi. Evidemment qu’on les évite et que de temps en temps on les remet à leur place avec une remarque pas très sympa. Mais ce n’est pas du racisme! Un Zurichois se comporterait ainsi, on le trouverai tout autant désagréable.

Et vous, vous avez déjà dû supporter de telles personnes? Je veux vos anecdotes! ;)

PS. Si vous vous reconnaissez dans ce profil, essayez de faire un effort! Et remettez-vous en question…

Mes lives sur la Suisse
Ma bibliothèque de livres sur la Suisse! Vous pouvez retrouver les articles par ici: « LE SUISSOLOGUE » – « ENTRE ROUGE ET BLANC » – « RANDO BIERES« 

D’ailleurs, circule aussi en Suisse le cliché du Français qui a la grande gueule ou qui est un dragueur relou: mais c’est comme toujours, on ne va remarquer que ce type de personnes désagréables, alors que les Français qui se comportent normalement passent inaperçus. Et on croit que ce sont des tares représentatives de leur nationalité ensuite… Pauvres amis français!!! C’est tellement faux. Je vous le dis, et je vis entourée de ces gens-là!!!

Voilà, je vous ai livré MON ressenti sur le livre. Si vous l’avez feuilleté vous aussi, qu’en avez-vous pensé? Après tout ce blabla, je vais me servir un verre de Ricard d’eau et je vous laisse la parole à présent… Je me réjouis de vous lire.

Je vous demande de rester impérativement polis si vous avez quelque chose à redire sur le point de vue de Marie Maurisse (ou le mien d’ailleurs) svp. Je serai obligée de supprimer les commentaires jugés injurieux.

APPEL A TEMOIGNAGES:  Cela m’intéresserait surtout d’avoir des témoignages de Français installés en Suisse: avez-vous déjà ressenti du racisme? Comment s’est passée votre intégration?

Vous pouvez me raconter cela par mail (kantutita (A) hotmail. CH!) Je pourrai changer vos noms / mettre un pseudo et les publier dans un prochain billet, pour avoir une variété de points de vue sur la question :)

Ou si vous préférez en discuter en live par ici, ne vous gênez pas!

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42 réflexions sur “J’ai lu « Bienvenue au Paradis », ce fameux livre sur la Suisse!

  • Je suis mi-suisse ayant toujours vécue en France… Et le nombre de fois où j’ai entendu de petites critiques contre les Suisses ! Le français à la critique facile et l’ouverture d’esprit un peu fermé ? Plus sérieusement, je pense que ce qui agasse les suisses c’est ce que tu décris des parisiens (tous ne sont pas comme ça heureusement) mais cette façon d’être du français, de se sentir un peu trop chez lui de partout…et de ne pas prendre conscience de la chance qu’il a d’être là où il se trouve, un peu plus d’humilité ne ferait pas de mal… Ça m’agasse d’entendre les frontaliers se plaindre et à côté de ça de nous « narguer » avec leur salaire… Et puis cette journaliste devrait se transformer en « arabe » en France, ca lui donnera l’occasion de rééditer son livre ! ? apres effectivement les insultes ne feront pas avancer le débat et c’est bien dommage… Il serait plus intelligent de démonter ses arguments, ceux qui doivent l’être bien sûr… Les Suisses ne sont pas parfaits ?Mais ils sont pas mal quand même ! ?Ma moitié Suisse je la trouve plutôt pas mal! Pis j’ai pris que le meilleur du français ! Quelle chanceuse je suis !!!

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  • Je n’ai pas (encore) lu l’ouvrage incriminé, donc je ne vais pas m’exprimer sur son contenu. Par contre, comme toi, j’ai été profondément choqué par les réactions violentes auxquelles l’autrice a dû faire face.

    Pour ce qui est du racisme anti-français, j’ai le sentiment, là où je vis, soit dans une zone frontalière, qu’il existe et s’aggrave avec la crise. Il touche certes d’abord les travailleurs frontaliers, mais pas seulement. Incidieusement, il tend à se généraliser. C’est triste et c’est aussi à nous de remettre l’église au milieu du village (ou la fumée au milieu de la torée) quand des gens que nous connaissons tiennent ce genre de propos.

    Pis sinon, je me permets d’émettre un doute sur le fait que Lausanne soit la ville de Suisse romande la plus culturelle, mais ça n’est que le reflet de mon chauvinisme chaux-de-fonnier ^^

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    • Merci pour ton message Pikatchoune. C’est intéressant d’avoir ton ressenti sur la question – depuis une zone frontalière comme la Chaux de Fonds!

      Et je suis tout à fait d’accord avec toi, c’est aux Suisses de prendre le problème au sérieux et de s’opposer à la généralisation de ce type de discours.

      Et tu as raison pour Lausanne, j’ai modifié le texte, c’est « une des villes » les plus culturelles à présent haha. :D

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  • Je vis en Suisse depuis bientôt 2 ans dans le canton de Neuchâtel , les premiers mois ont étaient très compliqués mais par ce que je venais de quitter mon travail , mes amis et ma famille . Difficile de s’intégrer quand on ne travaille pas . Depuis j’ai trouvé un boulot et cela a tout changé , j’ai rencontré des français , des suisses , des italiens et je n’ai jamais rien ressenti de péjoratif . Je travaille avec beaucoup de suisses et de frontaliers et nous sommes une super équipe . Je m’amuse avec mes collègues d’apprendre des mots et des expressions suisses . Après il ne faut pas oublier que la suisse romande même si on parle le français ce n’est pas la France et il faut se plier aux habitudes et aux règles du pays . Moi qui ai vécu 10 ans à Marseille , je circulais en voiture à la marseillaise on peut le dire lol mais depuis que je suis en Suisse je suis très disciplinée au volant et je ne klaxonne plus :-)
    Et je compte bien continuer à m’épanouir au bord du lac de Neuchâtel et continuer à apprécier les magnifiques paysages suisses ^^

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    • Merci Marie de partager ton expérience! Je mets ton commentaire de côté pour un article qui regroupera des témoignages de Français sur leur intégration ;)

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  • « Je me demande si cette problématique ne viendrait pas surtout des tensions dans les zones où travaillent des frontaliers (Genève & Neuchâtel par exemple). Si c’était ça la cause de ces actes de « racisme », la peur de se faire « voler » son travail et la jalousie? »

    Je reprends ce paragraphe-là car pour moi il est la clé du problème. Je n’ai pas lu le livre de cette femme et ne pense pas le faire mais ai beaucoup apprécié ton analyse pertinente. C’est dommage car j’avais un ancien collègue qui avait travaillé en Suisse durant 2 ans et aurait pu discuter de cette thématique avec toi. Lui n’est resté que 2 ans en Suisse, travaillait aussi dans le coin de Genève (encore un! ;)) et est parti car trop de Français au mètre carré et disons c’était mal vu. J’en n’en écris pas plus car ne voudrais pas parler à sa placer et déformer ses paroles et son expérience. Ceci dit, il n’a jamais tenu les propos virulents de Marie Maurisse: il a vécu son expérience en Suisse, en a profité, et voilà. Chaque expérience contient ses points positifs et négatifs.

    Pour revenir au bouquin en question, je vais peut-être dire une bêtise mais m’interroge déjà quant au titre en lui-même. Pourquoi parler de « paradis »? Depuis quand existe-t-il encore des lieux sur terre que l’on peut appeler « paradis » (je ne parle pas des endroits paradisiaques style Tahiti mais des pays « parfaits »)? Ou alors sous-entendait-elle « paradis fiscal » avec ce titre?

    J’ai lu pas mal de livres sur l’expatriation, d’Américaines/Britanniques/Australiens vivant en France par exemple et me suis très peu souvent retrouvée dans leurs écrits et leur expérience. Pourquoi? Car tout dépend du milieu dans lequel on évolue et dans la majorité de ces livres, on parlait davantage « cocktails » façon « fête chez l’Ambassadeur » que de marchés typiques français par exemple. Ainsi je m’interroge quant à l’auteure de « Bienvenue au Paradis » et à son expérience: « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ».

    Quoi qu’il en soit, je tiens à te féliciter encore une fois pour ton très bon article et ton raisonnement fondé.
    Bisous à toi,
    Stéphanie
    xxxx

    Répondre
    • Merci pour ton commentaire Stéphanie! Des bisous!
      (Je réponds tard car je suis à la bourre :P)

      Répondre
      • Je viens de voir ton message, un peu beaucoup en retard! :-)
        Merci de nous répondre à chaque fois car c’est très chronophage.
        Belle semaine à toi & gros bisous,
        Stéphanie
        xxxxx

        Répondre
  • Ce livre qui énerve les Suisses ! Vraiment ?
    Et j’ai lu le « Bienvenue au paradis » : La plume d’un journaliste est beaucoup différente de celle d’un écrivain ; le reste c’est une question du style et de talent. Un brin de statistique :
    23% des Suisses ont déclaré le français comme langue maternelle, 11% des Romands consomment un à quatre livres par an. Combien des romands vont acheter vraiement ce petit bouquin provocatif de Madame Maurisse ?
    Jean Thomas Weber, « suisse toto/expatrié », journaliste libérale

    Répondre
    • Eh bien, vous avez dû manquer les réactions sur les réseaux sociaux: même sans l’avoir lu, les Suisses romands ont eu une réaction très forte contre ce livre, ou plutôt son auteure depuis ses passages dans les médias! J’ai même dû supprimer des commentaires déplacés sur la page Facebook du blog -alors qu’habituellement il n’y a pas de dérapages.
      Difficile à imaginer, mais le thème ne laisse pas les Romands indifférents!

      Répondre
    • Bonjour Daniel! Merci pour le lien: il faudrait qu’on s’échange nos lectures alors ;)
      Je vais découvrir votre billet. Une belle journée!!

      Répondre
      • Bonjour à vous!
        Echanger nos lectures? Avec grand, grand plaisir!
        Je vous souhaite une agréable lecture de mon billet sur José Seydoux.
        Bonne fin de semaine!

        Répondre
        • C’est que vous m’avez vraiment donné envie de lire ce bouquin!! Je me le procure à la rentrée ;)
          Votre billet était très bien écrit en plus.
          Bonne fin de semaine à vous!

          Répondre
  • Bonjour !
    En tant que binationale (comme Camille qui a posté le 1er commentaire !), je me sens vraiment concernée par ce genre de débats – je n’ai néanmoins pas lu l’ouvrage en question, à vrai dire il ne m’attire pas du tout…
    Je tenais juste à préciser qu’en France aussi, la préférence nationale existe bel et bien, elle ne porte juste pas son nom et n’est pas vraiment assumée ! Un exemple concret : la TPE française m’employant a dû justifier sa volonté d’embaucher une jeune personne originaire d’un pays des Balkans (hors UE). Cette personne a suivi une partie de ses études en France et il se trouve que son profil correspondait parfaitement au poste ouvert.
    Il a fallu que l’entreprise justifie qu’elle n’avait pas trouvé de candidat idéal français et dans un 2nd temps venant d’un autre pays de l’UE. Il a fallu assurer un nombre incalculable de démarches administratives pour la boîte et pour la personne, ainsi que pour elle en complément des examens de santé renforcés (au-delà de la visite médicale d’embauche) que j’ai presque trouvés humiliants.
    Tout est désormais terminé mais les étapes ont été laborieuses !
    Il ne faut donc pas se voiler la face sur ces procédés.
    Longue vie à ce blog et salutations à tous !

    Répondre
  • Ah là dessus j’aurais pas mal de choses à dire!! Et franchement plutôt dans le sens opposé à celui de ce livre! Alors oui, en suivant l’actualité on ressent parfois une forte tension dans les zones frontalières. Mais c’est les actualités et ils parlent donc des problèmes quand il y en a!
    Comme je vis en Suisse alémanique et en zone frontalière (Oberes Rheintal, à la frontière avec l’Autriche et le Liechtenstein), je peux témoigner de ce que c’est ici. Déjà, être français ne pose aucun problème. Juste qu’on me demande toujours si je viens de Suisse Romande. Quand je réponds que je viens de France, je ne ressent absolument rien de spécial. En arrivant ne savais pas si je devais m’attendre à une réaction positive ou négative au fait que je sois français et non romand, en raison des clichés! Allaient-ils mal me percevoir parce que je suis étranger? Ou au contraire bien parce que je ne suis pas un de ces maudits Welches? Du coup maintenant c’est plus devenu une blague.
    Ici, en dehors des classiques clichés entre voisins, on arrive à ressentir une certaine animosité (mais qui reste anecdotique) envers les allemands. Par contre rien contre les autrichiens ou les liechtensteinois! D’ailleurs ces deux pays partagent la même opinion face au voisin du nord… Très probablement le même mécanisme défensif que pour les romands face aux français! Et là ils sont trois à pouvoir s’unir contre le grand méchant…
    Sinon niveau « frontaliers », il n’y a pas les tensions qu’on peut rencontrer à Genève ou au Tessin. De toute façon ici tout le monde est frontalier. Je le suis moi-même, je travaille au Liechtenstein, comme beaucoup de monde ici. Et contrairement au reste des régions frontalières, personne n’y trouve à redire, vu que de toute façon il y a plus de frontaliers au Liechtenstein que d’habitants. Donc l’argument du « il nous prennent nos emplois » ne tient pas!
    Comme mon expérience personnelle m’a montré que ces histoires tiennent beaucoup plus du cliché qu’autre chose, j’ai tendance à aborder le sujet avec humour. Quand je parle avec un romand, je lui dit qu’il a quatre bonnes raisons de me détester: je suis un frouze, je suis un immigré en Suisse, je suis (géographiquement) un peu bourbine, et je suis frontalier! Du coup il rigole.
    Sinon, dire que les suisses (ou n’importe qui d’autre) sont fermés, c’est une grosse blague. Il est vrai que culturellement un suisse et plus réservé qu’un américain par exemple qui va tout de suite t’appeler « my friend » (oh! un cliché!), mais où qu’on soit dans le monde, quand on arrive dans un nouveau lieu, qu’on rencontre de nouveaux gens, on va forcément avoir du mal à se faire de vrais amis. Tous les autochtones ont déjà leur cercle d’amis, depuis leur enfance, il est difficile de s’insérer dans un cercle. Mais en s’y donnant les moyens c’est tout à fait possible.
    Pour ma part, j’ai un cercle d’amis ici assez simple: mes collègues non locaux! Comme on est tous dans la même galère, ça crée des liens! Mais ça n’empêche pas du tout qu’on se fasse des amis locaux en plus! Juste qu’au début, ça aide.

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  • Bonjour
    Je ne découvre ce blog que maintenant. Trop tard puisque vous voilà repartie pour d’autres cieux
    Je suis une genevoise installée à Montpellier depuis plus de 30 ans et, donc, en partie assimilée française, même par ma propre famille.
    Je ne peux parler que de Genève où il y a indéniablement une xénophobie anti-frouzes mais j’ai plus l’impression que la partie se joue à chauvin/chauvin et demi., l’un répondant à l’autre, souvent à partir d’idées préconçues ce qui n’est pas toujours plaisant à entendre de part et d’autre.
    Les français ont un peu tendance à voir, en général, les pays francophones comme une sorte de « banlieue » et les francophones comme des provinciaux. Ces derniers doivent un peu s’accrocher pour imposer leurs identités et leurs particularité culturelles, qu’ils soient Suisses, Belges ou Québécois, non sans une certaine exaspération.
    Les frontaliers qui proviennent, eux même, de la « banlieue » de Genève et qui se hasardent sur le terrain du chauvinisme, sous-estiment, sans doute, celui des Genevois et des Suisses et c’est un sport national ;-)
    Au plaisir de vous rencontrer un jour, j’espère
    Félicitations pour ce blog

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    • Pourquoi imposer une particularité et identité culturelle?On a déjà la nouvelle imposition fiscale:)

      .C’est normal que nous gaulois n’ayons plus envie ,à force:)On parle moins des chicanes belgo- romande des expats en France:mais j’en connais un rayon…Et en plus ça fait de la pub pour grossir les rangs flamands et schwyzdütsch.J’ai trouvé la solution:être flamand- français:)-romanche:)

      J’attends maintenant l’adoubement de la conseillère fédérale Marie -Thérèse Porchet née Berhelet .Elle m’a déjà donnée une leçon de géographie suisse .Mais si elle sait que j’habite à Bâle elle va adorer:)un bourbine français:le comble!:D Elle est bien dans la secte du soleil.Je me suis déjà taper les allemands quatre ans :envie de changement germanique euh alémanique pardon:)

      Par contre ,quelque soit le francophone tu passes quelques années à Paris ,Londres tu reviens après à Bruxelles ou Genève:logique que tu trouves ça « provincial »:)C’est pas forcément dédaigneux,ça peut être la réalité.Tu es sorti de l’esprit canton ou wallon qui bouge peu sinon pour aller dans le banal Sud ou à la « mer ».Tu as donc changé tes repères géographiques et ton périmètre culturel en vivant dans une autre échelle.ça déphase:)et te fait changer.

      La banlieue ,ça n’a rien à voir avec le fait que les autres pays francophones le seraient .Ce sont des ghettos chics et défavorisés à Paris ,Lyon avec une culture spécifique .Mais quand on connait mieux :il y’a des opportunités insoupçonnées culturellement à en profiter:)Pas forcément une zone à éviter.L’Odysseum,j’en suis moins sûr:)

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  • Je me rappelle avoir passé une nuit à Montpellier et ne pas trouver mon hôtel. Je me dirige vers un groupe de personne et demande si quelqu’un peu m’indiquer le chemin. Tout sourire un homme me dit: « tu as un drôle d’accent, tu viens d’où? ». Je lui réponds avec le même entrain que je suis suisse! Et là l’homme perd son sourire et me dit – » ouais c’est par là bas » .

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  • Facile de dire « ça n’existe pas « quand on est pas français et qu’on ne subit pas ça au quotidien. On est obligé de ne rien dire, d’être discret, et d’encaisser parce que si on élève la voix, on nous dit que « c’est normal, on est français, et donc grande gueule »… dès que l’on dit quoi que ce soit pour se défendre, on s’en prend plein la figure. Si peut de personne parle de la francophobie, c’est pour ça! Ça ne veut pas dire qu’elle n’existe pas! Et c’est pas faute d’avoir fait du bénévolat dans des associations ici, d’avoir fait des activités avec les gens de mon village, de m’être intéressé à eux, d’avoir été discrète, de ne l’as pavanercomme ils disent. Rien n’y fait… Même ma fille me demande pourquoi on n’aime pas les français ici…
    mais vous avez raison, plutôt que de reconnaître quoi que ce soit, il vaut mieux dire ( encore) que les français sont mal aimable, pas serviable, qu’il n’aime pas les Suisses, etc… je ne m’attendais pas a mieux!
    Enfin si, quelqu’un qui va me dire « ben il faut rentrer chez vous alors »…

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  • Francine Sidler-Sicard

    Jj’ai lu le livre de Marie Maurisse et me suis bien amusée. Française, mariée à un suisse et établie en Suisse depuis bientôt 48 ans, je ne peux que confirmer tout ce qui a été écrit dans ce livre. Je confirme la faculté des suisses à critiquer tout ce qui est étranger à eux (et tout particulièrement les français de la part des romands) et souvent avec une incroyable venimosité et par contre leur incapacité à faire leur propre auto-critique. Je suis arrivée à creuser ma niche dans ce pays où sont nés mes enfants et passer outre leurs remarques stupides et méchantes et n’hésite pas à remettre leurs pendules à l’heure. Oui les suisses sont très xénophobes! Je suis arrivée à la conclusion que les suisses souffrent d’un énorme complexe d’infériorité qu’ils compensent en rejetant les autres.

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    • Merci pour votre témoignage. Que c’est dommage comme attitude!
      Remettons les pendules à l’heure comme vous dites des gens qui se permettent des remarques méchantes et déplacées :/

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  • Bonjour,

    La récente coupe du monde de football à particulièrement mis en évidence la bêtise « des gens qui sont nés quelque part » comme dirait Brassens (http://www.analysebrassens.com/?page=texte&id=116&%23) mais aussi un complexe d’infériorité et/ou de frustration presque « maladif » chez certains…

    J’ai vécu et je vis encore en tant que frontalier cette « bêtise » au quotidien. Je peux vous assurer qu’elle ressemble à la description de l’antisémitisme des années noires : « les français sont sales, des travailleurs acharnés, radins, à la limite des pilleurs qui dépensent en plus nos francs CHF en France, râleurs, fiers, etc… ». Certains locaux m’ont même dit : « Rentres chez toi, ici les frouzes, on ne vous aime pas ».

    Je les remercie pour leur franchise mais pour info, je suis *** invité *** ici, suite à une proposition pour venir travailler en Suisse mais pas parce que j’ai initié personnellement une recherche d’emploi pour travailler ici. Concrètement, je fais un travail qu’aucun Suisse ne pouvait/voulait faire; je le fais le mieux possible, je m’acquitte des impôts (à la source) et bénéficie des généreux avantages que peuvent avoir les frontaliers manifestement mal-aimés d’un coté comme de l’autre puisque fortement taxés par leur pays d’origine aussi…

    Concernant les remarques ci-dessus, je suis choqué par ceux qui justifient les mauvaises choses par des choses encore pire (en France ou ailleurs), c’est simplement triste, petit et minable. Avec seulement 200 ans de recul sur l’humanité, à ce jeu, tout est donc justifiable et donc super… « tout va bien ! » (comme dirait l’autre).

    Ce problème de tolérance entre les peuples n’est pas lié intrinsèquement aux caractéristiques sociétales, culturelles ou humaines des suisses ou des français; c’est un défaut d’éducation. Comme l’a écrit A. Jacquard dans « Éloge de la différence », pour espérer survivre, il ne faut pas seulement tolérer mais encourager la différence. Sans cette attitude, c’est bien le stéréotype « des rouquins des zones reculées » qui arrivera (ce que mon amie appelle « fin de race »;). L’économie en panne encourage le nationalisme et le nationalisme encourage la masse des conneries de groupes (ou le groupe des conneries de masse). Un ballon ou un bouquin suffit parfois pour le constater…

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    • Merci du partage de votre expérience. Ce n’est pas évident en effet comme situation.
      Surtout qu’on ne s’en rend pas forcément compte en tant que Suisse.
      Espérons que les mentalités changent… Et que vous rencontrez aussi des Suisses plus ouverts!

      Par contre, pour le foot, n’espérez pas que la Suisse soit un jour pour la France… le foot exacerbe le patriotisme!

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  • J’ai lu avec beaucoup d’intérêt, souvent. du plaisir et parfois des frissons dans le dos, votre billet et tous les commentaires qu’il a suscité. C »etait la première fois que je « tombait » sur votre blog, par hasàrd en cherchant de l’info sur « Bienvenue au Paradis » et le thème de la xénophobie anti-francaise en Romandie. Je suis Genevois et protestant, et mon ancêtre était un immigré venu du Var au 17e siècle. J’ai épousé une Suissesse née en France, dont les parents étaient d’origine française, juif pour l’un et catholique pour l’autre. Nous avons toujours habité en Suisse Romande, et depuis bientôt 15 ans en partie dans un petit village de Haute-Savoie. C’est vrai que nous parlons la même langue que les « autochtones », à part l’accent. C’est vrai aussi que n’avons pas toujours l’impression de vivre dans le même monde et que les querelles de voisinage dans un village n’arrangent pas les choses (Il faut noter que nous avons acheté la maison à des Français, qùi avaient eu les mêmes problèmes !!!). Nous avons assez souvent subi, de façon parfois sournoise mais tout à fait claire, des manifestations de « racisme anti-Suisse ». Lors de nos multiples périple dans ce beau pays qu’est la France, nous n’avions rien vécu de tel. L’expression « nul n’est prophète en son pays » est sans doute vraie, et on pourrait ajouter « et encore moins dans le petit village voisin tout près de la frontière, si on y habite ». Merci pour votre billet.

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  • Les Suisse n’acceptent pas la critique venant d’étrangers et encore moins du français frontalier, cette sois-race cupide et arrogante. Mais allez dire à un Suisse qu’il est raciste et regarder ce qui arrive à cette journaliste! . Essayer de dire à un Genevois qu’il n’y a pas de soleil pendant plusieurs mois de l’année a cause du stratus ou que cette ville est sale et vous serez congédiés ! Les étrangers n’ont tout simplement le droit d’emmetre aucune critique ici. Pourtant ‘ sans liberté de blâmer il n’est point d’eloge flatteur ». C’est sans doute le choc des cultures. En vivant ici, j’ai appris que malheureusement, la connerie n’avait pas de frontière…

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  • Bonjour kantutita ,
    Vous qui vouliez des ressentis de personnes lambda, je peux vous aiguiller un peu, Avant de m’installer en Suisse, beaucoup de personne me prévenait du fascisme qui régnait en chaque Suisses, mais comme je préféré me faire mon propre avis, je n’ai pas prêté attention a toutes ces personnes qui insultaient gratuitement les Suisses… Mais voila presque 1 an que je suis sur le sol Suisse(proche de Morat) et je n’ai qu’un seul souhait, fuir… et c’est bientôt le cas. Il est vrai que la Suisse est magnifique avec des randonnées a couper le souffle, qu’il fait bon vivre mais tous ses autochtones me font bien ressentir que je ne suis qu’une étrangère, je ne suis pas a ma place ici. On dit beaucoup que le français est bête, râleur, sale et méchant, au moins avec les français on sait a quoi s’en tenir car on est franc! Par contre je trouve que le suisse est ignorant, hypocrite et fasciste. Pour vous dire, je travaille actuellement dans un petit commerce, j’ai appris que beaucoup de clients ne voulaient plus venir en magasin parce que j’étais FRANÇAISE… ils sont tout sourire devant moi mais n’hésite pas a appeler mon patron pour lui dire tout ce qu’ils pensent de moi! Quand ils reviennent au magasin, toujours ce beau sourire et le fameux  »et je vous souhaite une toute bonne journeyyy », et sorti du magasin un bon coup de poignard dans le dos! Après j’ai énormément, mais vraiment énormément d’anecdotes a raconter que ça pourrait en faire un livre aussi. mdr. Je ne suis pas parano mais les suisses me font me sentir comme une sous merde…. plus jamais je ne veux ressentir ce genre de sentiments!

    Pourtant voila 4 ans que je voyage a l’étranger et jusque la, je n’avais encore jamais ressenti autant de mépris pour le français…,

    Une toute bonne journey

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    • Bonjour! Mais quelle horreur!! Après, je pense que la mentalité dans un petit village est très différente d’une grande ville, et qu’il ne faut (surtout) pas mettre tous les Suisses dans le même panier. Mais ça suffit pour être dégoûté.

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      • Oui je sais qu’il ne faut pas faire d’amalgames, c’est comme pour tout! Je côtoie aussi de très belles personnes mais malheureusement, elles sont rare. Pourtant la Suisse est vraiment un pays magnifique.
        Bonne soirée

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  • Bonjour,

    Je suis Francaise, venue en Suisse suite à une délocalisation de mon poste de mon entreprise (francaise) en Suisse. J’ai d’abord habité quelques temps sur Nyon, dans le Vaud, puis sur en Haute-Savoie (4ans) et à nouveau j’habite sur Suisse -mais dans le canton de Geneve cette fois- depuis plusieurs mois.
    Comme vous l’avez si bien dit, il y a du bon, comme du méchant (ou de l’idiot) partout… Cependant, je trouve qu’en général, le Suisse m’a (en tant que femme, et en tant que Francais) mieux traité que le Francais moyen.

    Déjà le Suisse s’est beaucoup moins permis avec moi (simple femme) des reflexions et gestes machistes ou déplacées. Je précise que je ne suis qu’une simple petite employée, donc pas vraiment protégée par un prestigieux pedigree / poste. En France, j’ai eu des dizaines d’avances non-soliicitées et déplacées à devoir décliner, au travail comme en dehors, quand je ne parle pas carrément de gestes (mains aux fesses, mains sur les genoux, voir « frottis » dans le métro …(Beurk) ». Et si j’avais le malheur de me débattre, c’était la violence un coup sur deux (verbale voire physique), ou d’oser éventuellement m’en plaindre à ma hierarchie, on m’expliquait insidieusement que, bon, écoutez, vous faites un drame de pas grand-chose. Et puis, ne l’auriez-vous pas un peu cherché aussi après tout hummm ? Ce serait dommage qu’on doive se passer de vos services… Par contre, le Francais n’a aucun problème à se moquer des américains pour leur facilité à faire des procès pour harcélement sexuel. « Ils sont fous là-bas » me disait-on.

    Le Suisse a également fait preuve avec moi de plus de réserve et de retenue dans ses paroles (du moins en face – sur les réseaux sociaux, c’est peut-être une autre paire de manche, mais comme tous les pays et toutes la nationalités sont logées à la même enseigne de la « libéralisation de la parole / insulte*, cela ne fait pas pencher la balance contre les Suisses). Je n’ai que très très rarement (une seule fois en 7 ans – contre des centaines de fois en 10 ans en France) entendu un Suisse déclarer de manière ultra arrogante « Ca, on est les meilleurs (à le faire) ».
    Je pense que c’est d’ailleurs quasiment une marque de fabrique francaise, l’arrogance par rapport au reste du monde. (Entre francais, le comportement du francais est moins outrancier – nous sommes en terrain conquis après tout). Et la « culture » francaise ne fait que renforcer cela. Quotidiennement entendu à ce jour sur les chaines TV francaises : « La plus belle avenue du Monde (Champs-Elysées) / Le système de santé que le Monde entier nous envie (La Sécurité Sociale (rire)) / Le Pays (de la déclaration) des Droits de l’Homme (les américains apprecieront, vu qu’elle est directement inspirée de la declaration des droits de Virgine) / LA gastronomie à la Francaise (parce qu’on a invité la gastronomie voyez-vous…), etc etc »
    Je n’ai pas connu une seule personne francaise qui n’a pas, au moins en pensée, dénigrer le pays étranger (ou l’étranger lui-même) qu’il visitait. En substance le discours du Francais est « Oui peut-être que la Suisse/Thailande/Etats-Unis (remplacer par n’importe quel pas) a de belles montres/plages/plaines (remplacer par n’importe quel atout du pays), mais nous on a (est ?) mieux ! »

    Il y aurait encore beaucoup à dire sur le racisme du Francais versus le Suisse, mais je diverge…
    En bref, je voulais dire qu’à periode de temps équivalente (10 an en France / 7 ans en Suisse) je n’ai quasiment jamais été insultée en Suisse (mais oui, ca m’est arrivé quand même) -et parce que Francaise encore moins-, alors que j’ai été beaucoup moins bien traitée en France.
    Dieu sait pourtant que ‘évoluais dans des milieux de « bonne société » en France, donc on ne pourra pas rabaisser la débat à la faute à un milieu défavorisé…

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  • Je suis Suisse et ce livre est un torchon, cette personne qui à été accueilli en Suisse et se permet de cracher dans la soupe ca reflète bien ce qu’est la France et sont peuple aujourd’hui.

    Nous ne somme pas redevable de quoi que ce soit à la France mais il ne faut pas oublier que c’est vous Français qui nous êtes redevable.

    J’en ai marre de lire que les Suisse ceci et cela, c’est simple, et même très simple, vous n’êtes pas content, il y à un frontière, il suffit de ne pas la franchir.

    La Suisse est le pays d’Europe qui accueil le plus d’étranger chaque année alors oui il y en à marre de ces gens qui viennent ici et se croit comme chez eux.

    Le politiquement correct c’est bien pendant un moment mais la c’est de trop, ont ne peu plus cacher les réels problèmes de société et tout ces gens qui viennent de partout et se prennent pour qui sait je alors qu’il ne sont qu’invité ne l’oublier jamais.

    Nous avons nos pauvres et nous devons nous en occuper bien avant l’étranger ou le frontalier, c’est un fait et une réalité, celui qui n’est pas d’accord avec cela, qu’il ai faire un tour dans certains pays d’Europe comme la Pologne par exemple qui elle n’accepte pas bien du tout les étrangers.

    Il faut de tout mais dans un juste milieu et la ont voit clairement les abus.

    Il faut remettre des quota et plus de sévérité quant à l’accueil de tout ce monde, ont ne doit pas être un pays si facile d’accès, ca n’est pas à nous de nous abaisser alors que nous somme le pays d’accueil.

    Il faut savoir une chose, c’est que pour l’instant le Suisse est passif, mais le jour ou il est vraiment dans la M…. la vous avez intérêt à courir vite.

    Ont ne vient pas piquer le pain d’un Suisse et ca mémoriser le bien.

    Quant au torchon que cette …. à publier, elle peu en faire du feu pour réchauffer les pauvres gilets jaunes sur les rond points car elle n’a rien à faire en Suisse et le gouvernement devrait s’occuper de sont cas.

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  • Je suis Français et j’ai vécu longtemps en Suisse. J’ai vécu des deux côtés. Je fais partie des « fans du pays » comme dit l’auteure. J’ai également vécu au Québec.

    Je suis plutôt bien placé pour parler de mon accueil dans ces différents pays. Evidemment, il y règne (en Suisse romande comme au Québec) un certain complexe d’infériorité face au Français (en Suisse-allemande il n’y a absolument pas ce souci, le Français est un étranger comme les autres), et tout cela relève plus des taquineries que de racisme. Au Québec on m’a dit que les Français étaient sales et se lavaient rarement. C’est d’une stupidité… Mais en rien méchant. Il faut peut-être juste se détendre et passer à autre chose.

    Que ce soit au Québec ou en Suisse, ou n’importe où, les locaux DETESTENT qu’on vienne leur faire la morale, et ça certains Français sont spécialistes. Se faire reprendre parce qu’on ne parle pas « comme il faut » ou parce qu’on utilise pas de Carte Bleue mais des cartes de crédit, évidemment que ça énerve. Même moi parfois j’ai envie de les baffer ces compatriotes.
    Les gens nous renvoient la façon dont on les traite. Personnellement je suis quelqu’un de cool et curieux, et je n’ai jamais, jamais, jamais été embêté.
    Ah si, un jour j’étais en France avec mes plaques suisses, et une française m’a traité de « sale Suisse » avec une vraie haine dans le regard, car je ne faisais visiblement pas mon créneau assez vite. C’est cocasse.

    Son bouquin est un ramassis de lieux communs et de généralités, elle y expose sa propre expérience, cela n’a rien d’une enquête, c’est une escroquerie intellectuelle ! Si elle est si malheureuse en Suisse, et que les gens sont si racistes, elle doit être vraiment frustrée, et ne devrait pas s’infliger ça…

    Cette dame est plutôt le stéréotype du Français conquérant, insupportable, qui vient poser ses valises en terrain conquis, qui a un avis sur tout. Pas étonnant qu’elle se fasse rejeter !

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    • Bonjour Jean Peuplut :)

      Merci beaucoup de votre témoignage intéressant! Ah, vous aussi vous aimez sauter par-dessus les frontières! Je pense qu’il y a beaucoup de vrai dans votre ressenti et ce que vous dites. J’ai de la peine aussi avec les « Français conquérants ». Ils ne passent pas inaperçus en Suisse car ils agacent vite tout le monde… Alors que les Français qui s’adaptent et ne font pas de vagues, on ne les remarque même pas.
      Et concernant le livre, on est du même avis.

      Belle soirée à vous!

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  • Bonjour,

    Je suis tombée sur votre article en effectuant une recherche sur google « mentalité suisse délation ».
    Je n’ai pas lu le livre de cette journaliste et j’avoue qu’après tout ça, ça ne m’intéresse pas. Par contre, ce problème transfrontalier m’intéresse beaucoup.
    Je suis haute-savoyarde pur jus, je travaille en France et je vis à Thonon, zone frontalière : 30 km à l’est, 30 km à l’ouest, 20 km au Nord et je me retrouve en Suisse,
    J’ai grandi dans un monde où la Suisse était détestée : c’était implicite. Peut-être par jalousie pour ces voisins qui nous apparaissaient bien plus riches que nous.
    C’est ma rencontre avec les gens qui m’a fait évoluer : j’ai appris à connaître et à aimer la Suisse avec ses qualités et ses défauts, comme partout dans le monde. Depuis, pour faire sourire et « amadouer » les suisses, je leur dit souvent que « j’ai plus de points communs avec un valaisan qu’avec un marseillais !, prononcé avec mon léger accent savoyard…. sourire… Mais la meilleur preuve en est nos mots patoisants communs.
    Pourtant, tout n’est pas rose et j’ai des amis suisses qui me traitent encore de « frouze », en le pensant, même si à coté de ça, on partage plein de choses !

    Depuis longtemps j’essaie de comprendre l’origine de ces conflits. J’ai essayé de sortir de mon cas personnel, qui n’a pas d’intérêt pour explorer d’autres angles. Et je crois que j’ai un début d’explication… ‘j’aimerai beaucoup avoir votre avis :
    Je crois que l’origine est culturelle : les français sont des latins, libertaires et catholiques. Les suisses sont des germanophiles, obéissants et protestants. Dis comme ça, ça peut paraître cliché. Mais je crois que ces qualités restent inscrites, même si cachées, dans l’âme, la culture et la façon de penser des gens, à leur insu. Un peu comme un inconscient collectif.
    Par exemple : les suisses trouvent les français arrogants : normal ! en bon latin que nous sommes, on s’exprime, on gueule, on braille, on revendique. La culture catho nous apprend qu’on peut faire plein de conneries, se confesser et recommencer…..l’esprit de liberté revendiqué n’est parfois qu’un égoïsme déguisé.
    Pendant ce temps, le suisse a grandi dans un pays où chaque citoyen possède légitimement un bout de ses droits et devoirs ! Dans l’inconscient suisse, reste ancré cette notion protestante de l’humilité et de la discrétion. J’ai même un ami, un jour, qui m’a avoué que la culpabilité était très présente encore.
    Imaginez le contraste quand ces deux mondes si différents se rencontrent !!

    Conclusion : les imbéciles n’ont pas de pays ! Il s’agit peut-être de commencer à se respecter les uns les autres et à se regarder avec un peu de bienveillance. Et j’ai fini par amadouer quelques suisses dont l’un qui m’a dit, après 6 ans d’amitié « dis donc, tu es toujours à l’heure ! tu es bientôt plus suisse qu’une suisse ! »…. sourire….

    Allez, gros becs à tous !
    Kate

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  • Bonjour!
    Belle année 2021!
    Je me dois de commenter ce vieil article.
    Je ne suis ni française, ni suisse. Je suis née au Portugal et y ai passé un bout de mon enfance. J’ai vécu 5 ans en France et bientôt 20 ans en Suisse. J’habite Lausanne une ville où je me sens chez moi.
    Je me rappelle la sortie de ce livre par les commentaires de mes très nombreuses amies françaises qui étaient scandalisées de la véhémence de l’auteure. L’une de ces amies, libraire comme moi à l’époque, était très en colère contre cette journaliste pour sa manière de présenter son avis personnel comme celui de tous les français expatriés. Cette amie habite en Suisse depuis plus de 20 ans. Elle m’a dit avoir encore droit aux remarques sur sa nationalité, mais celles-ci venaient souvent de personnes qu’elle ne connaissait pas bien et/ou n’estimait pas plus que ça.
    Je crois que l’expérience décrite dans cet ouvrage, que je ne veux pas lire (cette amie l’a fait pour moi), est individuelle. Elle reflète d’autres expériences individuelles sûrement, mais on ne peut pas passer son temps à ravaler sa colère pour ensuite la déverser sans philtre dans un bouquin et faire passer ça pour une enquête.
    J’ai un vrai souci avec le terme raciste qui est utilisé. Je ne crois pas que les français soient victimes de racisme. Je ne minimise pas ce qu’ils peuvent vivre au quotidien et ai à plusieurs reprises défendu des collègues français contre des collègues d’autres nationalités (suisse et autres). Mais, le racisme est systématique et nationalement intégré. Un exemple s’impose. Un saut à la ligne aussi.
    Dans les années 50-60 en Suisse, à Lausanne, il y avait sur les vitrines de beaucoup de commerces (boulangeries, bar, magasins etc.) des mentions « interdit aux italiens/portugais et chiens ». Mon concierge de l’époque en Suisse depuis 40 ans passé, portugais aussi (ça c’est un stéréotype) me racontait que son père en 1964 (il a été très précis sur l’année ça l’a marqué) venait de monter le Petit-Chêne à pied (tu peux presque embrasser le sol tellement elle est pentue cette rue) et est allé s’asseoir à la brasserie de La Bavaria. Il a attendu une demie-heure pour se faire servir et quand enfin un serveur s’est approché de lui, c’était pour lui dire que les portugais n’étaient pas les bienvenus. Alors, là oui je suis d’accord c’est du racisme. Mais, je ne pense pas que les français subissent ce genre de traitement.
    Autre petite anecdote cocasse, quand j’étais à l’école à 11 ans (en Suisse) deux charmants garçons de ma classe (deux des quatre suisses de notre classe de 20) m’ont arraché une touffe de cheveux qui remplissait leur poing, l’ont faite brûler et m’ont dit que si ça puait c’était parce que j’étais portugaise. Oui du racisme. Je ne me suis jamais dit que c’était la Suisse ou les suisses qui était racistes, je me suis dit que c’était ces deux futurs gentlemen qui l’étaient.
    Faire tant de bruit pour si peu. Des stéréotypes débiles on en a tous reçus en plein nez pour une raison quelconque, faut rester ferme et leur répondre c’est tout. Que les français se calment, ils sont les bienvenus sauf quand ils ne le sont plus comme chacun de nous. Se cacher derrière une nationalité pour ne pas avoir à affronter ses propres limites ou le peu de sympathie que l’on attire me paraît trop facile.

    Sinon super blog!!

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    • Bonjour Catarina!
      Merci beaucoup pour ce témoignage et votre regard sur le racisme. Oui, comme vous le dites, il faut éviter les généralités.
      C’est horrible ce que vous racontez sur le racisme contre les Portugais en Suisse durant ces années. Cela me semble difficile à imaginer, merci pour le partage! Je n’en avais jamais entendu parler aussi concrètement.
      Et alors les gamins méchants, pffff… Quelle horreur, vous avez dû être traumatisée!

      Une très belle année à vous! et au plaisir de vous lire encore dans les commentaires :)

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  • Merci pour ce blog vraiment très intéressant. Cet article et les commentaires le sont aussi également.
    Je n’ai pas lu le livre de cette journaliste, pourtant ça fait un moment que j’hésite à l’acheter, mais ce que je viens de lire m’a convaincue de ne pas l’acheter.
    Effectivement, il semble n’avoir aucune méthode de recherche scientifique, et ne semble être qu’une autobiographie.

    Je vais en Suisse depuis bébé (j’ai plus de 40 ans) car j’y ai de la famille et des amis. J’habite à 1h30 de Genève. J’y vais toujours pour des vacances ou week-end, très souvent. Je n’ai jamais ressenti de racisme anti-français. Peut-être que si j’y travaillais j’en ressentirai de temps en temps ?
    Mais c’est tout de même en France qu’on m’a traitée de sale blanche ou de sale française (de la bouche de personnes probablement françaises aussi, mais dont les parents sont immigrés). Je ne l’oublierai jamais, que ce soit à 12 ans ou plus tard. C’est insultant, surtout dans son propre pays !

    J’ai travaillé 2 ans à Paris, ville que j’aime pour le tourisme mais pas pour y vivre, et pourtant moi aussi du fin fond de mes montagnes je parle des « parisiens » avec une petite pointe d’ironie… mais j’accueille mes copains parisiens avec plaisir quand ils viennent prendre l’air à la montagne… Au fond on est tous le « parisien » de quelqu’un ! A Grenoble ils ont les lyonnais, à Genève ils ont les français, et puis voilà. Le problème n’est pas la nationalité, mais le comportement.

    Dans mon travail, comme probablement dans beaucoup d’autres, on n’apprécie pas les gens qui arrivent d’ailleurs en souhaitant révolutionner nos pratiques, critiquant tout ce qui a été fait auparavant (même si certaines critiques sont justifiées), surtout si cette personne vient d’une Grande Ecole ou de Paris. Cela braque immédiatement. Donc je comprends tout-à-fait les suisses qui ont été confrontés à ce genre de personnes. Ceux qui sont intelligents font la part des choses et savent bien que c’est plus une question de personnalité que de nationalité !

    Pour finir, si les suisses étaient si racistes, je n’aurais pas reçu une dizaine de proposition d’emploi depuis 6 mois pour venir travailler là-bas. Au point que finalement, je m’apprête à franchir la frontière, et cette fois, pas pour faire du tourisme !

    Alors comme pour mes autres déplacements longue durée à l’étranger (travail, études, vacances), je me plonge dans le vocabulaire typique, et j’apprends l’histoire du pays. Histoire de réussir à m’intégrer une fois sur place. Le tourisme, c’est une chose, vivre sur place, une autre…

    Merci encore pour votre article et votre blog

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  • Je suis belge, et non française. J’ai travaillé 32 ans en Suisse. J’ai entretenu pendant 28 ans une relation suivie avec un Suisse d’origine alémanique, né et éduqué à Genève; installé dans le Canton de Vaud, après expatriation à Cambridge (UK), Berkeley (USA), et au Guatémala … Un jour que j’émettais une critique sans importance (j’ai oublié laquelle) sur la Suisse au sein de notre intimité, il m’a dit: « La Suisse, tu l’aime où tu la quitte ! » … J’en suis encore toute retournée.
    Pas uniquement pour cette raison bien sûr, j’ai fini pas quitter la Suisse et le Suisse !

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  • Je n’ai pas tout lu sur cette page, mais je tiens à préciser que en tant que frouze, il n’arrive de faire quelques entorses au règles. Et je n’aime pas dénoncer. Sauf si cela ne gêne.

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